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QUAND L’IMPRÉVU SE TRANSFORME EN « NON-PRÉVU » : ALLER VERS LA VICTOIRE !

Publie le vendredi 2 février 2007 par Open-Publishing
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Au parti socialiste nous avons une candidate pas très loquace en qualité de programmes politiques parlant avec lenteur, d’un tact hypnotique suintant la suavité des monarques, monotone et sans empoigne… Et il y a lieu d’éprouver maintes difficultés à établir une ligne politique plus aboutie et plus crédible que celle définie par le Parti Communiste, tout au plus peut-on s’en inspirer vaguement en l’assaisonnant d’une pointe de « centrisme » sans pour autant parvenir à satisfaire ce que l’électeur est en droit d’attendre de programmes présidentiels toujours annonciateurs de grands changements susceptibles de modifier nos existences. Certes, il ne faut rien attendre des politiques que la sinistre continuation du moindre mal et du maximum des profits (centrales nucléaires, informatique et paradis fiscaux du marché des énergies sont directement concernés) diront un bon nombre d’abstentionnistes. Cela est compréhensible lorsqu’on s’arrête aux barrières cloisonnées des grosses machines politiques qui appellent au mimétisme et au rassemblement des moutons plutôt qu’à la profonde réflexion qui serait capable de modifier les excédents de conservatisme qui gèlent le changement dans l’immobilisme des bénéfices…

Trop souvent qualifiée d’utopie infondée que motivait l’hâtive comparaison avec un modèle soviétique qui a toujours vivement été critiqué par la cellule intellectuelle de ce parti, l’idéologie communiste, pourtant, pose les véritables questions auxquelles de toutes façons les droitiers n’apporteront jamais de réponses. Quant aux socialistes light plus ou moins annoncés comme de « centre gauche », les leurs ne répondront toujours que de manière limitée aux modifications qu’il faudrait apporter au capitalisme pour enrayer les ravages que ce système, riche de ses guerres et de ses « laissés pour compte » (sans solde), inflige à l’humanité et à sa biosphère. Cette idéologie communiste survie et retrouve de la voix un peu partout en Europe - le « non » de gauche français semble servir de valeur d’exemple sur la question antilibérale - mais ne concerne pas qu’une formation politique et une seule qui porterait l’étiquette « Parti Communiste ». Non, d’autres formations politiques nourrissent des Luttes similaires, pratiquent la pédagogie de la Ligue Révolutionnaire ou s’identifient en Confédération avec pour chacune d’elles la même acuité à se revendiquer comme le point central du ralliement alors qu’au départ il était hors de question d’aller vers une candidature commune pour les présidentielles. Puis se faisant, chacun y a pris goût aux vues des urgences et des réserves émises aux vues d’un parti socialiste devenu quasiment impuissant… dans le discours tout au moins où il emballe toujours autant la résultante communiste comme une émanation de son progrès et une production ingérée de sa réflexion, toujours aussi libérale elle ! Faudra-t-il encore en rire longtemps ou s’en meurtrir encore plus profondément ?

Il est des périodes historiques en politique où les évènements faisaient virer la gauche vers du rouge vif pour moins que ça ! Cependant, depuis la réunion en collectifs hostiles à la constitutionnalisation européenne autour d’une radicalité extrême que ne pouvait connaître un parti socialiste trop conventionnel, les débats ont désormais permis de poser les vraies questions au système capitaliste en le confrontant à ses déséquilibres dont l’immuable inégalité qu’il sous tend reste la critique la plus cruciale qu’on puisse lui infliger… Il en est d’autres dont les solutions diffèrent selon les différentes origines partites qui constituèrent ces Collectifs favorables au « non » ce qui, en allant dans un sens, problématise l’hypothèse d’une candidature unique ; tandis qu’en sens inverse, un effet sans précédent sur la critique et les suggestions relatives au changement politique qu’il faudrait effectuer n’ont fait que s’améliorer pour dépasser la perspective dogmatique du socialisme…

Évidemment à s’en tenir à la rigueur qu’exprime une personne comme Arlette Laguiller, il serait d’une certaine logique évident de la choisir pour candidate rien que pour son loyal engagement envers la cause travailliste et anticapitaliste d’autant plus que l’annonce de sa dernière participation aux présidentielles mériterait qu’on lui voue un tel cadeau avec à son actif la particularité d’avoir été la première à se prononcer pour ce « non » et de n’avoir jamais modifier la teneur du langage marxiste. Sachant qu’on ne peut faire abstraction de 5% des suffrages dans un tel combat c’est vers une union avec Lutte Ouvrière qu’il faudrait travailler pour consolider les nouvelles perspectives d’avenir que la remise en question du fonctionnement européen permet d’effectuer sur cette institutionnalisation droitière que connaît une Europe que nous voulons tous, qui se définie par la critique du libéralisme qui reste lui, toujours autant moulée en fonction d’un capitalisme sécurisé à profits cumulés entre les mains de quelques uns.

