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Lendemain de réveillon. Les gusanos sont lourds à digérer

Publie le samedi 6 janvier 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

de Maxime Vivas

Dans une ruelle pauvre du village Monde, les gusanos épient une maison.

Toujours la même, en quête de motifs pour dénoncer la famille qui y vit.

A l’entour, les enfants sont affamés, édentés, analphabètes, pas vaccinés. Certains sont drogués, d’autres prostitués et d’autres soldats. Les moins chanceux se font abattre pendant leur sommeil sur le trottoir par des escadrons de la mort.

Mais les gusanos(1) surveillent toujours la maudite maison où les enfants sont rois.

Les gusanos ne parlent que de liberté et de démocratie (qu’ils écrivent : freedom et democracy). Ils sont tellement flattés par les médias dans leur parti pris qu’ils finissent par se croire impartiaux et pensent que tout le monde les voit ainsi.

Par suite, ils n’affinent guère leurs théories.

Ils sont lourds.

Discuter avec un gusano, c’est avaler un mélange de cassoulet (à la graisse de phoque) et de pudding (sec), c’est se désaltérer à l’eau de vaisselle rafraîchie par des enclumes en guise de glaçons. Bleurp !

Les gusanos ne comprennent rien, sauf que Bush est le lider maximo du monde libre.

Ils ne saisissent pas, quand ils discutent avec des amis de Cuba, qu’ils opposent leur fiel à des mouvements de cœur, leur bile à des arguments, le passé colonial à la dignité reconquise.

Ils ne sentent pas pourquoi ils sont petits de souhaiter le trépas de Fidel Castro devant des types qui leur parlent de faible mortalité infantile, de santé gratuite, d’espérance de vie croissante, de désir de paix, de culture comme élément d’émancipation, de survie de la planète(2).

Ils ne conçoivent pas que la répétition permanente d’un mensonge n’en fait pas une vérité durable. Tout juste un bobard éphémère pour gogos provisoires. L’Histoire absout ceux qui disent vrai.

Les gusanos s’imaginent que deux loupes et trois projecteurs suffisent à transformer leurs rubans de bave en coulées de lave.

Découvriront-ils un jour que leur « On va les crever » sonne mal auprès de notre : « Laissez-les vivre leur vie » ?

Qui leur dira que la haine, la hargne, le désir de revanche ne supporte pas la lumière de la fraternité, de la solidarité, de la générosité ?

Le journaliste cubain Néstor Baguer a écrit un jour : « Nous avons besoin d’un seul drapeau, celui de l’étoile solitaire ». Dans la foulée, il s’empressa, de refuser l’autre « avec des barres et des étoiles » (sic). Lequel est en effet assez chargé pour ne pas l’encombrer par la force d’un astre qui prétend rester à l’écart de l’indigeste constellation.

Bref, en ce début d’année, comment être sincère et efficient en souhaitant à tous une bonne santé ? En ajoutant : « Avant, pendant et après les fêtes, abstenez-vous de tout hamburger cuisiné à Miami avec de la graisse de gusanos ».


(1) Surnom donné à Cuba aux Cubains qui servent les USA dans leurs projets conquérants.

(2) L’association WWF (World Wide Fund for Nature), première organisation mondiale de protection de la nature, affirme que Cuba est le seul pays remplissant des conditions pour un développement durable. Son rapport indique que si les choses continuent de la même manière, en 2050 l’humanité consommerait les ressources et l’énergie de deux planètes Terre.

WWF a élaboré un graphique avec deux variables : l’indice de développement humain (établi par l’ONU, il mesure la satisfaction des besoins vitaux)) et l’« empreinte écologique », indiquant l’énergie et les ressources per capita consommées dans chaque pays.

Il en résulte que Cuba est la seule nation avec des indices permettant de dire qu’elle « possède les critères minimum de durabilité ».

Messages

  • Les gusanos dévorent les cadavres et quand il n’y en a plus, ils se bouffent entre eux. Qu’ils restent à Miami avec leur mafia , les hamburghers, et le Coca-Cola, peut-être que l’esprit des marécages de Floride saura leur enlever le peu de ce qui leur reste de fierté à défaut de considération. Leur confort miteux ou leur prospérité viennent de leur soumission, de la crainte de leur maître pour la Révolution cubaine, en aucun cas de leur bravoure qu’ils ont laissée sur les plages de Cuba avec leur conscience. Comme Serge July, dont les rictus à la télé en disent long sur les efforts qu’il a fait dans sa vie pour mettre au monde des milliers de lecteurs-Gusanos français de "LIBÉ", depuis la mort de Sartre.Bonne année à toutes les révolutions.JdesP

  • Bonjour Camarade Maxime Vivas.

    Il est beau votre texte, comme d’habitude. J’ai simplement envie de citer ces vers de Blas de Otero :

    Pido la Paz y la palabra.

    Escribo

    en defensa del reino

    del hombre y su justicia. pido

    la paz

    y la palabra.

    Toutes mes amitiés.

  • Maxime dans ses oeuvres, toujours égal à lui-même. J’aime.

    JMH

  • je ne connaissais pas votre site, ni vos articles. je suis agréablement surprise !
    je connais très bien ce problème des "gusanos", mariée à un cubain, mais pas pour quitter le pays..... j’ai souvent discuté avec ces "gusanos" ! je pense que la "jeunesse" est la même qu’ici, c’est extraordinaire d’ailleurs, sin cultura, sin cerebro !!! par contre, j’ai entretenu la bas, de grandes discussions avec des "adultes" ou personnes plus agées, eux seuls continuent à suivre un "idéal" qu’ils ont tenté de bâtir, juste avant que les frontières ne s’ouvrent aux touristes, du moins à leurs dollars !
    je ne suis pas une érudite, et ne sais comment m’exprimer, ce que je peux dire, c’est que cuba m’a "envoutée", la vie aussi, mais pas tous les cubains ! ça c’est certain !
    mais que les personnes qui se réjouissent de la fin de ce régime se rassurent...et ouvrent un peu les yeux : c’est fini depuis bien longtemps !!!!! la vie la bas ressemble à la notre (non, à celles des américains) de plus en plus ! le commerce avance, la france est partenaire à 50% sur l’eau, le tabac, les cigares, les voyagistes, vendeurs de voitures, loueurs...... si j’ai un conseil à donner, aller voir et vous imprégner de cette île fabuleuse maintenant ! dans qq temps, ça sera trop tard.
    amicalement . NM d’aix en pce.