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Le PS peut-il encore développer "une ligne stratégique de transformation radicale" ???

Publie le jeudi 10 mai 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

« NE PAS CONTINUER DANS L’ERREUR »
Paru dans "POLITIS" du jeudi 10 mai 2007

Pour Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre du Logement et députée européenne, les causes de l’échec sont à chercher dans le « oui » au référendum.

On a souvent dit que la gauche ne pouvait pas perdre cette campagne. Quelles sont les causes de cette défaite ?

Marie-Noëlle Lienemann : La première défaite s’est produite au premier tour, quand on n’a pas fait le plein des voix de gauche. Le programme de Ségolène Royal n’a pas été suffisamment marqué sur le fond des dossiers, avec des positions fortes qui indiquent une rupture politique et en particulièrement un engagement antilibéral beaucoup plus prononcé, en écho au « non » référendaire, en écho aussi au vote des Français aux européennes et aux régionales, où la gauche avait été majoritaire, en termes de voix. Le manque de clarté dès le premier tour nous a fragilisés et a conduit une partie des électeurs de la gauche à faire un choix tactique, d’une « efficacité » toute relative, pour essayer d’éviter Sarkozy.

La deuxième erreur, qui accentue la crise et tue le début de dynamique de rassemblement qui s’était opéré avec le désistement de nos partenaires, c’est cette espèce de confusion sur l’alliance au centre. Celle-ci a quand même été très loin puisqu’on préconisait même un Premier ministre centriste. Et là, on n’a pas fait le plein des voix de gauche au deuxième tour. Mitterrand le disait : la seule façon de gagner pour la gauche, c’est d’abord de rassembler son camp autour d’une ligne ferme, et là il y avait une telle urgence sociale, une telle urgence républicaine qu’il y avait quand même des choses fermes à proposer. Ensuite, être ouvert, mais quand on a créé la dynamique, et non faire des combinazione qui rappellent la IVe République.

Est-ce que le parti socialiste n’a pas non plus une responsabilité, en n’ayant pas fait, ces cinq dernières années, un travail de rénovation idéologique ?

Je parlerai plutôt de ressourcement. Parce que la rénovation, c’est cette théorie permanente selon laquelle la gauche serait toujours archaïque et la droite toujours moderne. Je crois au contraire que les fondamentaux de la gauche sont d’une grande actualité, et que cette thématique permanente de doute sur nous-mêmes est déjà un élément de notre fragilité. Oui, le PS est responsable, bien en amont de la simple campagne de Ségolène Royal. Le premier exemple qui me vient concerne les couches populaires qui avaient dérivé à droite ou à l’extrême droite. On avait commencé à les regagner après les luttes contre le plan Fillon sur les retraites. Une dynamique fait que, aux régionales, ces couches populaires recommencent à voter socialiste. Et c’est au moment où on avait de nouveau une écoute de ces personnes que le parti socialiste décide de voter « oui » au référendum, en décalage absolu avec une grande majorité de sa base sociale.

Et en prétendant que les « oui » sont compatibles...

Oui, et en disant aussi qu’on ne peut pas faire autrement que voter « oui », que nos partenaires européens nous l’imposent, que la mondialisation est un cadre inéluctable et qu’on ne peut l’amender qu’à la marge. Si c’est ça, c’est effectivement une des raisons pour lesquelles les couches populaires sont redevenues vulnérables à la droite et à l’extrême droite, et ont écouté les sirènes de Sarkozy prétendant défendre le monde du travail, faute d’avoir une réponse forte de changement de la gauche.
Après le discours de Ségolène Royal, dimanche soir, sur les nécessaires « rénovation de la gauche » et « recherche de convergences au-delà des frontières actuelles », craignez-vous que le PS s’enferre dans la même erreur ?

