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le tract du comité de soutien Marina Petrella

Publie le lundi 27 août 2007 par Open-Publishing
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HISTOIRE DE MARINA PETRELLA ,

Mardi 21 aout t 2007, dans I’après-midi ; à Argenteuil (Vald’Oise). Notre amie. Marina Petrella est convoquée, cela la surprend, pour des formalités aclministratives concernant une voiture qu’elle a vendu il y a plus d’un an. Elle s’y rend avec son mari et leur fille de dix ans. Ces formalités sont vite réglées. La démarche est vite reglée, pourtant les fonctionnaires continuent de la questionner, cherchant à gagner du temps. La fillette est fatiguée, le mari sort avec elle du commissariat, Marina restant seule avec les policiers. Après plus d’une heure d’attente l’enfant angoissée et l’homme inquiet y retournent juste à temps pour voir, effrayés, Marina être menottée et emmenée par des policiers qui l’empêchent de leur parler

Qui est cette femme brutalement arrachée à sa vie ?

Marina Petrella est italienne. Elle vit en France depuis 1993 et est titulaire depuis 1998 d’une carte de séjour de dix ans délivrée par la préfecture de police de Paris. Au cours de toutes ces années, elle s’est investie dans son métier d’assistante sociale auprès de plusieurs mairies et associations de la région parisienne. Mère d’une fille déjà, elle a eu une autre fille qui était présente à son arrestation. Mais,ily a trente ans, en Italie, elle a participé à ce large mouvement de révolte anti-capitaliste qui a vudes dizaines de milliers de jeunes militantis italiens s’engager politiquement, dont la révolte a souvent été jusqu’aux armes.

Poursuivis par une justice d’exception, parfois après des années de prison, plusieurs centaines d’entre eux se sont réfugiés en France où le Président de la République affirmait le refus de toute extradition politique . Alors que la nécessaire amnistie pour les délits commis dans les années 60 et 70 est refusée par l’Etat italien,cette politique a été maintenue sans interruption vingt ans durant et dans des contextes politiques divers,se posant ainsi en principe de fait de la République française. Pourtant ce principe a été bafoué une première fois en aout 2002,quand Paolo Persichetti été remis aux autorités italiennes puis deux ans plus tard, avec la tentative d’extradition de Cesare Battisti. Aujourd’hui, c’est au tour de Marina d’être incarcérée, elle est menacée d’etre livrée à un Etat Italien qui ne connaît que la loi du talion : Marina risque la réclusion à perpétuité pour des faits datant de plus de 30 ans

Qu’en est-il alors de l’état réel du droit de ces Italiens ? Sont-Ils condamnés à continuer de subir en France cette décimation annoncée ? Certes l’Ëtat italien, droite et gauche confondues, société politique et ordre judiciaire, tenants d’une idéologie de la solution pénale aux conflits sociaux et politiques,dégainent à l’unisson une implacable volonté de justice comprise comme vengeance infinie.

Le comble c’est que partout dans le monde,du Rwanda aux territoires occupés, en passant par l’Irlande, les vertus de l’oubli et du renoncement à la vengeance sont préchées par ces mêmes gens aux fins de la réconciliation et de la paix. Et ce non sans ignorer qu’il existe, de part et d’autre de tout conflit, les familles des victimes, des mères, des fils pour qui « Ce serait comme si l’on tuait les nôtres une seconde fois ». En revanche,dans le cas de cette poignée de gens réfugiés en France,’ ils considèrent que le temps est comme arrêté, que le crime est imprescriptible.Le choix de ces militants, cette violence qui s’est appelée révolutionnaire et que l’Etat Italien à combattue en son temps (6000 prisonniers politiques, dont Marina qui a passée 8 ans en prison), constitue le mal absolu, l’inconcevable qui doit être traqué à travers le temps et l’espace jusqu’à rattraper à 30 ans d’intervalle une femme et sa famille un jour d’aout au commissariat d’Argenteuil. La machine à punir obsessionnelle et aveugle des Etats italiens et français croit pouvoir tranquillement broyer la Vie de Marina.C’est compter sans notre acharnement à enrayer sa mécanique perverse.

