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Le capitalisme n’est pas mort, le communisme non plus !

Publie le dimanche 24 juin 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

de Jean-Paul Legrand

Y-a-t il vraiment un glissement à droite de la société française ? C’est à dire les gens des couches populaires sont-ils acquis davantage aux idées de la droite , voire du capitalisme ?

La démagogie de Sarkozy semble avoir fonctionné mais est-ce davantage une adhésion à ses idées qu’un défaut de perspective à gauche ou en tout cas une perception par les gens d’un manque de perspective à gauche notamment en raison du libéralisme grandissant chez les dirigeants du PS qui en développent les thèses et d’un manque de lisibilité du PCF dans le contexte anti-démocratique d’une campagne favorisant la bipolarisation aux présidentielles.

Le PCF a -t-il fait un travail de clarification suffisant sur les enjeux de société ? Ne doit -il pas affirmer davantage qu’il est le parti qui se bat contre le capitalisme mais surtout pour une autre société favorisant le développement humain : le socialisme comme transformation révolutionnaire fondée sur la démocratie permanente.

 La droite sarkozyste a gagné les législatives, mais est-elle si forte que cela ? Que pèseront les décisions de ce pouvoir si la mobilisation des gens est très forte comme ce fut le cas pour le CPE ? N’oublions pas le profond désarroi de la jeunesse face à sa situation : ce sont des conditions explosives qui pourraient dégénérer si nous n’aidons pas la jeunesse à s’organiser démocratiquement ; si nous ne l’aidons pas à s’armer politiquement d’une analyse marxiste de la situation.

Ne faut-il pas être plus actifs dans les quartiers populaires et s’adresser régulièrement aux jeunes des établissements d’enseignement. Quel rôle les communistes peuvent jouer dans les semaines et mois à venir pour que les luttes grandissent ? Ne doivent-ils pas justement affirmer que les seules réponses humaines possibles sont anti-capitalistes et qu’il convient de combattre le capitalisme en tant que tel, que pour cela il y a besoin d’une organisation de gauche non réformiste, profondément démocratique, qui rassemble les travailleurs, les jeunes, les milieux populaires sur des bases révolutionnaires.

Avec un rôle important pour les élus communistes qui doivent plus que jamais gérer leurs villes ou leurs collectivités avec les gens, avec le développement de la démocratie sous toute ses formes. D’ailleurs le communisme municipal est apprécié par les gens, il doit devenir un levier pour les idées révolutionnaires et pas seulement se fonder sur la compétence, le dévouement et la proximité de nos élus.
C’est dans cette perspective que me semble-t-il les communistes doivent préparer les municipales : lutte pour de très larges rassemblements populaires dans les villes sans jamais mettre notre drapeau dans notre poche : c’est la meilleure façon de mobiliser les gens et donner corps à des projets démocratiques locaux construits avec eux.

Ce n’est pas parce que le capitalisme est dominant en France et dans le monde que le socialisme ne serait plus à l’ordre du jour, au contraire il ne l’ a jamais été autant, car l’humanité au bord du gouffre, n’ a jamais eu tant besoin de nouvelles réponses qui soient fondées sur la coopération entre les hommes, la libération de chaque individu, un développement sans précédent de la démocratie.

Il est urgent que chaque citoyen puisse relier sa situation personnelle avec la situation générale de l’évolution de la société et du monde pour qu’il prenne conscience de son rôle historique dans la lutte de classes et des perspectives de libération en oeuvre dans le mouvement des luttes émancipatrices. Pour que chacun sorte la tête de l’eau glacée des calculs égoïstes du capitalisme. Le marxisme vivant passe par cette pratique au sein du peuple afin de permettre une éducation populaire critique, une élévation des connaissances et du débat politique par le plus grand nombre. Le PCF ne doit pas abandonner ce rôle d’éducation politique, au contraire il doit le valoriser, le renforcer en l’alimentant d’un débat permanent avec les citoyens.

