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Marie-George Buffet : ses propositions pour les Anciens combattants

Publie le vendredi 20 avril 2007 par Open-Publishing

Les candidats à l’élection présidentielle avaient été invités à dévoiler leurs intentions concernant le monde combattant par de nombreuses associations comme la Fédération nationale André Maginot (FNAM) et la Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), qui rassemblent plus d’un demi million de membres. Au coeur des préoccupations des AC : la commémoration des morts pour la France en Afrique du Nord, le maintien d’un interlocuteur gouvernemental, la pérennisation de l’Office national des Anciens combattants ou la poursuite de la politique de réparation par la revalorisation de la retraite du combattant. Voici la réponse de Marie-George Buffet, candidate du Parti communiste français.

« Je suis depuis toujours pour la reconnaissance de la date anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962 qui marque non seulement la fin officielle de la guerre et la mise en acte de la paix, mais aussi la fin officielle de l’occupation coloniale. Le 19 mars est aussi une journée nationale de souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes militaires et civiles de la guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie. L’abrogation de l’article de la loi du 23 février 2005 qui officialise la commémoration du 5 décembre qui ne correspond à aucune réalité historique, est indispensable.

Je proclamerai solennellement la nécessité du respect intangible de la sauvegarde de la spécificité français du mouvement Anciens combattants et de la reconnaissance concrète de son rôle, de l’imprescriptibilité du droit à réparation et de sa législation.

Non seulement je soutiens totalement le maintien d’un interlocuteur gouvernemental et d’un budget autonome pour les ACVG, sans diminution des crédits, mais je veillerai à l’existence d’un ministère des Anciens combattants et victimes de guerre, indispensable au regard du nombre encore très important de ressortissants, responsable d’un budget totalement autonome et libre de toute tutelle d’un autre ministère.

Je fais le choix que soit maintenue la pérennité des missions confiées à l’ONAC, ce qui nécessite notamment des personnels qualifiés et en nombre suffisant et des crédits budgétaires permettant une action sociale efficace en direction des ressortissants.
Il faut en finir définitivement avec l’injustice, l’inégalité de traitement entre combattants des différents conflits, notamment en ce qui concerne les bonifications de campagne. Je n’oublierai ni la situation spécifique des victimes de traumatismes de guerre et des essais nucléaires français, ni les « soldats du refus » qui sont encore ignorés.

Je défends la revalorisation de la retraite du combattant dès 2008, de l’indice 37 actuel à l’indice 48, correspondant au minimum indemnisable en matière de pension militaire d’invalidité et qui est donc loin d’être atteint. J’ajoute que le relèvement récent du plafond majorable des rentes mutualistes des Anciens combattants est encore nettement insuffisant.

L’attribution d’une allocation différentielle de solidarité en faveur des veuves d’AC les plus démunies engage enfin un processus qu’il sera toutefois nécessaire de porter, dès 2008, à 788 euros, ce qui constitue un minimum de ressources mensuel selon l’INSEE.

De plus, je ferai prendre les mesures nécessaires pour mettre à jour le rapport constant, la campagne double pour la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie, en faveur des fonctionnaires, assimilés et travailleurs de l’Etat, la situation des ascendants, veuves et orphelins de guerre, les dispositions à mettre en oeuvre pour assurer l’accessibilité des grands invalides de guerre dans les lieux publics d’usage courant, la prise en considération effective des psychotraumatismes de guerre et les maladies liées à l’utilisation des armes et munitions nouvelles dans les guerres et les conflits contemporains.

Enfin, je prendrai toutes les dispositions pour soutenir et développer les initiatives civiques de mémoire et d’histoire, y compris dans les établissements dépendant du ministère de l’Education nationale.

Je me réjouis qu’en 2006, les autorités de notre pays aient institué le 18 juin comme journée nationale commémorative de l’appel historique contre l’ennemi. Je propose dans le même état d’esprit l’instauration d’une journée nationale de la Résistance, le 27 mai, date anniversaire de la création du Conseil national de la Résistance, en 1943. »

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