Le flou médiatique effectué autour du concept de « libéralisme » du lessivage propagé par des préoccupations relevant de problèmes plutôt ultra-libéraux n’ont fait qu’accentuer les décalages entre nos revendications et la perception que pouvait s’en faire l’opinion publique à travers une presse imprimant encore plus grossièrement ce décalage selon qu’elle appartînt aux créneaux régionaux ou non, est affiliée aux médias indépendants ou s’insère dans les partages boursiers des groupes Hersant - Lagardère - qui traitent l’information avant tout en gestionnaires, se souciant peu de répandre les arguments favorables au bouleversement des idées que porteront dans l’avenir les bases de ces collectifs. Inutile de remonter jusqu’à l’apparition du terme libéralisme fin XIXème cela ne fait qu’en décaler la problématique de l’organisation des marchés soumise à la dictature des multinationales pour s’évertuer à capitaliser le maximum d’épargne appartenant au particulier par l’intermédiaire d’un système bancaire dont finalement on ne sait jamais vraiment trop où finissent nos économies lorsqu’une réquisition nationale force l’épargne à servir des marchés d’États (nucléaire, flicage informatique, renseignements généraux et paradis fiscaux pour quelques uns…). Il nous vante les mérites du travail ce système capitaliste sans jamais nous parler, en les mettant en avant, des corps usés par les années de labeur, les maladies dites maintenant « professionnelles », l’usure physique liée aux années de service… Le libéralisme existe depuis que les marchés se développent, s’en revendiquer aujourd’hui, le poser en avant ainsi relève d’un anachronisme affligeant uniquement destiné à développer le contrôle de ses marchés par une structure étatique si possible militaire. Évidemment que le système d’échange est dangereux au milieu des vautours capitalistes et qu’il nécessite le déploiement de forces armées équipées jusqu’aux dents qui se chargent à elles toutes seules de maintenir l’inégalité internationale.

Revenons un peu à l’histoire de ce communisme français pas si éloigné de l’espagnol en sa période de soutient au déclenchement du soulèvement contre Franco, révolte qui sous la récupération soviétique prenait un tout autre sens entre les mains staliniennes préposées pour le conclure… Le second conflit Mondial une fois passé, ce communisme français gardât auprès de l’électorat une forte confiance (25% environ) soit un bon quart des urnes s’élevant parfois presque au tiers malgré les tensions que le stalinisme faisait peser sur ses débats internes. Arrivé en 1968 il outrepassât ses droits démocratiques en excluant des membres certainement trop favorables à l’aboutissement révolutionnaire qui fondèrent Lutte Ouvrière et la Ligue de Krivine pour mieux dénoncer l’étatisme et l’orthodoxie que le PC cherchait à maintenir sur sa direction. Cela valait peut-être mieux ainsi après tout puisque ce qui pourrait paraître aujourd’hui pour de l’émiettement aux yeux du profane, multiplie au contraire l’acuité intellectuelle que ces deux autres formations, rejetées de sa base initiale, permettent maintenant d’effectuer dans la problématique qui continue quand même de les unir dans leur lutte critique contre le capitalisme montrant avec teneur ou rejetant les erreurs avec rigueur. Robert Hue fut houspillé pour son désengagement trotskyste et hué à propos de ses vues sur la question de l’immigration (1) est un souvenir amer que laissait les communistes à son candidat et motivé des évolutions. Pour l’instant celle de Marie-George Buffet est claire et limpide suffisamment engagée pour qu’on lui accorde la confiance lorsqu’on entend aujourd’hui Mr. Fabius proposer de « défendre les couleurs » du parti socialiste ainsi que de « parler à ses électeurs » ! Absurdité ! Qu’ont-ils donc fait jusqu’ici les socialistes ? Le dialogue de sourds ou la réserve en vase clos militant ? Il serait grand temps qu’ils se mettent à discuter avec leurs électeurs si ceux-ci ne les ont pas déjà oubliés, abandonnés ou rejetés. Quelques semaines à peine avant le premier tour cela ne peut suffire Mr. Fabius ! Mieux vaut tard que jamais et tout ça arrive un peu sur le tard, non ? Un peu plus il citait Colette : « nous devenons imaginatifs sur le tard »

