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Journée d’action des personnels hospitaliers mardi 16 décembre 2003

Publie le mardi 16 décembre 2003 par Open-Publishing

La tension monte à l’hôpital. Les principaux syndicats de médecins hospitaliers (INPH, CHG et CMH), ainsi que les fédérations CGT, CFTC, FO et Sud des personnels appellent à une journée d’action mardi contre le manque de moyens et les conditions de travail dans les services et contre les modalités d’application du plan "Hôpital 2007".

Toutefois, seules la Coordination médicale hospitalière (CMH), la Confédération des hôpitaux généraux (CHG) et l’Intersyndicale nationale des praticiens hospitaliers (INPH) ont déposé un préavis de grève nationale, un mouvement qui ne devrait pas perturber notablement l’activité des services puisqu’il concernera uniquement les soins non urgents.

De leur côté, la CGT, FO, la CFTC et Sud ont laissé aux personnels dans chaque établissement le soin de décider quelles actions seront menées. Selon les quatre syndicats, ils ne devrait pas y avoir de manifestations de rue, mais des assemblées générales et des délégations envoyées en direction des préfectures.
A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), la CFDT et la CGC se sont jointes à l’appel des autres syndicats pour la journée de mardi afin de dénoncer un plan d’économie décidé par leur direction générale.

Il s’agira donc, pour l’heure, d’un simple avertissement au gouvernement mais les syndicats ont d’ores et déjà retenu la date du 22 janvier prochain pour un mouvement d’ampleur s’ils ne sont pas entendus d’ici là.
Le gouvernement ne prend d’ailleurs pas la menace à la légère. Après l’INPH, la CHG et la CMH vendredi dernier, l’ensemble des fédérations de la Fonction publique hospitalière seront reçues mardi matin par le ministre de la Santé Jean-François Mattei, puis devraient se réunir pour décider des suites à donner à leur action.

Les syndicats s’inquiètent notamment du volet sur la "gouvernance", c’est-à-dire sur l’organisation hiérarchique des hôpitaux, contenu dans le plan "Hôpital 2007". L’objectif du gouvernement est de regrouper progressivement d’ici la fin 2006 plusieurs services dont les activités sont proches au sein de "pôles d’activités" afin, notamment, de rationaliser les soins et d’éviter le gaspillage.
Les syndicats craignent que cette création de "pôles" ne se fasse au détriment des moyens, la disparition de services, ainsi que celle du poste de chef de service.
Vendredi, M. Mattei a assuré aux trois organisations de médecins qu’un autre texte leur sera présenté d’ici la fin du mois, que la concertation allait se poursuivre en janvier et qu’aucune décision ne sera prise "dans la précipitation", selon les organisations syndicales.

Le 20 novembre dernier, après les chefs de services et les médecins urgentistes, l’INPH, la CHG et la CMH avaient lancé un "avertissement" commun au gouvernement, laissant planer la menace d’un conflit social d’ampleur si M. Mattei ne réunissait pas "les conditions d’une véritable négociation sur l’avenir et les moyens indispensables pour l’hôpital public".
Les syndicats accusent notamment le gouvernement de mettre en place "à marche forcée, sans débats publics, sans véritables négociations" le plan "Hôpital 2007" et dénoncent le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2004 qui obligera, selon eux, "les établissements à faire des choix en terme de maintien ou de suppression d’activités".

Le 13 novembre, les urgentistes avaient déjà exigé les créations de postes promises par le gouvernement à la suite de la canicule et fin octobre, une soixantaine de chefs de services de plusieurs hôpitaux avaient adressé une lettre de protestation à M. Mattei pour demander "des mesures immédiates" contre le "manque dramatique de médecins" en secteur hospitalier. PARIS (AP)