Reunion d’Information et de ’discussion afin de continuer la mobilisation vendredi 7 septembre à 18 h au CICP 21ter rue Voltaire métro rue des Boulets

Commençons par éclairer la ’cellule de Marina de notre solidarité, innondons là de nos cartes postales : Marina Petrella, numero d’écrou 9612 Maison d’Arret de Versailles, 28 av de Paris - 78000 Versailles

contact marlna@lnternetdown.org

Messages

  • .../..."Qu’en est-il alors de l’état réel du droit de ces Italiens ? Sont-Ils condamnés à continuer de subir en France cette décimation annoncée ? Certes l’Ëtat italien, droite et gauche confondues, société politique et ordre judiciaire, tenants d’une idéologie de la solution pénale aux conflits sociaux et politiques,dégainent à l’unisson une implacable volonté de justice comprise comme vengeance infinie.".../...

    Je viens de terminer le texte de tract de Pierre Mansat laissé sur Bellaciao, après avoir envoyé un courrier à Paolo P. dans lequel je lui fais part de ma conviction qu’un réseau de type Secours Rouge International devient incontournable, au vu de l’arrogance et des angles d’attaque des pouvoirs constitués dès avant 2001 : un leader syndical mapuche (Chili) est condamné en "Droit commun" dès 1999, et les récentes affaires de Gênes, d’Atenco, de Oaxaca, attestent et confirment la volonté de briser toutes résistances organisées, y compris lorsqu’elles recourent à la "non-violence active", parce qu’"elle peut être aussi méchante", comme aime à le dire Oreste sur RadiOndaUrto...
    De la "Culture à deux vitesses" des années 90, on sera passé à la phase terminale de la répression sélective amorcée par le dispositif Marcellin des années 70 (ilôtage+lois anti-casseurs+ Cour de sûreté de l’Etat), reprenant à son compte et entérinant des dispositifs plus mortifères et commercialement juteux comme le "Gladio" italien, après 2001 et Guantanamo.
    Parallèlement à cela, les générations de juristes qui ont connu et travaillé "en prise" avec les conflits sociaux se clairsèment autant que les médecins qui auront pratiqué des avortements, sans passer le relais à des générations incitées et corsetées par le dédale des solutions individuelles. Le patronat de combat est devenu une oligarchie internationale appuyée sur une
    bulle financière et actionnariale, comprenant des volets de programmations juridiques "intégrées".
    Or, ce qui vient de changer avec l’arrestation de Marina, c’est que les auto-congratulations des sbires à l’origine de cette sinistre plaisanterie ne défrayent pas les chroniques, même s’ils peuvent par ailleurs se targuer de n’appliquer le "Droit" des Accords de Schengen qu’à la lettre même de ces accords. Ce qui vient de changer, c’est qu’ils cherchent des appuis larmoyants
    dans l’opinion pour durcir et étendre les dispositifs de délation et de surveillance, les parfaire, autour de "faits divers" pédophiles et cynophobes.
    Dans le fond, ils ne peuvent qu’insinuer leur objectif d’"éternalisation" des poursuites à l’abri du bras séculier, car dans la société civile déjà troublée par les affaires d’enfants "sans-papiers", ils ont encore "du bruit dans la bouche", mais déjà plus"droit de cité". Et ils viennent d’arrêter une "mère"... assistante sociale...
    C’est "autre chose" que Paolo qui avait son nom sur sa boîte aux lettres et rentrait de la fac à vélo, comme c’est "autre chose" que Cesare qui paraissait écrire en pensant à "autre chose" sous de faux airs de concierge...
    Depuis "L’affaire Villemin" et "le Procès d’Outreau", on a confusément repéré un curieux bégaiement de l’Ordre judiciaire lorsqu’il s’agit de punir une "mère", aussi peu conforme soit-elle à l’icône désirée d’Immaculée Conception, qui pourrait bien dissimuler un lapsus à peine voilé, structuré comme un encombrement durable que l’on voudrait "passager", anthropologiquement
    situé au revers de la veste ainsi que le serait une rosette d’indignité cultuelle : la volonté farouche et obsessionnelle de s’en débarrasser !
    Et dans le cas qui nous occupe, il s’agit, pour ce faire, de "l’extrader"...
    Il faut absolument garantir et inviter Marina à prendre la parole sur ses années passées en France : qu’elle puisse dire ses vicissitudes et petits bonheurs de réfugiée, à laquelle ne manque que la parole pour s’y sentir "chez Elle"...
    C’est cette évidence qui a changé.
    Bien à vous.

    Boudjemaa.