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Nous avons perdu parce que

Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing
10 commentaires

Nous avons perdu parce que

1 Nous n’avons pas bien analysé le phénomène Sarkozy, nous avons mis en avant la peur du fascisme sans pour autant donner de solution, nous sommes laissé aller à un antifascisme fantasmatique et bien confortable, piloté par la surrenchère de l’extrême gauche, et nous avons donné l’impression de dénier le droit élémentaire à la sécurité, revendication des classes populaires. MGB aurait du s’afficher au moins une fois avec la police républicaine et les juges.

2 Nous avons alimenté le vote utile en faisant croire au dictateur, Sarkozy nous a mené par le bout du nez par ses provocations, comme par exemple les injustices commises à l’encontre des sans-papiers auxquelles nous avons su répondre en tant que citoyen, mais pas de manière politique.

3 Nous avons été divisés, et les racines de cette division sont à rechercher dans le texte ambigu sur la stratégie adopté au congrès, que pour ma part je n’ai pas voté.
les refondateurs (qui ne l’oublions pas sont dans la majorité !) l’ont interprété comme un pas vers la recomposition politique qu’ils souhaitaient, et la majorité des communistes ont pensé qu’il s’agissait d’une ruse de Sioux pour mettre en route une candidature communiste avec habillage unitaire.

4 Nous avons entretenu l’illusion du double consensus dans les collectifs, impossible à trouver. Du coup la majorité indéniable que nous avons obtenu dans les collectifs s’est trouvée inexploitable politiquement.

5 Nous avons donné une impression de faiblesse en nous laissant manipuler par des aventuriers médiatiques comme Bové, et en ne sanctionnant pas les manœuvres internes dont le but était de déstabiliser la candidature Buffet.

6 Après la claque de 2002, la priorité absolue aurait du être le renforcement numérique et qualitatif du Parti, autour d’un effort de recrutement et de formation ; c’est évidemment impossible avec la participation à la direction d’un courant qui estime que "la forme parti est dépassée", qui récuse purement et simplement le socialisme et pour qui le communisme est devenu une visée philosophique nébuleuse, et avec la persistance de l’influence de la mouvance qui ne voit pour le PCF d’autre avenir que force d’appoint au PS.

6 Nous avons perdu un an et demi après le 29 mai, dans les forums, dans un congrès aux résultats inaudibles à l’extérieur du Parti, puis dans les collectifs, et pendant ce temps le facteur a eu tous le temps de poser à l’opposition radicale chez Arlette Chabot. Il faut en finir avec les groupes de parole et construire un discours politique réel qui n’émane pas de petits collectifs non représentatifs mais de spécialistes qualifiés, rédigés par des vulgarisateurs lisibles, et pas trop longs.

7 Nous nous sommes éloignés sociologiquement des masses que nous prétendons représenter ; il est significatif qu’à l’AG des cocos du XXème, il y ait très peu d’étrangers, d’ouvriers, d’employé, de jeunes. Pour y retourner, il faut se présenter sans honte et d’abord comme un parti des ouvriers, des employés, des salariés, du peuple, ce qui n’a jamais, bien au contraire, empêché le ralliement aussi des classes moyennes et des étudiants (qui au reste se sont prolétarisés). Je répète, et je le répéterais encore, que la seule mention du mot "ouvrier" dans le texte de la base commune proposée au congrès figurait dans l’expression "vote FN ouvrier". C’est tout dire.

8 Il faut assumer intelligemment notre passé en replaçant les excès imputables au stalinisme dans leur contexte historique (guerre mondiales, fascisme, guerre froide) et en montrant plutôt notre maturité démocratique en interne. C’est à dire en respectant les décisions votée par les communistes.

Messages

  • Des spécialistes qualifiés et des vulgarisateurs lisibles ?
    Genre spin doctors, peut-être ?
    Vu que les ouveriers sont trop tartes pour comprendre les discours complexes...

    Quant à MGB et la police républicaine... c’est pas les CRS qui sont "républicains" ? Il me semble me souvenir que chaque fois qu’on a crié "La police avec nous" on s’est plutôt retrouvés avec les pandores sur le dos.

    Enfin Vénissieux n’est pas le centre du monde, heureusement.

