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CGT : Après la mise en examen de la société Bayer Cropscience France...

Publie le mardi 9 mars 2004 par Open-Publishing

DECLARATION COMMUNE : Confédération Générale du travail, Fédération Nationale Cgt des Industries Chimiques,

Fédération Nationale Cgt de l’Agro-alimentaire et des Forêts, INDECOSA-Cgt.

Après la mise en examen de la société Bayer Cropscience France et alors que les éléments d’appréciation sur les effets du Fipronil, entrant dans la composition d’un certain nombre d’insecticides, dont le Régent, semblent confirmer sa toxicité, le Ministre de l’Agriculture a pris la décision de suspendre la commercialisation de ces insecticides.

Pour autant, on ne peut que s’interroger sur la portée de cette décision, dans la mesure où elle est assortie de l’autorisation d’utiliser, pour les écouler, les stocks existants. Sauf à céder à la pression de certains lobbies, on peut difficilement comprendre que les mêmes raisons qui ont conduit à la suspension de leur commercialisation ne soient pas opposables à l’utilisation des stocks existants.Sans doute les agriculteurs ne doivent pas être pénalisés. Les sociétés incriminées doivent à leur égard assumer leurs responsabilités.

Il importe également que s’agissant du « Gaucho », autre insecticide suspecté, le principe de précaution soit appliqué. On ne peut d’ailleurs qu’être surpris par l’exhumation bien tardive et bien opportune par la presse, d’une étude de l’Afssa, datant de l’année 2000 et concluant à l’innocuité de ce produit. Pourquoi alors cette étude n’a telle pas été largement rendue publique et pourquoi le Ministre de l’Agriculture n’en a t il pas fait état ? Où est la vérité dans un dossier où la dissimulation sinon l’incompétence d’un côté, l’exigence de rentabilité immédiate et maximum de l’autre, ont manifestement pris le pas sur les hommes, salariés de ces industries, utilisateurs de ces produits et consommateurs, mais aussi sur l’environnement ?Intox ou pas, nous considérons que ces mesures de précaution s’imposent d’autant plus que des expertises semblent au contraire établir la nocivité de ces produits sur la santé humaine. A cet égard, la CGT exige que des études circonstanciées soient rapidement et dans la transparence diligentées afin que toute la clarté soit faite sur les effets, qu’ils soient directs et indirects, de ces substances et que toutes les dispositions nécessaires puissent le cas échéant être prises pour garantir la santé publique.

Enfin, si la responsabilité des sociétés en cause est engagée quant aux impacts de ces produits sur l’homme et son environnement, elle l’est aussi lourdement sur le champ social au travers des conséquences de cette affaire sur l’emploi. Au-delà, c’est toute une conception de la gestion de l’entreprise, de la place et du rôle des salariés sur ses choix stratégiques, qui est mise en question à travers cette affaire.Pour nous, la santé des salariés, des populations et la préservation de l’environnement ne souffrent d’aucun compromis et exigent une totale transparence. Cela doit passer par les investissements matériels et humains nécessaires de recherche afin de maîtriser la toxicité et les conséquences des substances chimiques en amont de leur mise sur le marché.

Cela passe aussi, au niveau des entreprises, par une approche intégrée de développement durable, associant dans un même mouvement la satisfaction des besoins sociaux et l’efficacité économique, la démocratie sociale, les conditions de travail, la qualité des emplois et les garanties collectives, la juste répartition des richesses, l’utilisation raisonnée et la préservation des ressources.

Le site : http://www.cgt.fr/