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La France n’a jamais été aussi inégalitaire.

Publie le jeudi 1er février 2007 par Open-Publishing
14 commentaires

Un grand patron gagne 300 fois ou plus qu’un smicard. Les plus riches désertent leur devoir fiscal quand 100.000 personnes dorment dans la rue. Les stocks-options récompensent les licenciements boursiers.

Il est temps de mettre fin à un système qui entraîne la grande majorité des salariés vers la précarité et l’insécurité sociale. Il est temps de décréter l’insurrection électorale contre le libéralisme économique.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes m’ont proposé d’être candidat à l’élection présidentielle. J’ai décidé d’accepter que mon nom incarne, sur le bulletin de vote, la volonté commune de battre la droite et l’extrême droite et de redonner l’espoir d’une alternative à gauche. J’ai décidé d’accepter pour que continue le combat pour le rassemblement de toutes les forces de la gauche de la transformation sociale, solidaire, écologiste, antiraciste et féministe. Nous ne nous résignons pas à la division actuelle de ces forces. Nous voulons être le trait d’union entre toutes celles et tous ceux qui veulent que la vie change vraiment.

Je ne suis pas le candidat d’un parti. Je ne suis pas un professionnel de la politique. Ma candidature est celle d’un rassemblement de forces et de citoyens issus du mouvement social, du monde syndical, de courants politiques et des associations de l’immigration qui aspirent à l’unité de cette gauche-là. Cette candidature est une candidature collective portée par de nombreuses voix.

J’appelle aujourd’hui les élus communistes, écologistes, alternatifs, socialistes anti-libéraux à nous permettre, grâce à leurs parrainages, de participer à la campagne officielle.

***

Nous voulons être les porte-voix des sans-voix, de ces millions de citoyennes et de citoyens qui souffrent de la précarisation sociale et des discriminations. Nous voulons leur dire que l’abstention ou le vote Le Pen conduisent tout droit à l’élection de Nicolas Sarkozy.

Monsieur Sarkozy est un homme dangereux pour notre pays. Sous couvert de promesses multiples, son projet est d’aller encore plus loin dans la voie d’une logique économique qui favorise les plus forts et pénalise les plus faibles. Il est le candidat du MEDEF, du contrat précaire généralisé, du démantèlement progressif du code du travail et des services public, de la suppression de fait de l’impôt sur les fortunes, de l’insulte contre les jeunes des quartiers, du mépris contre les agents des services publics. C’est l’homme de la dissolution de l’Etat social et de sa transformation en Etat policier et carcéral. Cet ami de Blair et de Bush nous prépare une République communautariste et atlantiste.

Nous voulons aussi défendre un projet et des solutions pour toutes celles et tous ceux
qui souhaitent que la vie change vraiment. Nous voulons dire qu’une alternative est possible à celles et ceux qui ne croient plus à la gauche traditionnelle, qui se sont insurgés en votant massivement « non » au projet de traité constitutionnel européen, en se révoltant dans les quartiers populaires, en rejetant le CPE.

Madame Royal incarne une gauche qui a renoncé. Face au social-libéralisme qui a conduit toute la gauche au désastre électoral en 2002, face au projet d’un parti socialiste autiste, qui manifeste un refus de rompre avec la logique économique libérale, nous voulons opposer une gauche de transformation sociale et, démocratique, une gauche antiraciste, féministe et écologique. Une vraie gauche.

***

Notre projet est le fruit d’une expérience et d’une réflexion menées par les militants et les acteurs du changement social. Il résulte d’un travail collectif sans équivalent qui a rassemblé toutes les composantes de la gauche antilibérale et qui a fait l’objet de textes adoptés les 10 septembre et 15 octobre de l’an passé. Il n’est pas le résultat d’une approche technocratique qui vise à concilier les dures lois du profit avec un peu d’ordre juste. Nous voulons que les citoyennes et les citoyens soient démocratiquement appelés à conduire et à contrôler la transformation sociale. Notre programme est un outil à la disposition des électeurs et des électrices pour qu’ils se réapproprient l’exercice du pouvoir.

- Premièrement, nous voulons l’élaboration d’un plan d’urgence sociale. La réduction massive du chômage et de la précarité est une priorité, ce qui suppose de développer
des activités utiles, créatrices d’emplois, d’imposer une stricte réglementation des licenciements et d’instaurer un système de sécurisation professionnelle tout au long de la vie. La revalorisation des minima sociaux et des bas salaires doit être accompagnée d’une fiscalité fortement progressive pour les hauts revenus afin de limiter les inégalités indécentes de revenus. C’est l’exigence de nouvelles relations dans le travail et de nouveaux droits sociaux que nous voulons porter. C’est la nécessité de lutter contre la spéculation financière et de contrer la puissance de l’actionnariat.