    E=MC2

    • Genre Lénine, Politzer, Vaillant Couturier, etc. Un collectif c’est un groupe d’anciens bacs+4 qui récrivent dans le désordre tout ce qu’ils ont lu dans le diplo. le résultat n’est pas complexe mais embrouillé. Et CRS=SS ça va pas loin. Quel rapport avec Vénissieux, au fait ? parce que c’est la ville où on a inventé emeutes urbaines et rodéo automobile en 1979 ?

  • Enfin une analyse avec un réel contenu de classe et qui ne tourne pas le dos à la situation interne du parti et du courant opposé à la notion même de parti.
    Lorsque l’idée de spécialistes est mise en avant je ne vois pas en quoi les ouvriers en seraient exclus. Rappelons quand même que les travailleurs sont certainement les mieux à même de répondre aux travailleurs et nos meilleurs spécialistes furent à une glorieuse époque des travailleurs justement et les nazis et pétainistes ne s’y trompèrent pas en les éliminant. Qui mieux que les travailleurs manuels et intellectuels de l’énergie sont en capacité de nous éclairer, c’est le mot, sur les enjeux et la nécessaire maîtrise publique de l’énergie. Il ne s’agit pas là de faire appel à des penseurs émérites mais à l’intelligence militante qui vit des milliers de cadres communistes et syndicaux formés par leurs pairs, en spécialistes et je crois que cela est le propos de G Questiaux.
    En ce qui concerne la police, la justice, le rôle des communistes, justement, est de permettre notamment à ces catégories de pouvoir acquérir une conscience de classe, ce qui n’est pas inné mais pas impossible chez un homme en uniforme et qui doit aboutir à la convergence des intérêts de classes. Des flics qui souffrent, qui ne sont pas des fachos cela est une majorité et cela est également très utile au mouvement ouvrier. Les flics antifascistes permirent de rendre public le massacre commis en direction des manifestants algériens en 61 à Paris. Cela fut possible par le travail militant de miltants communistes entre autres.
    Soyons attentifs à ce capitalisme qui pousse dans la détresse des pans entiers du salariat et dont nous serions les premiers surpris de découvrir les attentes.
    Le parti communiste a besoin de se ressourcer et certainement pas de se refonder, les fondations sont solides, il y a nécessité de s’appuyer sur elles pour retrouver nos fondamentaux.
    Le congrès extraordinaire doit se tenir mais il doit aller au fond des choses et permettre de s’émanciper de la pensée dominante qui amène certains à ne nous concevoir qu’en force d’appui électotal quand le mouvement communistes se doit de garder son autonomie qui constitue la meilleure et seule garantie pour le salariat de ne pas être cantonné au rôle subalterne mais bien de reprendre sa place, celle qui revient à ceux qui n’ont que leurs chaînes à perdre.
    que les bouches s’ouvrent et que les mannequins partent !

  • Encore un qui croit avoir trouvé pourquoi on a perdu. Je sais pas pourquoi, ça me donne le fou rire ; plutôt que de pleurer.

    Elle est pour quand, la Bérézina ?

    • La Bérézina je la laisse à Sarko pour ma part je me contente de considérer les miltants communistes qui pensent avec respect et pas en grognards au service d’un nobliot hongrois défroqué.
      Mais libre à toi de choisir tes références tiens tu devrais tenter de lire un truc de Marx qui parle d’un certain "Brumaire" mais je ne garantis pas que cela fasse rire car cela exige de ...réfléchir.

  • Je suis d’accord avec toutes ces reflexions, mais il faudrait aussi rajouter que nous n’avons pas su nous positionner contre le système, ce qu’ont su faire par contre Bayrou, Le Pen et même ce qui peut paraître un paradoxe Sarkozy.
    Il fallait pointer non seulement la politique de Chirac des 5 dernières années mais aussi celle de la gauche dans les années précédentes ce que nous ne pouvions faire puisque nous ne remettons pas en cause des accords avec les socialistes pour les législatives notamment.
    Il est clair que quand on démarre une campagne en disant que nous allons nous désister pour la candidate socialiste(ou prétendue telle) ça n’est pas très mobilisateur et que ça favorise le vote utile.
    Et puis c’est vrai qu’il faut en revenir aux fondamentaux de la lutte des classes et ne pas diluer celle-ci dans la nébuleuse sociétale(défense des homosexuels,des immigrés etc...).
    En outre je crois que nous avons eu tort d’emboîter le pas à la fée Mélusine du marais poitevin dans l’affaire de l’agression de la gare du Nord où nous sommes apparus comme des partisans des délinquants.C’est un exemple de mauvaise attitude ou de mauvaise appréciation de certains évènements mais il y a en a d’autres.
    Je crois qu’André Gérin a raison sur ses problèmes de délinquance qu’on ne doit pas prendre à la légère.

