Accueil > Andrès Manuel Lòpez Obrador Président (des Etats-Unis) !!

Andrès Manuel Lòpez Obrador Président (des Etats-Unis) !!

Publie le mercredi 31 janvier 2007 par Open-Publishing

« Le choix le moins pire » . Voilà une des excuses les plus
fréquemment employées par ce qu’il reste de la Gauche étasunienne pour
justifier son soutien continu au Parti Démocrate réactionnaire (et
autrement moribond). C’est Nader qui aurait donné l’élection à Bush,
pas les irrégularités, pas le refus des Démocrates de poursuivre un
agenda social, pas les décennies de rapprochements avec les ennemis
corporatistes du peuple, pas l’aliénation totale de tant de votants
potentiels qu’une « bonne » participation dépasse les 50% ; pas non
plus le « nettoyage » raciste et fasciste de criminels libérés dans
l’ancienne confédération (états du sud) qui a écarté jusqu’à 25% des
hommes noirs du suffrage dans 9 états du Grand Sud.

Mais qu’est-ce exactement que ce « choix le moins pire » ? Quelle
ironie que le système qui poursuit avec une ferveur quasi-religieuse
le capitalisme sauvage est étonnement étatiste quant aux choix
politiques. « Vous voulez baguette ou ficelle ? C’est seul choix pour
client. Nous sommes désolés pour gêne, oui ? » .

L’attitude défaitiste de ceux qui se retrouvent enfermés dans la lutte
à la mort de la politique étasunienne voudrait que l’on croie qu’aucun
changement n’est possible. Veuillez m’excuser votre honneur, je
précise : le seul véhicule de changement possible est la pression
infime et subtile dont on userait pour diriger une luge. Puisque c’est
là notre seule option, nous nous retrouvons derrière plusieurs
imbéciles de plus de 100 kilos qui penchent tous vers la droite. Bien,
essayons de pencher un peu vers la gauche pour voir où va la luge.
Quelle connerie.

Il y a peu de choses plus permanentes que le PRI, le Parti
Révolutionnaire Institutionnel qui dirigea le Mexique d’une main de
fer jusqu’il y a quelques années de cela. Le PAN de Vincente Fox l’a
entièrement anéanti, à la surprise générale, et de ses cendres apparut
le mouvement populaire dirigé aujourd’hui par Andrès Manuel López
Obrador, un partisan authentique de la gauche mexicaine. Lorsque son
élection lui fut volée par les plutocrates au pouvoir, il n’a pas
donné un speech soigné entouré de drapeaux avant de filer prendre un
poste d’enseignant à Columbia ; au contraire, la manipulation
frauduleuse mena à un réel soulèvement populaire dont les effets
restent encore à voir.

Et ceci quelques années à peine après que le PRI se présentait comme
l’éternel et incontesté gardien de la « révolution » mexicaine. Il est
clair, que AMALO a été aidé par des luttes petites et grandes, du
soulèvement Zapatiste à la grève des professeurs à Oaxaca – sans
parler de la tendance des électeurs latino-américains à se libérer du
joug du corporatisme US.

Pourtant, la leçon est bonne pour ceux qui refusent de mettre un terme
à leur liaison avec le Parti Démocrate comme conduit viable pour la
Gauche étasunienne. C’est pourtant clair : il faut une réelle
personnalité d’autruche doublée d’une certaine hystérie de masse pour
se cacher la réalité évidente que les idéaux de la Gauche sont
incompatibles avec les buts de ce parti. Le premier secrétaire du
parti, Dean, présente sa propre promesse de suivre le cours des choses
en disant que les choses ne changeront pas de façon dramatique en Iraq
si les Démocrates réussissent à éviter l’autodestruction et à
reprendre le pouvoir législatif.

Oublions un instant l’appréhension, que les médias ne procéderons pas
à des sondages de sortie de vote aux élections des chambres de cette
mi-mandat. L’anachronisme de ces sondages, utilisés mondialement avec
succès par les observateurs électoraux afin de détecter la fraude
électorale, n’ont plus leur place dans l’autoproclamé berceau de la
démocratie. De telles notions désuètes sont ainsi vouées à prendre le
chemin de la Convention de Genève.

Ensuite John Kerry est forcé de s’excuser (et le fait !) pour avoir
soutenu que ce sont des gamins pauvres qui se retrouvent coincés en
Iraq. La hiérarchie du parti est ouvertement hostile à quiconque ayant
un programme anti-guerre comme si elle craignait qu’une telle
distinction puisse influencer un public de plus en plus hostile à la
guerre. Dieu nous en préserve ! Près de 750,000 Irakiens morts sont
apparemment un anathème pour les candidats, alors même que le public
se rend enfin compte du gigantesque crime de guerre dégoulinant
d’uranium appauvri qu’est l’invasion de l’Iraq. Et alors que le corps
mourant de cette force politique étasunienne d’autrefois gît sur le
brancard, c’est l’aile progressiste qui inexplicablement fait revivre
ce Frankenstein sans espoir. Jamais auparavant n’ont été ignoré autant
de personnes par si peu, ces derniers faisant tout leur possible afin
de contrecarrer la volonté des nombreux.

C’est une difficile transition pour de nombreux partisans de la
Gauche, que l’on a incité à croire que si seulement ils parviennent à
prendre le pouvoir et de l’intérieur doucement pousser le parti vers
la gauche, tout ira bien. Quel dommage, et qui plus est quel gâchis de
talent et de passion. On ne fait pas d’un âne un cheval de course, et
on ne peut pas diriger une luge d’un côté si tous les autres se
penchent de l’autre côté.

Par Daniel Patrick Welch. Tr. de l’anglais de Jeremy Marnham.

© 2007 Daniel Patrick Welch. Reprint permission granted with credit
and link to http://danielpwelch.com. Writer, singer, linguist and
activist Daniel Patrick Welch lives and writes in Salem,
Massachusetts, with his wife, Julia Nambalirwa-Lugudde. Together they
run The Greenhouse School http://www.greenhouseschool.org.
Translations of articles are available in up to 20 languages. Links
to the website are appreciated at http://danielpwelch.com.