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Les points communs entre ségo et sarko : là où on n’a pas le choix

Publie le mardi 23 janvier 2007 par Open-Publishing
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Les points communs entre ségo et sarko : là où on n’a pas le choix

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L’un comme l’autre fonctionne d’une manière inacceptable, répugnante pour qui a déjà été sensibilisé à cette singularité.
Comme dans tout régime fasciste, l’un comme l’autre, tout comme Le Pen, n’investissent que très peu de temps de réflexion avant de s’exclamer le type de phrase autoritaire : "J’ai décidé telle ou telle chose, car Moi je pense que...".

Un "moi je pense que" sensé recouvrir une étude sérieuse, entouré selon le jeu d’acteur d’une bulle de modestie rhétorique, l’air de dire "et comme en plus j’ai raison".

Une démocratie ne doit pas se limiter à donner le choix au peuple de qui sera son dictateur.

Les fonctions à remplir sont complexes et c’est pourquoi il y a des gens qualifiés dans les questions qui requièrent des compétences et de l’expérience.

L’erreur typique de l’imbécile qui manque d’instruction (car il y a des imbéciles instruits, ceux qui ne font pas profiter les plus faibles de leur intelligence) est de considérer que ce qui apparaît à sa seule conscience est strictement identique à ce qui ’devrait’ apparaître à la conscience de tout le monde.
Manque plus qu’à l’imposer par la force et le tour est joué : ainsi j’aurai plus "raison".
C’est dommage si on pense à toutes les consciences ainsi brimées par une seule, et à ce que leur point de vue aurait apporté pour s’éviter des désastres dont le dictateur ignore l’existence.

Mais comme on attend d’un dirigeant qu’il soit capable de décider, trancher en fait, entre différentes solutions proposées par ses experts, il faudrait aussi que sa décision soit acceptable par les experts conciliés.

En fait si le dirigeant ordonne un résultat d’analyse sans s’appuyer sur le travail d’experts, la chaîne du pouvoir est alors amputée de tout ce qui précède la création d’une loi, c’est à dire sa raison.

Il est vrai que la mentalité de la rhétorique (et la crédulité associée) fait souvent en sorte que la justification des lois n’ai jamais à être discutée en substance, et c’est là précisément qu’on peut rapidement basculer d’un système de création de lois raisonnable à un autoritarisme.
Les arguments énoncés ont l’air de se suffire à eux-même et voilà tout ce qui fait la "raison" d’une loi.

Les gens sont crédules quand un homme politique à la télé dit "moi je pense" on s’imagine par reflex socioculturel que cette opinion est fondée rationnellement, et que même si on y comprend pas grand chose en tous cas cela trace un schéma de conduite qu’il faut adopter si on veut rester dans la loi (ou dans les faveurs de ceux qui la dictent).

Il faut bien comprendre que ces questions de perception de la réalité sont très centrales dans l’analyse de ce qui empêche la société de s’extraire avec fluidité de l’impasse structurelle dans laquelle elle s’enfonce inéluctablement.

La perception de la réalité est imposée par la force de la soumission des peuples à une rhétorique abusive.
La principale caractéristique qui permet de dire cela, et c’est encore heureux, c’est que le totalitarisme produit des lois rationnellement qualifiables d’inadaptées et de mauvaise efficacité, du point de vue du plus grand nombre.

Car si on parle de Démocratie, ce sur quoi peut agir "le plus grand nombre" doit rester son propre bien. Le plus grand nombre doit agir pour le bien du plus grand nombre.
Mais est-ce le cas ?

Il n’est pas possible d’obtenir un bon résultat dans une discipline très précise sans quasiment ne pas connaître le nom de cette discipline, ou encore moins envisager toutes celles auxquelles elle est connectée.

Et donc "le pouvoir" n’est plus tant le fait que "le plus grand nombre" décide, que la perception de la réalité que possède cette masse sociale, et donc "comment" elle agit, avec quelle conscience, et à quels niveaux.
Avec une conscience solidement culturelle et des objectifs collectifs, en fait on n’aurait pas besoin d’hommes politiques.

Et pourtant si quelqu’un comme Bush déclare "moi je pense que toutes les théories de l’évolutions doivent être enseignées aux enfants" dans le but de mettre sur un même pied d’égalité la théorie évolutionniste et celle déduite des textes bibliques, il constitue à lui seul un contrepoids à toute l’avancée que la science a pu permettre en libérant les esprits d’une croyance irrationnelle sur laquelle, en temps qu’objet illicite, il était possible d’appuyer sa rhétorique pour mieux assujettir les masses.

Ce qui est effrayant n’est pas tant l’ignorance du sieur de ce que la conscience de la réalité n’appartient qu’à son seul esprit (lui-même qualifié de psychopathe par d’autres- ça veut dire altération du psychoaffectif).
L’effrayant est surtout combien les masses respectent scrupuleusement une loi même quand sa raison reste inaccessible et qu’elle paraît ouvertement injuste.

