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PS et PRG en ébullition, Jean-Michel Baylet fait machine arrière

Publie le mercredi 16 mai 2007 par Open-Publishing

Face au tollé suscité par son ouverture à droite, Jean-Michel Baylet a fait machine arrière, confirmant l’ancrage à gauche - et donc dans l’opposition - de son parti.

Menaçant de remettre en cause son accord électoral pour les législatives, le Parti socialiste avait réclamé au président du Parti radical de gauche (PRG) une "clarification publique" de ses intentions après ses appels à créer "une grande force centrale" rassemblant radicaux de gauche et Parti radical valoisien.

"Nous combattons Nicolas Sarkozy et nous ne changeons pas. Il n’y a pas de virage du tout, il n’y a pas de changement du tout dans nos stratégies", a-t-il affirmé sur France 3 Sud.

Dans une tribune publiée mercredi matin dans Le Figaro, le même estimait que la stratégie d’union de la gauche n’avait "plus d’actualité" - une position dénoncée par la plupart des députés PRG et cadres du parti.

"Les radicaux de gauche ne sont plus décidés à pâtir encore (des) sempiternelles divisions" qui traversent le Parti socialiste dont "l’incapacité à organiser le rassemblement (...) a entraîné ses alliés dans la défaite" lors de la présidentielle, ajoutait le sénateur du Tarn-et-Garonne, qui a été reçu mardi par Nicolas Sarkozy.

François Hollande, premier secrétaire du PS, s’est entretenu avec le président du PRG pendant une heure et demie mercredi matin.

Des "clarifications ont eu lieu auprès de François Hollande. Nous souhaitons qu’elles soient rendues publiques tant le dernier épisode a pu apparaître confusant", a déclaré Benoît Hamon, député européen, lors d’un point de presse à la mi-journée. "Qu’il dise dans quel camp il se situe".

TAPIE "GRAND ENTREMETTEUR"

L’initiative qui semble "très solitaire" de Jean-Michel Baylet ne remet pas en cause a priori l’accord électoral noué entre le PRG et le PS dans 32 circonscriptions pour les législatives de juin, avait-il expliqué.

Il avait cependant demandé à Jean-Michel Baylet de s’exprimer avant la clôture du dépôt des listes, vendredi soir - ce qui laissait planer un doute sur la validation de l’accord.

Pour les socialistes, la rencontre Baylet-Sarkozy est la dernière manifestation en date d’une entreprise de déstabilisation du PS avant les législatives, avec Bernard Tapie, ancien membre du PRG dans le rôle de l’"agent débaucheur numéro un" ou du "grand entremetteur" du nouveau président de la République.

Tout cela a été préparé en sous-main par l’ancien ministre de la Ville de François Mitterrand, qui a rallié Nicolas Sarkozy pendant la campagne, accuse un jeune dirigeant. "On ne sort pas comme ça du chapeau une rencontre avec le président et une tribune" dans la presse.

Au final, estime-t-on rue de Solférino, il y aura "beaucoup d’appelés pour très peu d’élus" dans le futur gouvernement "d’ouverture" - "de la poudre aux yeux" pour "faire perdre" le PS aux scrutins de juin.

Les images et le "bruit" fait autour de ces consultations gauche-droite vont créer un "syndrome ’Ségolène Royal en a rêvé, Sarkozy l’a fait’", déplore un ancien ministre, en allusion à l’ouverture au centre tentée par la candidate socialiste entre les deux tours de la présidentielle. "Sur les électeurs, c’est ravageur", a-t-il ajouté.

Six des neuf députés PRG ont dénoncé la position de Jean-Michel Baylet et une quinzaine de responsables du parti ont réclamé la tenue avant le week-end d’un comité directeur exceptionnel.

Dans leur appel, les députés radicaux expliquent qu’ils "entendent évidemment demeurer fidèles à l’engagement à gauche des élus et des militants" du PRG qui "est indiscutable".

"Aucun flou ne saurait perdurer quant aux intentions des radicaux de gauche. Fidèles à la pensée de (Pierre) Mendes-France, ils rappellent leur refus de l’opportunisme dans la vie publique", déclarent de leur côté des responsables du PRG, dont son vice-président, Thierry Braillard. PARIS (Reuters)

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