    Jean-Yves

    • Je suis assez proche de la position majoritaire de la Fédé du rhône incarné par Gérin,par contre la Fédé des bouches du rhône reste très fidéle à la ligne MGB malgré la contestation Bovéiste qui a surgi après l’échec de décembre .Cette tradition dite "suiviste" de la Fédé marseillaise évolue par le renouvellement générationnelle,mais avec lenteur .Le passé "Defferriste" pèse dans les consciences des militants alors que ce personnage calculateur et clientéliste est mort depuis quelques années.Notre section d’Aubagne avec ses 400 adhérents est la plus importante,et malgré la division entre Bovéistes et MGBistes elle reste unis et nous continuons à nous respecter dans nos choix,même s’il y a des rancoeurs .

      La lettre rendu public de François ASENSI sur sa rencontre avec MGB en Avril 2006 éclaire la mauvaise solution prise par la direction de présenter notre secrètaire national à la présidentielle et ainsi d’envoyer notre parti au casse-pipe électoral.Nous nous sommes investis dans les comités anti-libèraux inutilement au lieu de rechercher une candidature unitaire crédible dés cette époque comme l’ont fait les socialistes d’une autre manière.De plus nous avons refusé les primaires de masse qui auraient mobilisé notre électorat pour le faire voter "utile" pour nous .Nous avons une direction qui n’a pas "le nez" politique pour nous faire gagner.Si on la conteste ,on passe pour une "mauvais" communiste ou pour un "saboteur".Certains camarades sur Bellaciao se font un plaisir dans ce sens et c’est dommage.

      Ce que tu dis sur le style de campagne qu’on aurait dû mener est très juste à condition que le candidat choisi rassemble largement comme un style Ralite ou Dufour,ou même une personnalité non partitaire chevronné comme gisèle HALIMI ou un syndicaliste connu.Non la direction a préféré soumettre à nos votes MGB,désigné à 90 % par 30 % des adhérents .Nous payons notre erreur lourdement .Une nouvelle direction doit être élue rapidement avec un concept politique nouveau et efficace.A nous de le rechercher très vite .

      Bernard SARTON

    • A qui la faute ?

      La faute à ceux qui depuis le 29 mai 2005 avaient décidé de récolter le NON de gauche pour le compte du PC !

      La faute à ceux qui veulent maintenir le PC dans l’orbite du PS !

      la faute à ceux qui regardent le PC comme leur chose, leur nombril et qui finissent par ne rien voir d’autre !

      Ceux-ci et ceux-là voulaient, à tous prix, un candidat. Ils l’ont eu, on a fait la campagne "pour faire passer nos idées" et on a vu !

      Le NON est devenu un OUI, et bien sûr, nous n’y sommes pour rien !

      A tous les coins de rues, partout, sur toutes les terrasses on a entendu : pourquoi pas d’entente antilibérale ? et on répondait : c¹est la faute des autres !

      En 36 Thorez posait la question : Ou est le drapeau de l’unité ? nulle part ! alors vous perdrez tous !

      Et c’est bien ce qui est arrivé !

      CN46400

    • Bernard ,tu ecris ;j’e suis assez proche de la position majoritaire de la Fédé du rhône incarné par Gérin,
      Surtout pas Gerin,il vient de faire prefacer un livre par eric Raolut le sarko lepeniste !!!Et raoult dit qu’il est d’accord avec gerin a 90%
      Merde c’est a cause de ce genre d’elus arriviste qu’on en est là !!!

  • Salut camarade gilles,
    c’est moi jean-louis questiaux de dijon.
    A bientôt cousin