Les solutions et les moyens à mettre en œuvre diffèrent donc sur des principes idéologiques fondamentaux mais leur valeur à chacun est d’une profondeur cognitive remarquable, leur liens ne pouvant que resurgir de l’histoire à un moment ou à un autre… Chartes, Constitutions, Assises et Collectifs ne sont pas que canulars…

Ainsi posées toutes les candidatures ont leur importance et Marie-George Buffet tente de trancher avec « courage » en « ouvrant la porte » à qui le voudrait… On ne peut faire mieux ! ? Quand chacune de ces formations atteindra plus de 10%, les dents leur en tomberont à force d’en grincer quand on cite en référence l’appartenance aux communismes français. Un internaute relève avec surprise une main mise sur les vidéos diffusées par le Dailymotion qui laisse une part belle à la candidate du PC mais c’est aussi, faut-il dire, parce que chacune de ses interventions est d’une consistance politique très forte, moins vague que sa rivale socialiste en tous cas. Les socialistes n’étant en aucun cas nos ennemis politiques il resteront sans doute je suppose de sérieux rivaux pour le communisme qui propose des programmes plus complets sur le long terme. Bayrou parle de « clans » , à qui je tiens à dire qu’étant donné que les militants des formations politiques issues des collectifs antilibéraux ont des horizons différents pour origine avec pour point commun leur engagement dans la lutte des classes ne peuvent en rien constituer un clan, ils sont de familles différentes ce qu’oublient ces grands partis dont parle Bayrou qui reste un vrai droitier et pour qui le terme de caste conviendrait mieux… Lui et ses « pluies diluviennes qui s’abattront sur l’Europe » à ses heures divines de prophétie calamiteuse, comme s’il allait faire voter le ciel pour le référendum à l‘époque, manquerait plus que Michel Roccard poursuive ses « ouvertures » au centre et le rejoigne : ça serait toujours ça de gagné ! D’autant plus que maintenant pour les présidentielles il parle de son « programme mûr comme des cerises », bientôt il chantera « où on se casse les dents quand on arrive sur le noyau » !

Dans cette rude confrontation que constitue le premier tour des présidentielles les bourdes affluent, la fièvre du pouvoir connaît des dérapage considérables, Chirac se lâche sur l’Iran atomique, Royal après avoir ripé au centre s’écrase contre un océan d’immaturité figeant la force militaire nucléaire de son pays à son unique unité de valeur : un seul sous-marin nucléé, le sien est un cargo, culte qui plus est ! Pour le Président en place on peut l’expliquer par l’effet de panique « fin de règne » ( ? ) de ses 12 ans de vie Élyséenne tandis que Mme Royal faisait déjà preuve de ses capacités à l’engagement en choisissant le PS pour faire carrière puisqu’à ce qu’on dit « à droite elle n’aurait de toutes façons pas pût faire carrière » ! Étrange boutade ? Non ! La gauche cherche une voie, le PS a perdu la sienne… Sous de telles entournures les enjeux des candidats prononcés contre le libéralisme économique, l’urgence politique qui devrait le pousser ensemble à disputer le pouvoir aux ogres qui après tout nous gouvernent tous n’en est que plus criante encore. Pour la teneur en qualité des discours il est vivement conseillé aux signataires particuliers qui se prononcent pour les candidats d’utiliser toutes leurs capacités pour faire en sorte que José Bové et Olivier Besancenot puissent accompagner le débat de leur présence en tant que candidats à part entière, n’empêchant en rien d’aboutir à des accords de report à l’ultime limite du premier tour… C’est inacceptable cette violation du secret des choix qui décident des candidats présents et sélectionnés dans le premier tour. Si ça c’est pas de favoritisme ou de la chasse aux sorciers organisés ! À croire que les sociaux démocrates réunis aux côtés des droitiers organisent leur « com. » de manière à effacer au mieux la mémoire marxiste…

Les problèmes sont tels que cette mémoire refoulée par le capitalisme tel qu’il est orchestré actuellement par le mondialisme, la précarisation et les flux migratoires ne peut que remonter à la surface. Ce que José Bové s’est empressé de rappeler au moment de la confirmation de sa candidature d’une admirable manière en lançant un concept tout neuf d’« insurrection électorale contre le libéralisme économique ». Donc on voit bien que sa présence est indispensable de part son point de vue sur la question antilibérale. C’est ça la démocratie révolutionnaire !

(1) Un très bon article qui résume suffisamment clairement ce sujet est disponible sur worldsocialistwebsite, wsws.org publié par le Comité International de la Quatrième Internationale (CIQI) : Robert Hue et la putréfaction du stalinisme français, un commentaire sur l’interview de Hue par le WSWS par Peter Schwarz.

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