Accueil > Déclaration de la CGT à Bombay « UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE ! »

Déclaration de la CGT à Bombay « UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE ! »

Publie le lundi 2 février 2004 par Open-Publishing

4e Forum Social Mondial - Mumbai, INDE

Le 4e Forum social mondial (FSM) - le premier à se tenir en Asie - s’est
déroulé du 16 au 21 janvier à Mum-bai (Bombay), en Inde, à la veille du
sommet économique de Davos. 80.000 participants, dont 25.000 exté-rieurs à
l’Inde, 2.600 organisations du monde entier, 130 pays, on fait de cette
manifestation un grand succès.

Ouvert par des marches d’« intouchables », il a été en permanence traversé
par d’innombrables manifestations, débats et initiatives culturelles (1.300
séminaires, colloques, conférences, ateliers…).

Cette 4ème édition du FSM - qui s’était jusqu’à présent tenu à Porto Alegre
au Brésil - constitue un évène-ment historique pour le sous-continent
indien. Jamais un tel évènement international ne s’était organisé en Inde.
Il a constitué un vrai forum à dominante asiatique, avec notamment une large
participation des pays de la région (Inde, Pakistan, Népal, Tibet, Japon,
Corée, Philippines, Malaisie, Indonésie, etc.).

Après celle de l’Amérique latine, il marque l’entrée de l’Asie dans le
mouvement « altermondialiste ». Vérita-ble îlot d’échanges internationaux au
milieu d’un océan de misère (Mumbai : 15 millions d’habitants, dont plus de
la moitié survivant dans des bidonvilles), le FSM a permis de mettre au
centre des débats les ques-tions du développement durable et de « la
réduction du ’fossé’ entre les nantis et ceux qui n’ont rien », comme l’a
dit Shirin EBADI, Iranienne, prix Nobel de la paix.

La nouveauté pour ce Forum, par rapport aux précédents, est la participation
massive, avec leurs organisa-tions, des milieux les plus populaires, avec
une forte présence des femmes et des enfants.

Les différents débats ont été marqués par une volonté de conquérir de
nouveaux droits dans des domaines aussi divers que le social, l’économique,
l’écologie, la sécurité, le logement, la santé, l’emploi et l’énergie, tout
en réaffirmant une opposition résolue à la mondialisation néolibérale.

Mobilisés contre les guerres (Irak) et les menaces de guerres, et sensibles
aux questions de l’environnement (catastrophe de Bhopal en Inde - pollution
chimique par la société Union Carbide), les participants ont lar-gement
exprimé leur volonté de paix et de développement durable pour aujourd’hui et
demain.

Le FSM a souligné une nouvelle fois l’importance pour les peuples de
construire des alternatives au monde actuel. En montrant sa capacité à
prendre en compte les réalités nouvelles, telles l’échec des négociations de
l’OMC à Cancún, il a insisté sur la nécessité de rechercher des coopérations
renforcées entre mouvements sociaux (ONGs, associations, syndicats), pour
imposer aux États-Unis et à l’UE la relance des négociations sur des bases
répondant aux besoins de chacun.

Le Forum syndical organisé à la veille du FSM par la CISL, la CMT et la CES,
ainsi que la manifestation dans le Forum de plusieurs milliers de
syndicalistes à l’appel de Global Unions (syndicats mondiaux), se sont
voulus un apport dans cette démarche de coopération.

La CGT (confédération, UGICT, fédérations énergie et métallurgie) s’est
pleinement inscrite dans le FSM sur la base de ses préoccupations
syndicales, enrichie de son expérience du Forum social européen de
Pa-ris/Saint-Denis/Ivry/Bobigny (12-15 novembre 2003).
Les enjeux traités à Mumbai rejoignent les questions au cœur de la
construction européenne en cours ; aussi l’appel de la CES à deux journées
européennes d’action les 2 et 3 avril, doit être l’occasion de permettre une
expression forte des revendications des travailleurs pour une véritable
Europe sociale. En cela, elles peuvent être la prochaine étape de
rassemblement et de convergence entre le mouvement syndical, les ONGs et
as-sociations.

Mumbai, le 21 janvier 2004

Délégation CGT : Guy JUQUEL, Jean-Michel JOUBIER, Claude DEBONS, Eric
ROULOT, Christian PILICHOWSKI, Pascal BORELLI)