- Deuxièmement, nous voulons instaurer un nouveau modèle de développement. C’est à la redéfinition du type de croissance, de production, d’échange et de consommation qu’il faut s’atteler. Il faut s’attaquer à la toute puissance des firmes transnationales et des marchés financiers, car leur soif de profit et leur mépris de l’humanité mettent la planète en péril. La question du nucléaire comme celle des OGM doivent être soumises à un débat citoyen qu’il faut conduire et trancher démocratiquement, en toute transparence.

- Troisièmement, nous voulons que les millions de personnes qui vivent dans les cités de banlieues, dans les quartiers populaires - quelles que soient leurs origines et leurs croyances - ne soient plus considérés comme des sous-citoyens dans ce pays qui est le leur. Ils ont droit à la justice, à l’égalité et à la dignité. Il n’est pas acceptable que l’accès aux droits fondamentaux, à la santé, à l’éducation, à l’emploi, au logement leur soit restreint, et que la seule réponse aux problèmes qu’ils rencontrent soit celle de la répression policière et sécuritaire qui aboutit souvent, en toute impunité, à des violences, voire des morts.

- Quatrièmement, nous réaffirmons que tout être humain, parce que c’est un être humain, doit être reconnu dans son humanité. Nous refusons qu’on continue de priver un être humain de sa dignité en le privant de papiers.

- Cinquièmement, la transformation démocratique et sociale exige d’en finir avec le régime de la Ve République. C’est la démocratie toute entière qui doit être vivifiée. Nous voulons une nouvelle République laïque, ouverte sur la société telle qu’elle est, ouverte sur le monde, une démocratie politique, sociale et citoyenne qui élargisse le socle des droits fondamentaux, à commencer par les droits sociaux.

- Sixièmement, dès 2007, dans la cohérence avec le « non » du 29 mai 2005, nous entendons que la France propose la refondation de la construction européenne sur des bases démocratiques et sociales. Nous demandons la fin des traités existants et nous proposerons un nouveau texte fondateur. Nous n’accepterons pas que la nouvelle politique qui aurait été choisie par notre peuple soit interdite par les décisions européennes. La présidence française de l’Union, au second semestre 2008, est l’occasion de porter plus largement l’exigence d’un tel changement.

- Septièmement, nous nous engageons à pratiquer l’équité pour les départements et territoires d’outre-mer et leur laisser le choix de l’autodétermination,

- Huitièmement, nous voulons, avec tous les peuples qui souffrent, combattre et faire reculer les politiques de libéralisation qui favorisent la guerre économique, l’exacerbation des concurrences, les privatisations et les déréglementations. Nous contribuerons avec les pays du Sud à mettre fin à la capacité de nuisance des institutions (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce) qui renforcent les inégalités et provoquent des souffrances à l’origine de guerres. Nous défendrons le droit à la souveraineté alimentaire et le libre accès pour tous aux biens communs de l’humanité dont l’eau.

Enfin, parce que les femmes assument de multiples responsabilités, au travail, à la maison, vis-à-vis des enfants et des proches dépendants, parce qu’elles sont majoritaires parmi les chômeurs, les précaires et les bas salaires, nous voulons qu’elles soient les premières bénéficiaires de l’amélioration de nombreux services publics, de la priorité accordée à un service public de la petite enfance et des mesures contre le chômage et la précarité. L’objectif de l’égalité entre les femmes et les hommes doit être poursuivi dans toutes nos décisions, Il est grand temps d’en faire une réalité.

Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition de mettre fin au dogme économique libéral.
Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition d’assumer une véritable transformation sociale.
Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition que nous nous rassemblions, dans l’unité, pour faire avancer la gauche alternative, écologiste, antiraciste, féministe et solidaire.

José Bové
St Denis, le 1er février 2007

Messages

  • Bien José bien, au fait tu pensera à soumettre ta candidature aux Collectifs locaux ? Sinon parler de 6ème République, de réhapropriation de la politique, de redonner la parole aux sans voix ...
    ça ferait politicien, même plutot vieux briscard avec un air de pas y toucher non ? Dgé13

  • C’EST VRAI QUE JOSÉ BOVÉ...

    ...n’a jamais été aussi inégalitaire !

    NOSE

    • OU EST LA DIFFERENCE ???