Et pas qu’une loi mais aussi toute la mentalité qui accompagne de facto la loi.
Ainsi si elle est raciste même en en ayant pas l’air, elle séduira et confortera ceux qui ont envie de mettre en activité cette partie de leur animalité jusqu’alors comprimée par le refoulement, et la non capacité à traiter ce qui leur apparaît comme une irritation.

Mais les gens au moins, ne se figurent pas posséder assez de connaissance pour se permettre de se sentir capable d’entrer en rivalité avec la raison d’une loi ou de l’esprit de plusieurs lois, sauf évidemment si elle est socialement admise comme "désobéissance civile".

Par contre les politiciens eux ne se gênent pas pour profiter de cette forme de soumission afin de faire passer des lois en rapport avec leur seule psychopathologie.
Par exemple l’irritation raciste qui a consisté à expulser les "sans papier" dans leur pays d’origine (qui donc est possible à déterminer même sans papiers) était typiquement le genre de loi totalitaire, inutile et infondée dont traite l’étude des totalitarismes et de des maladies mentales associées.

Décâblage, dégagement, issue de secours, voie de sortie

L’opération médiatique qui consiste à valoriser les deux premiers des sondages officiels avec une loupe de sorte que paraissent moins crédibles les autres partis, est exactement la simulation de ce qui se passe dans le cerveau d’une personne donnée, dont le principal trait de personnalité semble être une grande fidélité naïve et ignorante envers les institutions.

Et peu à peu se tisse un discours fondé entièrement sur ce qui découle des opinions ayant une influence autoritaire de ces deux pantins.
Tout un monde se construit et quand Sarko ou Ségo déboule en redresseur de tort, c’est toujours pour sortir une évidence qui, dans le contexte qui a été planté pour eux, résonne comme une vérité sensée faire croire à une très grande sagesse ;
une sagesse présidentielle, applicable partout, ornée de tout une comportementale royaliste, borné, sûr de soi, joignant ensemble toute une nebulleuse d’idées reçues, ... et voilà ce qui constitue une grande part du programme électoral de nos politiciens.
Peut-être 50%.

Par exemple si José Bové se présente, mais qu’il se gratte les couilles lors de la conférence, il perdra 10 points d’un coup.
Cela découle directement de ce que le peuple est bien préparé à vivre sous une dictature.

Mais cela n’arrivera pas, car un courant de gauche embrase le monde depuis 2002. Beaucoup de pays ont voté à gauche pour faire barrage à la mentalité colonialiste et égoïste, rétrograde et démodée des gens de droite, qui saccage les ressources en ayant l’air de ne pas être au courant des dégâts (ce qui est vrai car ils n’entraient pas dans leurs calculs).

Dans la cacophonie monotone médiatique autour des deux pantins du psychisme simplifié du français moyen, il peut paraître difficile à la raison de se frayer un chemin qui soit valable.

Mais justement, observant cette répétition incessante de la mise en scène d’une mentalité simplifiée, soumise et heureuse grâce à ce en quoi elle se croit unanimement supérieure aux autres, on peut créer un lieu isolé du bruit afin de s’imaginer un futur moins stressant.

Un monde sans Sarko

Imaginez un monde où Sarko, battu aux deuxième tour, bah du coup ce gars-là il va plus pouvoir trouver de travail en France, du moins pas avant un certain temps.

C’est simple, d’un coup, on entendra plus parler de lui. Quand il s’exprimera, le contexte salvateur à ses propos les feront comme sonner creux, ce qu’ils sont en réalité de toutes manières.
Tous ses fans supporters, envieux d’avoir à se sentir cadrés et dirigés avec une hargne dont la fonction est de compenser leur manque de motivation morale, se sentiraient trahis et retourneraient leur rhétorique-acquise cynique contre lui, après avoir sans succès essayé de reporter de façon injuste la raison de leur échec sur "une mauvaise communication" par exemple, comme ils l’ont fait pour le traité européen.

Et d’un coup, imaginez la suite, la France dans le monde, la Palestine éthniquement nettoyée par les gens de droite, tous les pays en lutte contre l’oppression capitaliste (règle de fonctionnement centrale chez les gens de droite), la Grande-Bretagne et l’Allemagne en porte-à-faux, et les états-unis, eux du coup aussi affaiblis, n’auront plus que quelques mois pour faire justice aux yeux de l’histoire et destituer Bush.

Tout cela n’arrivera pas si Sarko est élu, c’est au contraire la mentalité réductrice fondée le sentiment de supériorité qui deviendra prévalente, comme un nouveau renfort, du nouveau carburant pour les guerres qui consiste à s’approprier les richesses inexploitées par les pays pauvres, profitant du fait qu’ils soient pauvres, et se complaisant dans ce libéralisme en seule raison du fait qu’il leur est favorable.

Si il y avait vraiment des démocraties, les pauvres seraient au pouvoir.

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