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MILAN, Davide de Oreste Scalzone

Publie le mercredi 19 mars 2003 par Open-Publishing

Chers et chères camarades, nôtre émotion - de tout un chacun
 -, est spécialement forte. C’est pour cela que, je me dois
de le dire, je trouve forts, porteurs de puissance et d’un élément
constitutif d’une autonomie d’abord éthique, le mot de l’appel
de la mère et de la famille de David (" ... ne tombez pas
dans le même piège de la haine... ce n’est pas pour tendre
l’autre joue mais..."), et je partage la décision de le répandre.

Moi je dirais, ce n’est pas la "violence", le problème c’est
en amont et a coté, la question est celle du "ressentiment" et
de la "vengeance"... qu’elles soient exprimées, légitimées,
’rationalisées’, mises en forme par le verbe ou les actes,
il s’agit de "passions tristes", elle ferment l’horizon du
désir, de la subversion, de la libération.

C’est cela le problème - "violence" et "non-violence" c’est
question beaucoup plus complexe : la « non-violence » étant
quelque chose qui - qu’on la considère possible ou paradoxalement
utopique et condamné à une objective ’ethérogenése des fins’
sur le plan pratique -, en tout cas mérite le respect pour
sa fondation éthique radicalement autonome, irréductible à l’ordre
institué, aux logique des relations sociales, des rapports
de pouvoir, à la « légalité » comme monopole étatique de la
violence, de la guerre par en haut contre les "gens d’en
bas" ; et la "violence" étant question qu’on ne peut pas
circuscrire à des actes matériels.

Sur le plan de la responsabilité intellectuelle et éthique,
les mots pèsent lourdes. Le plan de la responsabilité éthique,
intellectuel est autre chose que le plan "judiciaire" ( de
la « vérité judiciaire », avec les conséquences perverses d’une
extension de la responsabilité pénale a celle "collective", "morale", "psychique", "intellectuelle" qui,
n’ayant par définition besoin de « preuves certes », permet
touts les arbitre, une mise de n’importe qui, virtuellement
de tout un chacun, sous soupçon, voir sous culpabilisation
permanente, dans un univers kafkaïen, orwellien) : sauf dans
le cadre la "justice de guerre" ouvertement instaurée - mais
dans ce cas il y a en contrepartie la reconnaissance de la "non-punibilité" des
gens considérée ayant "exécuté des ordres" -, la "responsabilité pénale" est
affirmé comme circustanciée et personnelle....

Le plan du jugement éthique, politique, le plan de la critique,
est autre chose. Il serait absurde théoriser que "la pensée",
son expression publique, devrait être affranchie de la critique
— il serait odieusement "classiciste", en plus que connivent
en l’occurrence avec le pire - défendre des « garanties » par
rapport à la ’criticabilité’, à la critique, comme s’ils
s’agissait de l’ ’habeas corpus’ ; ou même prétendre que,
quand il s’agit d’écrits, de paroles — y compris mass-mediatisées
— il y aurait une "non responsabilité", et toute CRITIQUE
porterait atteinte à "la liberté d’expression de la pensée" ...
Cela soit dit, avec aucune concession à l’idéologie de se
constituer en "Tribunaux moraux", qu’est à l’opposé du "communisme
comme mouvement", d’un point de vue e pratique libertaire.

Cela pour conclure, que on devrait aller au dé la des limites
de l’émotion, pour mettre en cause quelque chose que - si
l’on veut - est plus inquiétante et perversive que l’existence
d’un groupuscule ou bande "nazi" ou "facho’ " : c’est l’anthropologie
de ces "petits patrons- à-rothweiller", de ces types de "white
shit-lincheurs" qu’il faut mettre en cause, comme un épiphénomène
horrible parmi les autres, et descendre aux matrices aux
racines...

S’il y aura des initiatives (débats, mais aussi une réponse
dure, en l’occurrence en termes de mobilisation, contre quelque
chose de spécifiquement politique - réconduisible à une décision
- comme la brutalité de la police en l’occasion), tenez-moi
au curant, SVP.

Je vous embrasse,
Oreste Scalzone
Paris 19.03.2003


Merci Oreste pour ta lettre, l’idée que même si nous sommes
lointains des familiaux, des camarades et des amis de Davide,
nous réussissons à être solidaire et ensemble chercher à éclaircir
des aspects des concept sur la "violence" de la "légalité" du "juridique",
me semble utile et constructif.
Sans problème nous te tiendrons au courant des initiatives
que nous prendrons, certes que l’"agression impérialiste" qui
se prépare il nous prendra une bonne partie de notre attention.
Davide assassiné nous renvoie brutalement dans une réalité que
peut- être trop des camarades "avaient oublié" c’est-à-dire
le problème du fascisme, de la sous culture et du sous prolétariat,
sans parler des violence des bras armés du pouvoir, (les
différent polices).

Je t’embrasse
Roberto Ferrario
Collectif Bellaciao
19.03.2003