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Marie-George Buffet, lors de sa rencontre avec les salariés de l’usine Renault au Mans,

Publie le jeudi 12 avril 2007 par Open-Publishing

Ici, à l’usine Renault du Mans, cinq ouvriers viennent de perdre leur travail, juste parce qu’ils ont exercé leurs droits syndicaux, leurs droits de citoyens, leurs droits constitutionnels. Combien de temps encore notre République pourra-t-elle tolérer que nos libertés publiques fondamentales soient ainsi violées et sacrifiées sur l’autel de la sacro-sainte « liberté » patronale ? Combien de temps encore notre République pourra-t-elle rester indifférente à la répression syndicale qui sévit aujourd’hui dans tant d’entreprises, à ce bâillon contre l’expression publique de millions de salariés de France ?

Intervention de Marie-George Buffet, lors de sa rencontre avec les salariés et les syndicalistes de l’usine Renault au Mans.

Il est temps, effectivement, de poser de nouvelles bases au dialogue social en France. Il est simplement temps de garantir le droit syndical et le respect de la loi, à l’entreprise comme partout ailleurs dans la société. Aussi, je propose que les pouvoirs publics s’engagent à ce qu’aucun syndicaliste ne puisse demain être licencié, sanctionné, discriminé, harcelé pour son engagement syndical. La liberté d’expression ne se fractionne pas.

Aussi, je propose que les pouvoirs publics s’engagent à protéger les moyens d’action dont disposent les salariés pour faire entendre leurs droits. Parmi ces moyens figure évidemment le droit de grève. Toute entorse à ce droit ne sera jamais qu’une violation des libertés des citoyens, une blessure faite à la République.

Aussi, je propose qu’enfin la démocratie puisse entrer à l’entreprise. Je souhaite donc que seuls les accords signés par une ou des organisations syndicales majoritaires parmi les salariés puissent être validés. Je souhaite reconnaître de nouveaux droits aux salariés dans la gestion des entreprises. Les salariés et leurs syndicats devraient pouvoir opposer leur veto à la menace d’une délocalisation, le temps de discuter de solutions alternatives et des moyens devant permettre le maintien de l’activité. Ils devraient pouvoir mettre en jeu la responsabilité sociale de leurs donneurs d’ordre afin de les empêcher d’étrangler leurs sous-traitants. Et plus largement, face aux stratégies financières de leur actionnaires, face à la dictature du court-terme et de l’instant, je souhaite qu’ils disposent de le capacité à imposer d’autres choix stratégiques : le choix de la recherche et de l’investissement. Le choix de l’emploi, de la formation et des salaires. Faire respecter ces droits, libérer la parole des salariés, c’est aussi donner sa chance au progrès social.

C’est participer de ce combat, notre combat, pour que partout dans la société grandisse l’exigence d’une vie meilleure. Ces attentes qui grandissent dans les entreprises, ces luttes pour les salaires, l’emploi, l’amélioration des conditions de travail, la protection de la santé à l’entreprise, ce sont toutes celles que le patronat cherche à taire par la répression syndicale Et ce sont toutes celles que je relaie dans cette campagne pour qu’elles débouchent demain dans un gouvernement de gauche qui les ferait enfin rentrer dans la vie.

C’est tout le sens de mon combat : rendre le progrès social incontournable à gauche. Le matérialiser enfin dans la vie de chaque salarié, et plus largement de chaque homme et chaque femme de notre pays.

Marie-George Buffet,

candidate de la gauche populaire et antilibérale