Oui, d’autant plus qu’il y a quand même un principe de réalité : elle souhaite le socialisme par la preuve. La preuve, c’est que sa stratégie nous a amenés à un score particulièrement faible, à perdre la présidentielle pour la troisième fois de suite, alors qu’il y avait une forte attente sur le terrain social, et que c’est Sarkozy qui choisit de se référer à Jaurès et à Blum, même si on sait avec quelle illusion il le fait. Et elle nous dit : « Continuons comme avant. » On ne peut pas continuer dans l’erreur. Il faut rassembler la gauche et garder une ligne stratégique de transformation radicale par rapport au système économique dominant qu’est le libéralisme.

Messages

  • Comment voulez-vous que le PS fasse sa rénovation avec les ploucs qui ont entouré, voire encadré S.Royale, comme montré à Envoyé Spécial ce soir. Ils n’y croyaient pas eux-mêmes. Ils avaient conscience qu’ils leur manquait quelque chose de fort qui les porterait. Le choix du centre, quoiqu’en dise Rocard n’est peut-être pas la bonne direction à prendre. Laissons cela à Bayrou et Sarkozy, on a autre chose à faire à gauche, car la demande est très forte dans le pays...

    Quelle surprise de voir dans cette émission, le fils (6 ou 7 ans) de Hortefeux dire au bureau de votes, le 22 avril, au moment où il prend le bulletin de S.Royale, s’exclamer "ah non, pas elle, elle est méchante" ! Déjà, le bourrage de crâne à cet âge à l’UMP ? <> J

    • Le PS n’arrivera pas à battre SARKO qui a pris tous les médias de France en otage. Il a la force - il est entouré des patrons, des riches et des médias. Nous vivons dans une dictature cachée en France. Les médias ne critiquent plus l’UMP ni son président, tout le monde a peur. Mais losqu’il s’agit de parler du PS ou de la gauche, ils sont forts. En plus, le PS est toujours divisé, la guerre de leaderships. Ces conflits internes ont été à la base de la défaite du PS. Pourquoi ils passent le temps à critiquer Mme Royal ? Ils oublient les guerres internes qui ont permis à l’UMP de développer d’autres stratégies ? La France a la chance d’avoir un dictateur donc il faut se taire. Regardez bien les médias pour piger mon message. Dommage, ils ont donné le pouvoir à SARKO......

    • Le PS veut-il seulement développer une telle ligne ? Non.
      Son courant "gauche" le veut-il ? Oui. Le peut-il ? Non

      La gauche du PS c’est quoi ?

      1 SES MERITES : Elle milite pour un ancrage à gauche du PS.

       Elle fait campagne pour le NON au projet de TCE en créant les "collectifs socialistes pour le NON" .

      La campagne du non amène l’éclatement de Nouveau Monde et la recomposition de l’aile gauche du Parti socialiste . Alors que Jean-Luc Mélenchon se rapproche de Laurent Fabius en vue du congrès du Mans, Henri Emmanuelli crée un nouveau courant : Alternative socialiste . Il est rejoint par Marc Dolez, de Forces Militantes et Gérard Filoche, du Nouveau parti socialiste . Alternative socialiste fusionne avec Nouveau parti socialiste mi-septembre 2005.

       Elle milite pour la rupture avec la privatisation de la gestion de l’eau, ce que n’ont pas toujours fait certains communistes.

      2 SES FAIBLESSES :

       Elle se divise et se recentre : La Gauche socialiste (non suivie par Gérard Filoche et d’autres) rallie la future majorité conduite par François Hollande.

      Que reste-t-il de la gauche au sein du PS ?
      J’y vois le courant de G. FILOCHE, rédacteur en chef de la revue Démocratie & Socialisme , qui a cofondé en 2005 le courant Alternative socialiste avec Henri Emmanuelli , Marc Dolez et Jean-Pierre Masseret .

       Que propose-t-elle ?
      Rejoindre le PS ?
      L’unité des antilibéraux avec un PS très recentré ?

      CCL : Un courant utile en interne mais sans poids suffisant en externe sauf pour des campagnes ciblées.

      CD