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Communistes et socialistes condamnés à s’entendre pour... sauver Vergès

Publie le dimanche 10 juin 2007 par Open-Publishing

L’acte II des législatives a déjà commencé depuis hier soir. Les négociations et autres tractations iront crescendo en ce début de semaine. La gauche PS-PCR, bien qu’en bisbille depuis les régionales et les européennes de 2004, est cette fois-ci condamnée à s’entendre pour affronter les cinq représentants de l’UMP, toujours dans la course. Les “petits” candidats ont été, comme d’habitude, relégués au second plan.

Premier constat : le faible taux de participation. Par rapport au premier tour de la présidentielle, nombre d’électeurs ont boudé les urnes hier. L’électorat a attendu d’y voir plus clair. Il lui sera plus facile, au second tour, de se prononcer entre deux candidats. Deuxième constat : l’on retombe dans le schéma classique des duels droite-gauche. Les législatives, acte II, se joueront entre ce que l’on appelle des candidats appartenant aux partis institutionnels.

L’on retrouvera en effet pour le second tour, dimanche prochain, les grandes familles traditionnelles : l’UMP, le PS et le PCR. L’UDF de François Bayrou qui a émergé en mai dernier avec plus de 13 % de suffrages (plus de 47 000 voix) n’a pu maintenir son électorat, manifestement volatil. Les représentants de l’UDF-MoDem dans les cinq circonscriptions de l’île font pâle figure. Dans la 1re circonscription : L’UMP René-Paul Victoria arrive en tête avec 28,55 % des suffrages contre 25,28 % à Gilbert Annette (PS). Nassimah Mangrolia-Dindar termine 3e avec 12,91 % des voix. La présidente du conseil général a échoué. Tous les candidats de la majorité municipale devront laisser leur rancune aux vestiaires et faire bloc derrière Victoria s’ils tiennent à sauver le mandat du député sortant. D’autant que dans le camp d’en face, Alain Armand et les autres représentants de l’Alliance ont déjà annoncé leur désistement en faveur de Gilbert Annette, qui refait surface, après des années passées dans l’ombre. Le duel Victoria-Annette s’annonce haletant. C’est la première fois que l’ancien député-maire va directement croiser le fer l’actuel député-maire.

Dans la 2e circonscription, les résultats étaient quasiment courus d’avance. Huguette Bello (PCR), la sortante, donnée favorite, confirme en réalisant un score de 46,67 % devant l’UMP Alain Bénard (35,77 %). La socialiste Aline Tamon obtient 6,29 %. Un bon début pour cette conseillère régionale peu connue dont les voix devraient logiquement se reporter sur la candidate Bello, qui jouit d’une large avance sur son concurrent de droite. Huguette Bello, élue depuis 1997, semble bien partie pour un troisième mandat. Dans la 3e circonscription, les électeurs semblent avoir définitivement tourné la page Thien-Ah-Koon pour ouvrir la porte à la nouvelle génération en la personne de Didier Robert.

Certes, ce dernier ne réussit pas l’exploit de son prédécesseur de se faire élire dès le premier tour, mais il en est passé tout près. Il termine largement en tête de la compétition avec 44 % des suffrages contre 20,80 % à Paul Vergès, le leader charismatique du PCR et président de la Région, qui essuie à bien des égards une belle claque électorale malgré sa deuxième place. Le président de l’Alliance est talonné par le jeune conseiller général socialiste du Tampon Jean-Jacques Vlody (19,84 %), qui se présentait pour la première fois à une telle échéance. Michel Dennemont, maire des Avirons, pourtant activement soutenu par Tak, l’ancien maire du Tampon, ne parvient même pas à franchir la barre des 10 %. Dans cette troisième circonscription, la bataille s’annonce serrée entre la droite et la gauche car il n’est pas dit, compte tenu du contentieux entre les deux hommes, que Michel Dennemont appelle à voter Didier Robert.

Dans la 4e circonscription, même s’il a bénéficié du soutien du sortant Christophe Payet, le communiste Elie Hoarau (26,73 %) termine troisième seulement derrière l’UMP Michel Fontaine (31,64 %) et le socialiste Patrick Lebreton (33,6 %). Preuve que les “anciens” communistes n’ont plus la cote. Le maire de Saint-Joseph est bien placé pour l’emporter. Dans la 5e, un socialiste arrive pour la première fois en tête. Jean-Claude Fruteau (32,49 %) devance le sortant Bertho Audifax (UMP), qui totalise 31,29 % des voix, rééditant quasiment son score de juin 2002.

Sauf qu’en 2002, ce dernier a pu, au deuxième tour, compter sur le soutien de Jean-Louis Lagourgue (12,26 %) et de Nadia Ramassamy (10,26 %). Il lui faudra convaincre les abstentionnistes, notamment du côté de Sainte-Marie, pour essayer de surmonter le net avantage arithmétique de la gauche unie.

Yves Mont-Rouge

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