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Francis WURTZ : retour sur la déclaration de Berlin

Publie le lundi 26 mars 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Déclaration de Francis Wurtz, Président du Groupe GUE/NGL

Retour sur la "Déclaration de Berlin"

"Sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur"

Bruxelles, le 26 mars 2007,

"Prises au pied de la lettre, bien des formulations de la "Déclaration de Berlin" devraient susciter l’enthousiasme. Par exemple, celles-ci : "Pour nous, l’être humain est central, sa dignité inviolable, ses droits inaliénables, et les hommes et les femmes sont égaux en droits", "Ce modèle européen (de société) associe réussite économique et solidarité sociale", "Nous, citoyennes et citoyens d’Europe, nous sommes unis pour le meilleur"... Ou encore celle-là : "nous nous mobilisons pour que les conflits dans le monde se règlent de manière pacifique" ... Voilà l’Europe que nous voulons !

Le problème est que ces belles idées ne correspondent en rien à la façon dont la plupart des Européens vivent concrètement l’Union européenne aujourd’hui ! Pour la Chancelière allemande, l’être humain est tellement "central" qu’elle vient de décider de le faire travailler jusqu’à 67 ans ! Et qu’en est-il de la "dignité" et de la "solidarité sociale" pour les . 17 millions de personnes sans emploi dans l’Union européenne, les 25% de travailleurs précaires, les 72 millions (!) d’Européens vivant sous le seuil de pauvreté dans une région du monde où, par ailleurs, l’argent coule à flot ? Et l’"égalité" hommes-femmes, promise dès le Traité de Rome, en 1957, est-elle réalisée un demi-siècle plus tard ?

La "réussite économique" elle-même est-elle si évidente que cela, à l’heure de la crise d’Airbus et de l’hémorragie de l’emploi industriel en général, tout comme des retards structurels de l’Union en ce qui concerne "l’économie et la société de la connaissance" (formation, recherche...) ? Les bases sont-elles vraiment créées pour permettre aux "citoyennes et citoyens d’Europe" d’être "unis pour le meilleur" ? Nous souffrons bien plutôt d’une mise en concurrence systématique des Européens entre eux pour tirer vers le bas les conquêtes sociales des uns et maintenir les autres à un niveau de vie indigne.

Enfin, en fait de "mobilisation" en faveur du règlement "pacifique" des conflits, on attend toujours la première condamnation officielle de la guerre en Irak par l’Union européenne ! J’ajoute que la Doctrine stratégique européenne, adoptée en 2003, n’est pas des plus pacifistes ! On peut y lire, notamment, que "nous devons développer une culture stratégique propre à favoriser des interventions précoces, rapides et, si nécessaire, vigoureuses (...) En œuvrant de concert, l’Union européenne et les Etats-Unis peuvent constituer une formidable force au service... du bien dans le monde." !

Le défaut fondamental de la "Déclaration de Berlin" est finalement l’absence totale d’esprit critique à propos d’une expérience forcément contradictoire. Du coup, l’excès de louanges sonne faux. L’écrivain chargé de la rédaction du texte
aurait dû suggérer à ses commanditaires de réfléchir à la belle maxime de Beaumarchais : "Sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur."

Messages

  • Et ce qui nous attend en sous-main, c’est un passage en force du TCE.

    Vous avez dit démocratique l’UE ???

  • Pourquoi croyait vous, que SARKOZY, BAYROU, et ROYAL, veules remettre le couvert, sur le TCE ? L’objectif final, c’est de faire appliqué les textes Européen et pouvoir faire travailler les français, jusqu’a 67 ans, comme en Allemagne et en Angleterre.
    Les jeunes ne travaillerais qu’a partir de 26 ans ou plus, étant donner que la remise en cause des 35 heures et le départ en retraite tardif ce ferait plus tard.
    Combien croyait vous que nos enfants pourrons cotisée pour leurs retraites ? C’est cela notre héritage et non le déficit de la France, que nous leurs laisserons.