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Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?
Publie le dimanche 22 juillet 2007 par Open-Publishing6 commentaires
de Gérard Filoche
Il ne va plus voir ceux qui se lèvent trop tôt, se couchent trop tard, et s’épuisent au point de se suicider au travail.
A force qu’il se déplace partout, s’occupe de tout, fasse des projets et des lois sur tout, faits divers, accidents de la route, feux de forêts, tour de France, infirmières bulgares, comment ne pas s’étonner par les questions qu’il « laisse tomber », sur lesquelles il n’intervient pas, ne parle pas, ne réagit pas, ne légifère pas ?
Pas de photo, pas d’image, pas de flash info, pas de visite d’entreprise, sur le dernier des suicides au travail… Rien.
Il y a eu 360 cas de suicides liés directement au travail l’an passé, un par jour. Cela concerne des employés, des ouvriers, et les cadres, manuels et intellectuels, le stress au travail, la souffrance au travail, la violence des rapports d’exploitation, les rapports de « management » hiérarchiques, le chantage à l’emploi et au salaire…
… Plus grave que la délinquance criminelle, ce phénomène est pourtant ignoré : Rachida
Dati ne fait pas de loi, pas d’enquête, on n’envisage pas de remède, rien. Pas visite dans une entreprise, pas de déclaration au Journal télévisé, pas de visite à la famille, pas de rendez-vous express, pas de « petite phrase », rien.
Pas de proposition ! Parce que n’est-ce pas, dans le régime où nous sommes, si le Président ne réagit pas en personne, ne propose rien, c’est que le sujet n’est pas important.
En France, on utilise les mots « burn out » (anglais) ou « karochi » (japonais) pour parler de l’auto destruction par la travail… n’y a t il pas de mot français ? Pourtant cette violence au travail concerne plus de 22 millions de personnes…
Ah si ! Le Ministre du travail Xavier Bertrand a dit qu’il « suivait, qu’il se tenait au courant » et a parlé du « Chsct » de la dernière entreprise où il y a eu un suicide…
Les Chsct sont en général réduits à une peau de chagrin. Il n’y en a que 22 000 pour 1,2 million d’entreprises ayant au moins un salarié. Ils n’ont droit d’exister que dans 3 % des entreprises, celles de plus de 50 salariés, mais même là, dans la majorité des cas, il n’y en a pas.
Ne parlons pas des 97 % de plus petites entreprises (8 millions de salariés) où le taux d’exposition aux risques est pourtant plus grand.
Lui, le Président, si prompt d’ordinaire en tout, il n’a pas proposé, par exemple, d’élargir les pouvoirs et d’augmenter les moyens des Chsct (Comité d’hygiène, sécurité, conditions de travail), ces institutions qui devraient normalement être en charge de réagir à de tels risques !
Créés en 1982, les Chsct ne disposent pratiquement pas de « crédits d’heures » pour leurs membres, sauf par accord exceptionnel, dans les très grandes entreprises. Ils n’ont pas de budget propre. Leurs membres ne sont pas élus mais cooptés, ce qui diminue l’impact de leur action auprès des salariés. Ils ne disposent presque pas de formation pour appréhender les immenses sujets qu’ils doivent aborder, en matière d’hygiène, de sécurité, de conditions de travail (alors que ces sujets ont été considérablement étendus depuis 1982, avec la prise en charge du harcèlement sexuel et du harcèlement moral). Seulement 1 % des Chsct font appel à une expertise comme ils y ont droit, et dans la majorité de ces cas, cette demande est contestée par l’employeur.
Surtout, les Chsct, n’ont pas de moyens d’imposer leurs décisions, ils rabâchent des recommandations de réunions trimestrielles en réunions trimestrielles, que l’employeur n’est pas tenu de respecter, il n’y a pas d’avis conforme, ni d’obligation de faire…
Si bien qu’aucun contre pouvoir, en dehors des faibles et impuissants moyens de l’inspection du travail, de la médecine du travail, n’est en mesure, dans l’entreprise, de pouvoir stopper les folies managériales qui exigent chaque jour toujours plus de rentabilité, de productivité, d’objectifs de plus en plus inatteignables, avec une pression de plus en plus féroce sur chaque salarié, avec des heures supplémentaires en nombre exponentiel et non déclaré, non payé, non récompensé.
Même les syndicats, dans un tel contexte, sont conduits à sous estimer les Chsct, à pas investir dans de l’énergie perdue car inefficace.
Pourtant il existe des propositions, des mesures, de quoi faire un projet de loi, plus utile, plus vital, plus impératif pour la vie de millions de salariés, que d’autres actuellement priorisés au Parlement pour « l’affichage ».
Mais le président a décidé de ne pas « afficher » cela, ne de pas légiférer, de ne pas réagir, de ne pas se pencher sur le sujet. Dans le régime actuel, les suicides au travail, à cause du travail peuvent continuer à raison de un par jour…
Gérard Filoche, 21 juillet 07
Cf. étude « vingt ans de Chsct » conseil économique et social, Journal Officiel, 2001. François Fillon était venu en 2002 plancher sur cette étude devant le Conseil économique et social… sans rien proposer. Déjà !
Messages
1. Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?, 22 juillet 2007, 21:11
LE SOCIAL PAR ICI LA SORTIE .....DEPUIS 1983
ET PUIS BEREGOVOY ......
ET PUIS ........
1. Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?, 22 juillet 2007, 23:14
fillon se deplace que sur les touristes morts ?
e
2. Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?, 23 juillet 2007, 13:04
si il existe un mot en français ASSASSINS
Et puis ça fait "ça de moins " n’est ce pas ? ? lire a ce propos l’intervention du maire
de Grigny René Balme "Les puissants relais des "bouchers de l’humanité"
réduire la population mondiale , environ 4millards a zigouillers ,tous les moyens sont bons
et il faut que ça rapporte des "patates " surtout
et après a nous le paradis des riches sur terre
oeil de bison
3. Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?, 23 juillet 2007, 15:16
bof un prolétaire de plus ou de moins, ah si les banquiers se suicidaient à la Bourse, sûr que ça intéresserait le Sarko ! à moins que ça soient des concurrents....
CN46400
1. Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?, 23 juillet 2007, 21:05
certes un PDG, un General, un Banquier qui disparaissent - d’une façon ou d’une autre- çà a toujours paru plus grave ......ici ou outre Rhin....
et combien de sans travail n’ont même pas le choix de se suicider sur un lieu de travail ?
et combien de sans logis, sans famille, sans soutien, combien de femmes isolées n’ont que ce choix ?
le suicide n’est pas une maladie.
ce n’est pas non plus un echec personnel (sic) d’integration societale.
c’est la societé qu’il faut changer.......et le regard des "revolutionnaires" sur la question.
AR BREIZ
4. Un suicide par jour au travail : pourquoi pas de réaction du « Président » ?, 24 juillet 2007, 14:09
Pourquoi Cécilia n’essayerait-elle pas de les sauver ? Sa compassion est-elle réservée aux infirmières bulgares ?