Sans conscience de son appartenance de classe et sans rassemblement, il ne peut y avoir de lutte conséquente et victorieuse permettant de combattre le pouvoir des capitalistes et de construire une civilisation humaine,toujours plus démocratique. C’est l’enjeu de l’existence d’un parti communiste.

http://creil-avenir.com

Messages

  • Je suis pleinement d’accord avec ce message.

    Le PCF devrait renouer ou renforcer certaines pratiques militantes qui en font son originalité (éducation populaire, formation des adhérents, liens élus/citoyens, actions concrètes au plus près des citoyens...).
    C’est aussi la condition nécessaire de montrer son utilité et donc de redonner force aux luttes émancipatrices.

    Michel - PCF 31

    • j’ai le sentiment d’avoir déjà lu cela quelquepart...et même de l’avoir pensé et repensé après chaque déception électorale !

      Il doit y avoir une autre réflexion à ajouter , "pour être à la hauteur" de ...
      "ce que l’ Histoire attend " d’un parti communiste encore en vie :

      S’instituer "université permanente du peuple", c’est ambitieux, mais ne serait-il pas temps d’imaginer la réalité telle qu’elle est peut-être, indépendamment de ce que l’on croit ?

      j’imagine que si nous prenons "du retard" à nous situer dans "la réalité", cette dernière ne nous attendra pas.

      Cette "réalité" c’est celle d’un peuple dominé et même "transcendé" par une idéologie dominante, et pour qui de temps à autres, " trop c’est trop", et donc "qui sort"...dans des associations "libres".

      Mais c’est la réalité d’une riche vie associative cherchant à combler la pauvreté des relations humaines de cette société, et à mon avis, il faut miser sur cette floraison de "réactions civiques" intermittentes :

      là se trouvent les multiples valeurs éclatées qui peuvent se fédérer, et nous devons jouer collectifs encore et encore, car c’est dans les collectifs qu’on apprend à "se parler entre citoyens disponibles".

      Il faut un parti ouvert , avec lequel les esprits se libèrent de l’idéologie dominante, sans forcément adhérer à une idéologie de substitution, mais en y puisant des ingrédients utiles à leur "liberté critique".

      Car alors, un peuple "de gauche " se reformera "de lui-même" , avec une "autonomie" lui faisant trouver le cap d’un "affranchissement", c’est-à-dire, la polarisation qui ordonne dans chaque revendication "particulière" l’exigence "générale" du respect de "la personne humaine " :

      si je me bats pour une "sécurité sociale d’emploi et de formation", c’est parceque je me projette dans un "devenir humain essentiel".

  • Non seulement le capitalisme n’est pas mort, mais le communisme n’a jamais exité et à part le vouloir, on ne sait pas trop comment s’y prendre... et toutes les méthodes utilisées jusqu’à aujourd’hui ont échoué.

    Marc de Toulouse

  • Ma réponse à vos deux premières questions : OUI, OUI, OUi, oui, oui, oui....OUI, OUI, OUI,

  • Il serait bien de redonner aux adhérents du PCF le droit à une formation de communiste. (Avec des livrets de formation.) Ce n’est en effet pas parce qu’on est en accord avec des idées que celles-ci s’organisent tout naturellement et cela dès l’adhésion...

    Il serait bien de permettre aux militants de connaître ce qui différencie les idées, les idéaux : communiste, révolutionnaire, social-démocrate, réformiste, anarchiste, social-libéral, arriviste, carriériste, opportuniste, social-libéral, libéral, fasciste, nazi, réactionnaire...

    Il serait bien de relancer l’activité des cellules afin d’avoir une participation pleine et entière des cocos à leur parti.

    Il serait bien de refonder une maison d’édition comme les éditions sociales, Messidor... pour permettre la diffusion de nos idées progressistes avec la force de l’analyse poussée plus loin qu’un simple article journalistique.

    Il serait bien de vouloir ressourcer le Parti des communistes.

    Vive le congrès de tous les communistes.

    Le Renard Rouge