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Mouton anti-rappeur

Publie le mercredi 27 juin 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

de Jean-Yves DENIS

Monsieur Mouton n’est pas content.

Il a une dent contre les rappeurs qui critiquent la volaille.

Le Rapper Mohamed Bourokba, dit Hamé, avait écrit cette tautologie :

"Les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété".

Poursuivi pour ces propos publiés en avril 2002 dans un fanzine accompagnant la sortie d’un album de son groupe, à une époque où Nicolas Sarkozy était ministre de l’Intérieur, il avait été pourtant relaxé le 23 juin 2006 par la 11e chambre de la cour d’appel de Paris, confirmant ainsi la décision du tribunal correctionnel.

Mais Monsieur Mouton pense que la justice à tort :
Selon lui, les propos du rappeur contenaient bien des faits précis et déterminés de nature à porter atteinte à l’honneur et à la considération de la police nationale.

Pour sa défense, Hamé plaide que ces propos se référaient aux victimes du 17 octobre 1961 (Tuerie policière lors de la manifestation d’Algériens à Paris) en passant par le décès emblématique de Malik Oussékine en 1986 jusqu’à des bavures plus récentes.

Mais Monsieur Mouton se re-bêle :

"J’entends le devoir de mémoire mais cela n’autorise pas tout. Je pense donc qu’il y a matière à condamner du chef de diffamation envers une administration publique"

Il conteste donc la relaxe, en indiquant qu’elle était injustifiée et il demande que cette décision soit cassée.

Il faut vous dire, Monsieur, que chez gens là, on ne tue pas, non, on nettoie.

L’interdiction de faire référence à des crimes avérés, sous prétexte de la protection d’une prétendue "dignité" des forces de l’ordre, voilà exactement quelles sont les conditions d’une paix sociale durable, éternelle, et tranquille.

Attention les loups, les moutons sont armés.

Messages

  • pour plus d’infos : le groupe est la rumeur
    — > http://www.la-rumeur.com/

  • Dans le même style, Sarko s’en était pris aux Sniper, notamment pour "antisémitisme", à propos de leur superbe chanson "Jeteurs de pierres", (à propos de la Palestine) dans laquelle ils disent justement "j’parle pas en tant qu’musulman, mais en tant qu’être humain", ainsi que pour des attaques sur Sarko ou j’sais plus quoi (c’est vrai qu’il en prend plein la gueule dans Hall story, mais bien fait pour lui...) les Sniper ne font que retranscrire la réalité, mais ne la déforment pas, et n’ont dans aucune chanson que je leur connais un message de haine ou de violence, contre qui que ce soit. On peut dénoncer sans violence, mais Sarko ne le comprend pas. En tout cas, il s’était trompé de cible en les attaquant en justice, car il devait s’attendre à des insultes comme réponse, mais non. Ils ont pris un avocat (ben oui, sarko, on peut habiter en banlieue et ne pas être con... ), qui avait dit que si Sarko désapprouvait les messages des Sniper, il désapprouvait aussi la politique du gouvernement... en tout cas, après ça, on n’en a plus entendu parler, et il s’est vite fait oublier, le Sarko...

    Bon, après, si il faut mettre en tôle tous les chanteurs qui parlent des bavures policières, ou d’événements plus précis comme la mort de Malik Oussékine (je pense à Akli D qui lui a dédié une chanson aussi...) on peut construire une nouvelle prison...
    En tout cas, c’est un problème, en ce qui concerne la liberté d’expression. De plus, alors que les chanteurs qui dénoncent la violence, d’où qu’elle vienne, sont toujours sous la menace de la censure, il n’y a personne pour surveiller ceux qui la pronent, ou qui tiennent des propos racistes, sexistes, machistes, etc, comme on en voit de + en + ds le gangsta rap ou le dance hall, par exemple.
    Lulu42