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A propos de Guy Môquet

Publie le jeudi 17 mai 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

Nicolas Sarkozy a décidé de rendre obligatoire dans les écoles la lecture d’une lettre de Guy Môquet.

Marie-Georges Buffet a fait une déclaration où elle dit évoquant le combat du jeune communiste fusillé par les nazis :"Ce combat pour résister et pour l’émancipation humaine est pleinement d’actualité et anime aujourd’hui les hommes et les femmes de progrès. Il est donc important que ce message soit délivré aux futures générations et contribue ainsi à placer au coeur de notre République, des valeurs, des droits et un idéal".

Je souhaite donner mon opinion : Il faut bien entendu saisir l’opportunité de la situation pour que le travail de mémoire puisse se faire avec la population et la jeunesse et ne pas se limiter aux déclarations de Nicolas Sarkozy.

Prenons garde aux utilisations idéologiques des faits historiques et notamment à celle des symboles qui n’ont de sens réels et émancipateurs que si ils s’incarnent dans une lutte démocratique quotidienne dans laquelle l’esprit critique de chaque citoyen puisse s’exercer. En excellent démagogue le chef de l’Etat est fort habile pour brouiller tous les repères, en particulier tous ceux qui permettent de se constituer une conscience de classe. Rappelons à M. Sarkozy le rôle joué avant-guerre par le grand patronat français qui a conduit à la collaboration et aux crimes perpétrés contre notre peuple, contre des jeunes comme Guy Môquet. Un patronat qui déclarait : "Plutôt Hitler, que le Front Populaire". Et n’oublions pas cette phrase de François Mauriac : "La classe ouvrière française, dans ses profondeurs, est seule à être restée fidèle à la patrie profanée."

Tout cela démontre que face à l’offensive idéologique menée par la droite sarkozyenne contre notre peuple, le travail pour l’esprit critique, l’éducation historique et la constitution d’une conscience de classe largement répandue et qui fait tant défaut aujourd’hui doit être une priorité des communistes. De mon point de vue, le prochain congrès du PCF doit absolument travailler cet enjeu.

Jean-Paul Legrand
http://creil-avenir.com

Messages

  • Le jeune résistant communiste fut détenu dans le camp de Chateaubriand en Loire-Inférieure, ce camp était sous la garde de fonctionnaires français de l’état français de Vichy.

    Il faut donc rappeller aux élèves qu’il y avait à côté des français résistants, des français complices des nazis et que la structure de l’état de cette époque collaborait avec la nazaisme.

  • Bien d’accord avec ces remarques et je trouve la déclaration ttrop courte de MGB consternante

  • Ils sont appuyés contre le ciel

    Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel

    Avec toute la vie derrière eux

    Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule

    Qui est un monument d’amour

    Ils n’ont pas de recommandations à se faire

    Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus

    Ils sont exacts au rendez-vous

    Ils sont même en avance sur les autres

    Pourtant ils disent qu’ils ne sont pas des apôtres

    Et que tout est simple

    Et que la mort surtout est une chose simple

    Puisque toute liberté se survit.

    De René-Guy Cadou
    Les fusillés de "Chateaubriant"

    La récupération de Sarkosy ressemble à un matraquage idéologiste..
    Une fois de plus....
    J.L

  • Entièrement d’accord avec "L’esprit de déroute à gauche et de l’union sacrée souffle un peu beaucoup en ce moment !"

    Rappeler le souvenir de Guy Môquet, c’est légitime, mais la France n’est pas occupée par les nazis aujourd’hui. Alors dans quel but ?
    Car ce n’est jamais innocent.

    Mitterrand ne l’a pas fait, par anticommunisme viscéral, et parce que cela aurait peut-être rappelé son propre passé de collabo.

    Sarkozy considère que tous ceux qui acceptent de travailler à l’œuvre nationale sont les bons français. Les autres sont les mauvais français. Tel est le sens de son Union Sacrée, l’Union du Travail et du Capital au-dessus des classes.

    S’il peut récupérer le symbole de Guy Môquet c’est aussi parce qu’il n’a plus rien à craindre du parti révisionniste. Que devrait-il craindre d’un parti qui se traîne aux pieds d’une social-démocratie elle-même au bord de l’implosion ?

    Et que pourrait bien trouver à redire MGB après avoir elle-même éperduement agité le drapeau tricolore ?

    La déroute de la "gauche" et l’Union Sacrée ne sont que le résultat de l’abandon de la lutte de classe et des principes marxistes-léninistes.

    Xuan

    • Dans le rituel Môquet parmi les cérémonies inaugurales instituantes, il y a à la fois un appel contre les socialistes vers les communistes humiliés du premier tour, mais de plus un signe clair de soumission populaire annoncé par le sacrifice des jeunes révoltés pris en otage (non pas exécutés suite à un acte de guerilla).

      Clémenceau c’était l’ordre de fusiller ceux de l’armée nationale qui désertaient — et ils le furent en nombre, internationalistes communistes et anarchistes et ceux qu’ils convianquaient — , pour contraindre par l’exemple répressif les autres soldats à faire une guerre qu’ils ne voulaient pas faire... ce ne sont pas les volontaires "de plein gré" des forces françaises libres, qu’ils furent civils partisans ou militaires insurgés, finalement tous ralliés à un gouvernement insoumis en exil.

      Personnellement moi aussi je trouve ces messages divers arbitrairement regroupés, dans la réduction d’un seul sans contradiction, extrêmement insupportables et inquiétants (plutôt la confirmation du libéral-fascisme que l’ouverture ;-) Nous verrons bien, mais l’absence d’amnistie tendrait à en confirmer le sens global.

      En tous cas, si j’étais parent d’élèves associé je renforcerais d’un tract d’explication critique la lecture de la dernière lettre de Möquet à la rentrée... car c’est pour tuer l’espoir d’émergence de la jeunesse.

      O.

  • Je viens de lire dans "l’Humanité" l’intégralité du message de Marie-George Buffet. Elle n’y dit pas que Guy Môquet était communiste et interné comme tel. Des périphrases, mais le mot "communiste", clairement et en toutes lettres. est totalement absent de ce message. Va-t-il maintenant falloir dire de Guy Môquet qu’il était anti-libéral ? Communiste depuis 1946, je suis scandalisé, profondément triste.
    Robet Lechêne