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Manuel Valls contre les droits des salariés et contre le socialisme !

Publie le lundi 10 septembre 2007 par Open-Publishing
11 commentaires

Retraites : Valls souhaite de profonds changements de la vision du PS

de Gérard Filoche

PARIS (AFP) - Le député socialiste Manuel Valls souhaite de profonds changements dans la position du Parti socialiste sur les retraites et les 35 heures et se prononce pour l’allogement de la durée des cotisations et la fin des régimes spéciaux dans un entretien publié lundi dans Les Echos.

Le député-maire d’Evry estime que le PS "doit se battre avec les partenaires sociaux pour préserver le système de retraites par répartition". Mais pour cela il faut "dire la vérité aux français : L’allongement de la durée de vie rend inéluctable la hausse du nombre d’années de cotisations et les régimes spéciaux doivent être alignés sur le régime général".

Manuel Valls dit des choses auxquelles il n’a pas réfléchi et ne connaît rien, ça va contre nos syndicats, ça fait mal à la gauche, ça fait mal aux socialistes, ça fait le jeu de Sarkozy et Fillon.

Allonger la durée de cotisations alors que les Français du “réel” travaillent en moyenne 37 annuités est une pure arnaque : cela revient à leur demander se sauter à la perche sans perche ! Cela revient a leur imposer une retraite misérable et à les pousser, pour ceux qui peuvent, dans les bras des fonds de pension ! Quant aux régimes spéciaux, il ne faut pas les supprimer (ils ne coûtent rien ils ne prennent rien a personne !) il faut les élargir et les adapter à d’autres métiers ou souffrances et spécificités du travail l’exigent : dans le bâtiment, l’agriculture, la restauration, le transport... Dans ces métiers, à partir de 55 ans nombre de travailleurs sont usés et ont une espérance de vie limitée. Apres 55 ans, dans un cas sur 5, les salariés deviennent malades à cause du travail !
Gérard Filoche CN du PS

A propos des 35 heures, M. Valls estime que leur généralisation ne lui "semble plus adaptée". "S’il y a besoin d’augmenter la durée du travail dans certains secteurs (...) nous devons pouvoir le faire par la négociation". Il faut tourner la page des 35 heures et penser la durée du travail sur toute une vie".

Là, Manuel Valls devrait retourner à l’école élémentaire du droit du travail avant de parler : il n’y a pas besoin de généraliser les 35 h, elles le sont ! Les 35 h sont la loi pour toutes et tous : tout le monde, 100 % des salariés dépendent des 35 h hebdomadaires égales et de la mensualisation à 151 h 66. C’est la base de tout calcul, pour les temps partiels, pour les heures supplémentaires, pour le Smic, pour les salaires mensualisés, pour les grilles de salaires.

Je le répète : il faut être ignare en droit du travail pour dire qu’il faut généraliser des 35 h déjà généralisées.

A moins de vouloir mentir, dissimuler d’autres intentions comme celle de céder au Medef pour abandonner non pas les 35 h mais toute durée légale du travail tout Smic mensualisé, toute référence de seuil pour les heures supplémentaires...
Quand à la durée du travail sur toute la vie, quelle c... ! Quiconque mettra un doigt dans la destruction de 120 ans de droit du travail, mettant de coté maladies, accidents de la vie, droit hebdomadaire, mensuel annuel devra s’inscrire non dans un Parti socialiste, mais dans un parti d’extrême droite, car même dans les pays libéraux, néo libéraux, les syndicats, les salariés se battent pour une durée légale hebdomadaire, un Smic, des garanties resserrées et fortes au jour le jour pour leurs contrats !
Gérard Filoche, CN du PS

Concernant l’entreprise, le député socialiste veut la mettre "au coeur du projet" socialiste, "notamment les PME car ce sont surtout elles qui créent de la richesse".

