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Naufrage

Publie le lundi 23 avril 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Il est des jours où l’on a pas envie de jouer sur les mots et d’appeler un chat un chat et un naufrage un naufrage. Présidentielle après présidentielle depuis 1981 l’hémorragie électorale du Parti Communiste se poursuit et avec moins de 2% des suffrages exprimés un nouveau record est atteint qui ne peut que nous amener à se pencher sur le fond de la stratégie politique du Parti, sous peine de voir s’évanouir ses forces militantes à la suite de son électorat et clore 87 ans de l’histoire politique de notre pays.

Resté à mi-gué entre un rôle s’affirmant vouloir être moteur au sein d’un rassemblement aux opposants de la marche forcée vers un capitalisme débridé et un repli sur ses structures affaiblies, le Parti Communiste a été balayé par la vague du vote utile d’un électorat de gauche traumatisé par le 21 avril.

La candidature de Marie-George a été assimilé, malgré le soutien d’une majorité de membres des collectifs, a une rupture de la démarche unitaire. Celle-ci n’ayant pas pu se positionner en rassembleuse de la gauche anti-libérale, aucune digue n’a pu enrayer la déferlante Royal et Besancenot dans son rôle discutable mais clair d’irréductible opposant n’a eu qu’à ramasser les miettes du naufrage.

Toutefois ce premier tour risque fort pour la candidate socialiste de se finir en panne sèche faute de vent. Il y a tout à craindre que l’effet tout sauf sarko ait atteint ses limites car l’on ne voit pas à l’horizon de forces susceptibles de venir renflouer les 36% du total des gauches au premier tour. Si cela se faisait avec l’apport de Bayrou, il y a tout à craindre de ce que les désillusions générées pourraient nous réserver pour 2012...

En attendant la campagne des législatives s’annonce extrêmement dure pour sauver un groupe apparenté communiste à l’assemblée, et il y aura urgence à se mettre au travail pour reconstruire un Parti Communiste capable de peser sur les destinées de notre pays.

Messages

  • Oui, nous avons comme responsabilité de construire l’avenir, car les désilusions sont pour demain, meme pas pour la semaine prochaine. Battre la droite, oui mais en meme temps renforcer les forces antilibérale, anticapitaliste. Le vote untile, n’a été qu’une mascarade, bien orquestré par les médias, qui on une responsabilité, dans les temps de paroles et les manipulations des Français. Meme A. LAGUILLET perd 1 millions de voix. Regardons bien les chiffres, une perte de 200 000 voix pour Marie George, ce n’est pas, non plus le million perdu par Le PEN.

  • Mais oui ! Mais c’est bien sûr !!!

    Ainsi-donc, selon les matamores férus de haute compréhension de la chose politique, la grande victoire du premier tour des présidentielles reviendrait à la démocratie.
    Pensez ! A défaut de nous mettre autre chose sous les méninges ramollies par des mois de tam-tam, avant les vingts heures rigoureusement règlementaires, dès dix neuf heures, tous les médiateux et médiateuses du PAF, badigoinces toutes en goguettes, claironnaient que l’abstention n’était que de 15 % environ. Bigre ! Ca en jette, non ? Quant à la victoire de la démocratie, ça reste à prouver...

    Parce que côté candidats, c’est carrément le flop commun, a part Besancenot, encore tête de poupon ingénu, peut-être...
    Sur les 100% exprimés, moins du tiers pour Sarkozy (c’est déjà trop), à peine le quart pour Royal (ce ne serait pas assez), le dixième pour Le Pen (c’est toujours trop), et, ô surprise, moins du cinquième pour Bayrou !
    En foi de quoi, ce dernier peut promulguer qu’ "il y a enfin un centre en France". Tout est dans le "enfin". Pardi ! Qui en doutait ? L’intox tous azimuts à plein régime a eu un bon rendement, le vote (in)utile a fait long feu !

    "Quelle différence par rapport au scrutin "traumatisant" de 2002 !" m’objectera-t-on. Ah oui, vraiment ? La chute du F-haiNe ? La démocratie renaissante ? Foutaises.

    Hé ho, gens de France, y-a-t-il quelqu’un sous le casque ? L’UDF, Bayrou, ça ne vous rappelle rien ? Pépère, qui a déjà sévit en qualités de ministre dans les gouvernements de Barre jusqu’en 1981, trois fois sous Chirac (1Balladur et 2 Juppé, rien que ça !), est le rejeton politicard d’un certain Giscard (d’Estaing d’emprunt), initiateur du G7, co-rédacteur du TCE - Traité Constitutionnel Européen - au succès incommensurable, etc...
    Valéry 1er était si populaire, qu’il s’est fait virer à coup de pompes des dorures républicaines de l’Elysée qu’il avait fini par prendre pour souverainement siennes, imposant son droit de cuissage sur le menu peuple. Et alors ?

    Alors 2002 était si pornographique qu’en 2007, il s’agit de se sentir le fondement plus propret et moins malodorant ; Bayrou et l’UDF - dont l’un des membres fondateur fut tout de même Michel Poniatowski, sinistre de l’intérieur de Valéry de mémoire douloureuse, allié inconditionnel de Le Pen - sont à la démocratie ce que Talleyrand était à Napoléon.

    Les citoyens se prennent à reluquer un collier étrangleur de force - avec pointes en acier - au bout d’une chaîne trapue aux maillons courts, qui risquent de leur meurtrir les vertèbres, si ce n’est leur briser la nuque.
    A moins qu’ils ne recouvrent l’odorat pour gueuser une contrainte moins féroce, mais un asservissement quand même.

    Et ça, nous le saurons dans quinze jours