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32e Congrès du PCF

Publie le jeudi 3 avril 2003 par Open-Publishing

" Nous voulons un parti révolutionnaire et moderne " - Maxime Gremetz

Toujours sous le coup de leur débâcle électorale de 2002, les communistes, emmenés par leur secrétaire nationale, Marie- George Buffet, vont tenter lors du 32e congrès de Saint-Denis, du 3 au 6 avril, de jeter les bases d’une difficile reconstruction.
Les délégués du PCF doivent non seulement s’efforcer de chasser les idées noires mais aussi remettre un parti divisé en ordre de marche pour les élections européennes et régionales de 2004.
Sanctionné à la présidentielle de l’an dernier pour sa gestion de la "participation gouvernementale", le Parti communiste peut espérer se refaire une santé dans l’opposition.
La tâche s’annonce pourtant ardue pour Marie-George Buffet qui doit à la fois corriger les "erreurs" de la mutation engagée il y a dix ans, infléchir la logique d’ouverture et éviter le repli prôné par une partie des militants.
"Je ne propose pas de continuer comme avant. Sans que cela nous amène à rejeter l’idée de départ de la mutation, il nous faut effectivement opérer des ruptures avec la façon dont notre action a été conduite", explique-t-elle.
La dirigeante communiste se retrouve seule aux commandes depuis que Robert Hue, tirant la leçon de son échec au scrutin présidentiel (3,4%), a décidé de renoncer à la présidence du parti.
Elle se retrouve cependant, pour la première fois dans l’histoire du PCF, face à une opposition conséquente et résolue.
Le texte présenté par la direction en vue du congrès n’a en effet obtenu que 55% des voix, face aux deux projets concurrents des orthodoxes et des conservateurs, qui totalisent 45% des suffrages.
De plus, la secrétaire nationale n’a de majorité apparente qu’avec l’appui des rénovateurs qui voudraient pousser les feux de la mutation, à l’inverse des opposants.
En dépit de sa faible marge de manoeuvre, Marie-George Buffet pense non seulement éviter la rupture avec les militants les plus radicaux mais aussi réussir une synthèse.
"Le rassemblement des communistes se fera sur des contenus forts, pas sur des compromis", affirme-t-elle.

LE CONGRES TRANCHERA

Trois grands sujets seront en débat : le bilan de la mutation, la question du "dépassement du capitalisme" et celle des alliances électorales. Sur tous ces points, la direction est prête à des "réorientations". Elle acceptera également que les minoritaires et les élus soient mieux représentés dans les instances dirigeantes.
Mais elle écarte l’idée que le congrès s’achève sur un "consensus mou" ou cède sur des points vitaux à ceux des opposants "qui vivent dans un passé trop lointain".
"Il n’est pas question de sortir du congrès avec un parti qui refuserait toute alliance, toute forme de rassemblement, ce parti se détruirait", affirme-t-elle.
Femme d’appareil avant de devenir la populaire ministre des Sports de Lionel Jospin, Marie-George Buffet a juré de ne pas "verrouiller" le congrès. Elle prévient cependant qu’après le nécessaire débat, le congrès tranchera.
De leur côté, les contestataires se défendent de vouloir entraîner le parti vers un repli identitaire et revenir 50 ans en arrière.
"Nous voulons un parti révolutionnaire et moderne", affirme le député Maxime Gremetz. "Nous ne voulons pas faire exploser (le parti) mais construire. Cela suppose un débat franc et loyal, cela doit se traduire par une direction reflétant le pluralisme", poursuit-il.
Les refondateurs veulent croire de leur côté que les inflexions concédées aux opposants resteront marginales. Ils soulignent que la direction a réaffirmé à quel point elle considérait les objectifs de la mutation comme vitaux pour la survie du parti.
"Le noyau dirigeant autour de Marie-George Buffet ne peut pas revenir en arrière. Ils ont des scrupules mais politiquement, ce n’est pas possible", a récemment déclaré le refondateur Roger Martelli à Libération.
Par Gérard Bon PARIS (Reuters)