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Lettre de Marie-George Buffet à Paul Vergès, président de la Région Réunion

Publie le mardi 3 avril 2007 par Open-Publishing

Paris le 30 mars 2007

Monsieur le Président,
Cher camarade,
Mon cher Paul,

J’ai lu avec un intérêt passionné les propositions de « l’Alliance » pour la nouvelle étape du développement de La Réunion.

J’y adhère totalement, sans aucune réserve. J’y retrouve la combativité, la lucidité, la connaissance de la situation de votre île et la volonté ardente qui ont toujours marqué l’activité des communistes réunionnais.

Je m’engage absolument à tout faire pour leur réalisation.

Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, j’agirai avec détermination pour l’application complète :

 du protocole d’accord signé entre le Premier ministre et le Président de la Région le 19 janvier dernier relatif au financement et à la réalisation du tram-train et de la nouvelle route du littoral ;
 du contrat de projet État-Région signé le 15 février entre le Préfet de la Région et du Département, le Président du Conseil régional, la Présidente du Conseil général ;
 des programmes opérationnels européens négociés avec Bruxelles.

Je retrouve dans vos propositions à la fois réalistes et ambitieuses l’état d’esprit qui avait marqué nos rencontres amicales, notamment lors de mon précédent voyage à La Réunion.

Je me réjouis d’apprendre chaque jour des nouvelles qui témoignent de l’adhésion profonde de la population réunionnaise à vos propositions.

Moi-même députée d’une des régions métropolitaines défavorisées, je mesure pleinement la nécessité de mettre fin à la situation de La Réunion qui compte 75.000 foyers au RMI, 120.000 personnes touchées par l’illettrisme, 100.000 privées d’emploi.

Permettez-moi de souligner que mon expérience ministérielle me permet de connaître intimement les besoins de la jeunesse et me rend particulièrement sensible au fait que vos propositions doivent permettre —et je m’engage à y veiller— de former à des professions d’avenir et de donner des emplois à des milliers de jeunes Réunionnais.

Je me réjouis aussi de constater qu’une telle politique s’accorde pleinement avec un développement qui pourra prolonger dans la vie quotidienne l’esprit de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, favorisant l’épanouissement culturel d’un peuple à l’identité métisse exemplaire.

Je prends l’engagement :

 de tout faire pour l’adoption de mesures précises pour l’emploi et le développement économique de La Réunion et pour l’adoptions d’une loi de programmation pour le logement social outre-mer ;
 de soutenir toutes les mesures que vous proposez pour l’éducation ;
 de veiller à la mise en place et au fonctionnement de l’Observatoire des prix et des revenus ;
 de favoriser l’intégration de La Réunion dans sa région du monde et de garantir la continuité territoriale ;
 de proposer des mesures garantissant la protection de l’environnement et la mise en œuvre des plans réunionnais de développement durable.

Candidate de la gauche populaire et antilibérale, j’accorde une grande valeur à vos propositions. D’abord parce qu’elles correspondent à une nécessité urgente : permettre à La Réunion de faire un bond en avant comparable à celui qui, en 1946, lui a permis de sortir du statut colonial.

Ensuite, parce que vos propositions correspondent aussi aux intérêts de nos peuples.
C’est pourquoi, non seulement je les approuve, mais je me réjouis de constater que mes objectifs d’une politique sociale, économique, européenne et internationale cohérente et de progrès, en rupture totale avec celle que subit la France depuis des décennies sont en harmonie avec les vôtres.

Vous me permettrez d’indiquer à ce propos que je crains que certains candidats déclarent approuver vos propositions sans les accompagner des mesures fiscales, financières, économiques indispensables à leur réalisation.

Je reste persuadée, mon cher Paul Vergès, que nous franchirons ensemble cette étape qui en préparera d’autres.

Avec toutes mes cordiales amitiés solidaires.

Très cordialement.

Marie-George Buffet