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Dernière chance de sortir du coma politique ?

Publie le mercredi 13 juin 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Dans les mois qui viennent, il n’est pas de plus grand danger pour le PC que de se satisfaire des résultats des législatives, en croyant qu’après avoir touché le fond, on remonte enfin.

Non, le fond, on y est bien collés.

La seule conclusion que l’on puisse tirer de ce résultat, c’est que les Français nous laissent une (petite) chance de ne pas liquider définitivement le capital de sympathie et de respect qu’ont les communistes, comme nous l’ont prouvé les réactions sur le terrain tout au long de la campagne.

Mais sur le plan politique, le PC me semble plongé dans un coma profond. A force de fourrer son idéal au fond de sa poche, n’a-t-il pas fini par l’oublier ? Deux exemples suffisent pour s’en convaincre :

 Si Mélanchon (PRS, aile gauche du PS) avait été candidat à la présidentielle, il aurait pu faire exactement la même campagne que Marie-George Buffet... cette campagne était-elle communiste ? Sommes-nous là pour dire la même chose que le PS un peu plus fort, ou avons-nous une parole radicalement différente ?

 En rédigeant son communiqué en réaction à l’affaire Guy Môquet, la direction du PC a réussi la prouesse de ne pas utiliser une seule fois le mot "communiste"... Quand on sait qui était Guy Môquet et pour quoi il est mort, c’est tout simplement ahurissant...

Alors si l’on veut que notre prochain congrès ne soit pas le dernier, il va nous falloir réaffirmer qui nous sommes et la singularité de notre pensée. En particulier dans les domaines où cette singularité peut être la plus marquée. J’en distingue au moins six :

 Appropriation sociale des moyens de production, dé-financiarisation de l’économie, encadrement de l’économie de marché.
 Elargissement, rénovation et renationalisation des services publics.
 Education à l’esprit critique, à la non-violence et à la fraternité.
 Politique internationale, rapprochement avec nos camarades d’Amérique du Sud.
 Nouvelle mondialisation économique et lutte contre les délocalisations.
 Développement durable tant économique que humain (et donc environnement, énergie, alimentation et santé publique).

Pour porter cette parole, il faudra renouveler en profondeur nos pratiques de communication pour tenir compte du verrouillage des médias de masse.

Un mot enfin sur la forme politique. Ceux qui professent la fin de la forme parti n’ont pas peur du ridicule : il suffit de comparer les résultats de Nicolas Sarkozy et de José Bové pour constater l’inanité de cette affirmation...

Reste à adopter une ligne claire dans nos relations avec les autres structures et partis de gauche et d’extrême gauche. Là il va falloir innover un peu, le débat commence...

Décidément ce congrès s’annonce aussi dense que passionnant !

Mouton Noir

PS : Je suis bien content que les résultats définitifs placent finalement le FN juste devant nous à quelques voix près : les tenants de l’immobilisme ne pourront même pas nous expliquer que tout va tellement bien que nous sommes repassés devant le FN, comme certains commençaient à le faire après les premières estimations de dimanche soir.

Messages

  • Critique juste mais superficielle. Elle en reste à la seule énumération de propositions alors que notre principal probleme est celui de l’isolement , qu’il faut essayer de surmonter. On peut faire les meilleures propositions du monde, si ceux à qui on s’adresse considerent que nous sommes mort ou que nous appartenons au passé, que nous sommes un avatar du stalinisme, que nous ne pouvons rien comtre la mondialisation (j’énumere en vrac les arguments propagés par nos adversaires et qui , convenons en ont une certaine efficacité), alors nous parlons à des sourds. C’est pourquoi je crois que notre effort essentiel, dans la période qui s’ouvre devra consister à faire exploser toute ces sources de surdité, à refaire de la politique afin de montrer les causes et les effets de tels arguments, sans pour autant nier la nécessité d’une analyse politiquede la situation présente. Pour ma part, je suis convaincu qu’il n’y a jamais eu auytant de motifs d’etre communiste qu’aujourd’hui, encore faut il comprendre que les ressorts de l’adhésion, qui fonctionnaient jusqu’à présent se sont évanoui, que nous sommes dès lors condamnés à la compréhension rationnelle de notre présent. Joel