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Des députés à la Santé pour soutenir le romancier Battisti

Publie le mardi 17 février 2004 par Open-Publishing

Sur la photo, Cesare Battisti sourit. "Il est agréablement surpris de la mobilisation en sa faveur", explique le député (Verts) Yves Cochet. L’ancien ministre a pris le cliché avec son téléphone portable en rendant visite, lundi 16 février, avec les parlementaires Noël Mamère (Verts), Martine Billard (Verts) et Jack Ralite (PCF) à l’auteur de romans noirs (chez Gallimard), détenu à la prison de la Santé depuis le 10 février, en vue de son extradition vers l’Italie. Pendant ce temps, plusieurs centaines de personnes manifestaient leur soutien, maintenues à distance de l’établissement pénitentiaire par des CRS : écrivains (Dan Franck, Philippe Sollers, Régine Deforges...), éditeurs, libraires, militants de la gauche radicale... Agé de 49 ans, l’ancien activiste d’extrême gauche est recherché par la justice italienne, qui l’a condamné à la prison à vie par contumace pour des meurtres et des braquages commis dans les années 1970.

Les parlementaires ont négocié pendant plus d’une heure le droit de rendre visite à Cesare Battisti alors que la loi les autorise à pénétrer dans les prisons, à l’improviste. "On nous a proposé de visiter la cellule de Cesare... vide !", raconte Yves Cochet. L’affaire est remontée jusqu’au directeur de cabinet du ministre de la justice, Dominique Perben. Finalement, les parlementaires ont pu s’entretenir avec le détenu un par un, en présence de la directrice adjointe de la prison. Alain Krivine (LCR), lui, s’est vu refusé l’accès au motif qu’il est député européen...

Les avocats de Battisti, Me Terrel et Me de Felice, ont déposé une demande de mise en liberté qui devrait être examinée le 3 mars. Ils dénoncent la remise en cause de la position française qui, depuis l’engagement de François Mitterrand, en 1985, s’opposait à l’extradition d’anciens activistes italiens ayant rompu avec leur passé. Ainsi, la justice française a déjà refusé l’extradition de M. Battisti, dans un avis de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris rendu en mai 1991 - qui relevait que deux meurtres imputés à M. Battisti avaient été commis le même jour, à la même heure, à Venise et à Milan. Les partisans de "Cesare" misent sur la mobilisation de l’opinion pour infléchir la position de Dominique Perben qui, le 11 février, annonçait que la procédure d’extradition contre M. Battisti allait "reprendre son cours".

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