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violences policiéres a génes enfin des aveux de la police elle meme

Publie le vendredi 15 juin 2007 par Open-Publishing
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de Fabio lo verso

Quand on est l’auteur de violences et vexations, tôt ou tard la conscience déborde de culpabilité. Michelangelo Fournier, adjoint au préfet de police lors du sommet du G8 en 2001 à Gênes, a donné libre cours, il y a deux jours devant un tribunal italien, à un inédit nostra culpa.

Pour la première fois, un haut cadre policier dénonce les turpitudes commises sur les manifestants altermondialistes piégés, tabassés et humiliés par les forces de l’ordre. Il était là, et il a participé aux opérations de police. Son témoignage ouvre une brèche dans le mur de l’omerta bâti autour de ces abominations.

Son récit de quatre agents s’acharnant sur une jeune femme à terre, le crâne en sang baignant dans une mare rouge, rouvre, lui, la blessure des dizaines de victimes non encore reconnues. Vingt-neuf policiers, y compris ce témoin inattendu, sont actuellement jugés à Gênes pour leur irruption violente dans l’école Diaz, qui servait de dortoir à des militants pacifistes. Ces jours-là, un jeune homme de 23 ans, Carlo Giuliani, a été tué par une balle tirée par un carabinier.

Au lendemain de cette « boucherie » (selon le terme du témoin lui-même), les grands médias, les partis politiques au pouvoir, les intellectuels et les laquais à la solde de l’ancien premier ministre italien Silvio Berlusconi avaient dressé un épais écran de fumée autour des faits, au mépris des témoignages, photos et autres « pièces » récoltées par les associations des victimes. La sincérité retrouvée de l’adjoint Fournier replonge l’opinion dans les années les plus sombres de l’ère berlusconienne.

On peut retourner la situation dans tous les sens, il y a quelque chose d’insupportable dans l’esprit de corps de policiers unis par les tables du mensonge. Dans un univers de contrôle omniprésent et d’obsession sécuritaire - accentué en Italie par la gestion berlusconienne -, il y a quelque chose de déconcertant dans le refus de voir le traumatisme de ces jeunes, femmes et hommes, qui ont été matraqués, jetés au cachot, et pris en otage par une violence aveugle perpétrée par des « gardiens de la paix ».

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