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Les mots ont un sens

Publie le mardi 13 février 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Les mots ont un sens

Le tract " Emploi, salaires, service public, tous en lutte", distribué lors de la manifestation de la fonction publique à Toulouse, le 8 février, énonce dans son premier paragraphe :
« Les collectifs anti- libéraux au bord de l’éclatement après le choix de la LCR et du PCF de désigner leur propre candidat, ont su rebondir dès janvier pour soutenir la candidature de José Bové…Nous sommes convaincus que la candidature unitaire de José Bové est la seule qui puisse servir de trait d’union entre les luttes…C’est la seule qui peut au bout de la campagne permettre le retrait des deux autres candidats. »
Enoncé qui semble vouloir faire d’une pierre trois coups.

Le premier coup : LCR et PCF sont présentés comme les seuls diviseurs.
Qu’en est-il en réalité ?
La LCR ne faisait pas partie des acteurs du mouvement anti- libéral et a annoncé la candidature d’Olivier Besancenot dès le 24 juin 2006. Même si l’on déplore cette absence, de là à l’accuser « de l’impasse de Saint Seine Denis, il y a un pas qu’il est malhonnête de franchir mais que les rédacteurs du tract franchissent sans état d’âme.
L’impasse dans laquelle se sont retrouvés près de 1100 délégués, représentant environ 700 collectifs, le 9 et 10 décembre, fut de la responsabilité de ceux qui avaient pour tâche de construire la candidature unitaire. Il vaudrait mieux se pencher sur les instruments utilisés comme le postulat du « Hors organisation », populiste et démagogique, et le fameux « double consensus », la nouvelle « mesure tendance » de la politique autrement dans les collectifs ! Et là encore, peu importe que 60% des militants aient désigné Marie Georges Buffet en tête.
On s’apercevra plus tard qu’une pétition électronique peut faire aussi bien l’affaire.
L’entorse en valait sûrement la chandelle puisqu’il fallait bien une « candidature face à Marie Georges Buffet » dixit le porte parole toulousain de J.Bové (Collectif départemental Hte Garonne, 17 janvier).

Le deuxième coup : Aussi malhonnête que le premier.

En écrivant « Les collectifs libéraux… », les rédacteurs du tract semblent affirmer que tous les collectifs anti libéraux se sont rangés derrière José Bové.
A Montreuil, tout au plus 500 délégués, représentant entre 250 et 300 collectifs, ont applaudi la candidature de José Bové. La différence avec St seine Denis est loin d’être négligeable, c’est pour cela que l’utilisation de l’article « les » devant « collectifs » trompe sans vergogne le lecteur puisque l’article approprié est en fait « des », ce qui change considérablement le sens de la phrase ! De même, à Toulouse, l’affirmation "tous les collectifs derrière José Bové" est fausse et loin de traduire la réalité.
(Si besoin est, les déclarations du Collectif National, de Mars et de la Gauche Républicaine démentent les propos du tract.)
Ces mises au point étant faites, il n’en reste pas moins que le constat est amer.
La victoire du 29 mai 2005 a accouché de trois candidatures antilibérales et aucune ne représente l’esprit des collectifs antilibéraux.
Aussi, affirmer que la candidature de José Bové est la candidature unitaire est tout simplement une vue de l’esprit.

Le troisième coup : Le coup le plus savoureux !

Dégustons le ensemble !
Il ne s’agit plus, comme l’avait affirmé précédemment José Bové, que sa candidature ne soit concevable que sous la condition du retrait des deux « impertinents », elle est devenue « …la seule qui peut au bout de la campagne permettre le retrait des deux autres candidats. »
Par une opération du Saint esprit, L’hypothèse du « retrait pour être candidat » est devenue la conclusion d’une candidature. Disons le, l’aboutissement d’une campagne !
Réalise t-on que la veille du premier tour est « au bout de la campagne » et que la persistance avec laquelle, les partisans de José Bové exigent les retraits de Marie Georges Buffet et Olivier Besancenot, relève de l’obstination d’un enfant têtu et capricieux ?
Ni Marie Georges Buffet ni Olivier Besancenot n’ont appelé au retrait de la candidature de José Bové, ils l’ont déplorée sans plus. Cela dit, tant pis pour les signataires de la pétition électronique, ils n’avaient qu’à lire entre les lignes…Et puis, vers la mi-mars, on fera le point, nous dit-on…Question d’opinions !
Pauvre démocratie et triste combat politique où le sondage est devenu la mesure des convictions politiques comme le thermomètre mesure l’humeur du vacancier.
En fait, le formidable élan politique contre le TCE a donné naissance à un combat douteux dont le « trait d’union », s’avèrera une douloureuse parenthèse.
Comme je l’ai écrit dans l’article, « Marie Georges Buffet ? », je reste convaincu que la lucidité invite au pragmatisme et à choisir le « moindre mal » en la candidature de Marie Georges Buffet. Malheureusement, une partie des collectifs antilibéraux et du collectif national ont préféré ajouter de la division à la division.

Pour finir, je plains ceux qui ne lisent dans mon propos, que l’étiquette « parti communiste. »

Mohamed El Bachir (Collectif Mirai Reynerie, Toulouse)

Messages

  • et bien alors tu dois me plaindre ;)

  • BACHIR TU AS CENT FOIS RAISON.

    laisse braire les médiocres qui croient réinventer la gauche de demain en crachant sur celle d’hier et d’aujourd’hui....La moitié songe déja aller à la pêche pour le deuxième tour et se fout du peuple comme de son avenir, l’autre finira dans les salons bourgeois pour étaller son anticommunisme primaire et faire glousser les minettes. une poignée nous rejoindra demain ...

    Nous devrons TOUS apprendre à revivre ensemble, cela seul compte.

    JACQUES RICHAUD