      Je lis très attentivement cette déclaration de J BOVE qui annonce sa candidature et j’ai quelque difficulté à y trouver une différence significative avec le programme de....MG BUFFET.
      Ce à part deux phrases : "je ne suis pas le candidat d’un parti" et "je ne suis pas un professionnel de la politique".
      Quel sens donner à ces deux phrases ???
      Les partis politiques seraient-ils par essence des entités condamnables ou à tout le moins suspectes ?
      Ou bien s’agit-il non pas des partis mais d’un parti bien précis que l’on condamnerait de façon en quelque sorte subliminale ?
      Et non seulement il n’est pas d’un parti mais il n’est pas un "professionnel",celà veut-il dire que celles et ceux qui s’investissent dans l’activité politique au point d’en faire leur principale activité sont condamnables ou en tout cas suspects par définition ?
      Celà sent quelque peu le nauséabond "politiques tous pourris" très prisé ici et là.
      Je voudrais bien me tromper mais lorsque l’on fait une déclaration de candidature,chaque mot est pesé et fait sens.
      Sur les objectifs de fond tels qu’ils sont affichés,je ne vois rien comme valeur ajoutée par rapport au programme de MG BUFFET et ne comprends donc pas l’intérêt de cette candidature.
      Celà est dit sans remettre aucunement en cause la réalité des engagements de J BOVE.

      JL GREGOIRE

  • Elle sont où les 125 propositions, par exemple le SMIC à 1500 euros, cette suite de phrases incolores et inodores sur les minimas sociaux, nous pouvons les retrouver aussi bien dans la bouche de Ségolène Royal, que dans celle de Sarkozy, Bayrou.

    Le premier objectif, quel est-il ? TOUT mettre en oeuvre pour casser la dynamique unitaire voulue très fortement par les collectifs ! Qui va se réjouir de cette candidature ? Pas le monde du travail : les bienfaits de la division, il en souffre trop souvent.

    Michel Barrionuevo : http://perso.orange.fr/m.barrio

    • Les 125 propositions sont dans le texte "Ce que nous voulons" disponible sur le site "alternativeagauche2007.org" et le SMIC à 1500 euros y figure en bonne place. La différence entre la Charte anti-libérale et le texte c’est 1500 nets dans la charte et brut dans le texte à la demande du PCF (?) dans mon collectif nous avons fait une contribution pour que le texte soit aligné sur la Charte et le PCF s’y est opposé.. or dire qu’on passera au net sans dire quand n’a aucun sens....donc il faut espérer que ceci sera rectifié dans la version révisé du texte qui devrait etre produite très prochainement.

      Ceci étant Bové a clairement fait référence aux 125 propositions et au texte ambitions et stratégie.

      François Lucas

  • Tiens, il n’a pas été question du retrait de MGB et OB.

    Mais peut-être leur proposera-t-il une bouffe à trois chez... FAUCHON(S) ?

    Francis G de Quincy

  • Terriblement inconsistant et indigent. Un constat, des propositions vagues, pas de chiffrages.
    ILS ONT BOSSE SUR QUOI LES COLLECTIFS ALORS ?
    tout ça pour ça ?
    ou alors , le vrai travail des collectifs se retrouverait dans le programme de MGB ?
    Bingo avec 61% des collectifs elle doit assumer et porter 100% du programme.
    Alors maintenant qui s’est foutu de qui ?

    MGB tu es ce soir la seule candidate utile de la gauche radicale et anti libérale !

  • C’est sympatique...

    ...Mais, dans quelques semaines...

    J’espère que tu proposeras la fusion de ta candidature avec la candidature collective de Marie-Georges et des autres porte-paroles de la gauche anti-libérale, au service de TOUS les collectifs, et non pas seulement de quelques uns d’entre eux :

    Ce serait plus normal, sympatique et équitable ! Tu y as toute ta place...

    Pierrot PifPoche. Meudon-Bellevue 92.

  • Autodétermination pour les DOM ? Avec référendum ou aux désitératum des élus roitelets locaux ?

    Jeux dangereux Monsieur Bové ! Vous avez déjà perdu dans les DOM. Je vois là que vous ne connaissez pas les habitants des DOM. 

    Précisez votre pensée s’il vous plait !!!!

  • ... Et José comment peux-tu réclamer le rassemblement des antilibéraux alors que tu divises encore plus la gauche avec ta candidature ?

    De plus à part réclamer "l’autodétermination" des DOM ( pour infos l’île de la réunion est française depuis plus longtemps que Nice...) qu’est-ce qui fait ta différence par rapport à la candidature MAJORITAIRE de Mme BUFFET ?

    Ulrich Savary.

    http://ulrichsavary.gauchepopulaire.fr/

  • Comme le disent certains commentaires depuis longtemps sur ce site, BOVE a déserté la dynamique unitaire car cela chauffait un peu trop pour lui. Inutile de s’attarder aujourd’hui sur ce sujet.

    Alors, pourquoi revient-il aujourd’hui ?

    Certains, de sensibilités analytiques diverses, affirment qu’il posséderait un égo débordant. Sa déclaration de candidature semble le confirmer : ne se prend –il pas pour le porte-voix des sans voix ?
    De quel droit serait-il à lui seul le porte-parole des sans voix. Peut-être veut-il dire, par-là, qu’il portera la parole des 30 000 signataires de l’appel à sa candidature. Mais sont-ils réellement des sans voix ces individus qui tapotent sur leurs ordinateurs et qui ont les moyens de se payer l’abonnement à Internet ? Je crois que bien peu de sans-voix ne soient en réelle capacité de faire cette démarche, les finances manquent pour ce genre de loisir.

    A lire sa déclaration d’intention on pourrait croire qu’il vient de découvrir ce qu’est la lutte des classes, qu’il ne nomme pas en tant que telle. Il y a des reconnaissances trop difficiles à faire. On y trouve même la référence déguisée au lupem-prolétariat lorsqu’il évoque les sous-citoyens.

    « …Ce que nous souhaitons est possible, ici et maintenant, à condition que nous nous rassemblions, dans l’unité, pour faire avancer la gauche alternative… », comment y parvenir quand il nie la démocratie et les règles établies en commun. Avec des idées de ce type les citoyens déçus par les comportements des hommes politiques vont se ruer dans le vote Lepen

    C’est tristement que j’ai lu son article, tout ce blabla, un ramassis de mots et d’idées entendus ailleurs, rien de neuf là dedans, en tout cas rien qui ne justifie cette candidature.

    Alors pourquoi BOVE se prend-t-il pour le sauveur ?
    La prochaine comparution en justice ne pourrait-elle nous aider à y comprendre quelque chose.
    Eliminer un candidat potentiel à l’élection présidentielle est un peu gênant pour le pouvoir, beaucoup trop d’anti-pub pour l’occasion.

    Mais également BOVE est un diviseur d’une gauche renaissante et qui bouge peut-être un peu trop, dont les petites victoires commencent à être trop nombreuses. Pour le pouvoir il serait dommage d’éliminer ainsi un allié occasionnel. Sans oublier que le PS tirerait un avantage non négligeable de cet effritement de la gauche.

    Tout ceci me renforce dans ma décision d’apporter mon vote à Marie George BUFFET

    Lino

  • Bien qu’étant communiste unitaire , je ne suivrais pas la " voix" (pas de e) de J.Bové.....après relecture de différents compte rendu du CNUAL. J .bové passe en permanence au dessus des règles ou s’en échappe. Dans un premier temps :"je retire ma candidature",....et bizarrement rien ne se passe , les collectifs ne grandissent pas......et dernièrement à Montreuil....bla bla bla....mais c’est pas grave on passe outre. Au fait les 40 000 signataires de ""uniavecbové"...ou étiez vous l’automne dernier ? et vous avez l’audace de dire que les collectifs étaient cadenassés par les communistes. Je regrette franchement l’attitude de certain camarade avant comme aujourd’hui même s’il ne sont pas les mêmes....
    BrunoB

  • Bien vu que la France n’a jamais été aussi inégalitaire - mais ceci dit, je ne crois pas qu’une insurrection électorale contre le libéralisme économique suffisse pour freiner la croissance exponentielle de la dette publique. Pour changer les règles du jeu financier, il faut d’abord les connaître : j’appelle à l’insurrection mentale !
    angela anaconda

  • Combien de gens n’ont hélas plus confience dans les partis ?
    Qui connait les collectifs sinon les intello, et la classe moyenne ?
    MGB oui on la connais plus mais a t elle le temps de convaincre les anciens du parti d’une part (Jean Ferra à signé l’appel de Bové...) et se faire faire connaître des déçus et laissé pour contre ? en tout cas ce ne sera pas grace aux média : silence radio sur sa candidature...
    La candidature de J.Bové peut leur donner l’espoir d’une représentation, il est plus médiatisé... et maintenant sans campagne médiatique peu de chance de toucher tout le monde. avant c’était un travail de longue haleine, des contacts, du porte à porte, maintenant ?