Lorsque la croissance fut au maxima, plus forte que les autres pays, en l’an 2000, sous la gauche, ce sont les grandes entreprises qui ont recréé de l’emploi et non les petites, lesquelles ne le créent hélas, le plus souvent que par externalisation artificielle...

Messages

  • Je découvre que ce monsieur valse est au parti socialiste alors que je croyais qu’il était au parti de Bayrou après avoir été au RPR. En période trouble, on retrouve ce type d’individu parmi les collabos pour le pire !

    • Ce n’est pas la première fois que Valse la danse à à droite...
      pour le référendum il avait déjà retourné sa veste.
      Maintenant il baisse le pantalon devant sarko ou va t’il s’arrêter........
      Il a tout de même le mérite de relancer le sujet de la clarification de la politique du PS.
      Le moment est donc venu pour les socialistes de choisir entre le capitalisme et une une authentique politique de gauche.
      La Louve a choisi, elle a rejoint le PCF, nous pouvons que saluer son honnêteté politique et intellectuelle.
      F de M

  • Mon pauvre Gérard,
    Régulièrement, je lis avec grand intérêt tes analyses percutantes. Mais que fais-tu encore au PS ??
    Avec ta finesse d’esprit, tu as bien du te rendre compte que le PS est devenu un parti de centre-droit qui fait semblant d’être encore de gauche. Il me semble hautement illusoire d’espérer pouvoir changer ce parti de l’intérieur !! Qu’attends-tu pour sauter le pas ? Nous avons un besoin urgent de gens comme toi dans le combat pour une gauche anti-capitaliste !
    Claude

  • Merci de cette position affirmée.

    Si j’ai bien compris, le PS c’est un peu l’auberge espagnole.

    Il y a ceux qui sont pour et d’autres qui sont contre.
    Il y en a de gauche et d’autres de droite.

    Il y en a qui vont à la soupe et d’autres qui crachent dedans.

    Rien de bien crédible pour redonnerl’espoir à gauche !

    LOULOU

    • C’est pire que l’auberge espagnole car à l’instar de Diogène (celui de Sinope) qui parcourait les rues d’Athènes avec une lanterne en clamant "je cherche un homme", Filoche peut maintenant se balader dans le PS avec un microscope pour essayer de trouver un socialiste, un seul, dans les dirigeants de ce parti.

      Manuel Valls fait donc partie de la cohorte des agresseurs de travailleurs, de tous ceux qui tournent et retournent à coups de petites phrases et de petits pas pour dire sans dire, qu’ils veulent nous cogner dessus, nous affaiblir....Car leur démission morale est maximale et ils ont abdiqué de tout, en enfourchant le crédo de l’ultra-liberalisme et l’écrasement de toute réforme progressiste.

      Un camp puissant se dessine dans le PS maintenant. Un camp qui a quitté toutes relations avec le monde du travail (sauf les hauts cadres, démolisseurs du service public, grands parrains de l’ultra-libéralisme dans les entreprises privées).

      Une partie agit à visage découvert en allant vers Sarko ou autrement (Rocard, Kouchner, etc) et l’autre multiplie les petites phrases qui laissent entrevoir l’immense noirceur des desseins, mais en essayant d’avancer masqués face au peuple et aux travailleurs.

      Je ne suis pas un solferinologue, mais ce que je vois, comme bien d’autres, c’est que le PS est en route pour construire un parti démocrate aux côtés du Modem, qu’il y a d’immenses confluences dans les discours sur toutes les batailles contre les travailleurs : temps de travail, retraites, services publics, sécurité, nation, armement, type de société, salaires, libertés , etc...

      Je ne distingue rien, si ce ne sont des ambitions pitoyables et des cris de babouins dans la jungle sur plus jeune lion que moi tu meurs, entre des Hollandes, des Valls, des Montebourg, des Royal, des DSK, des Delanoé, etc.

      Rien rien et rien.....

      Il n’y a plus de travailleurs au PS qui pourraient nous permettre de dire ceux-là sont là et il nous faut les convaincre.

      Dieux ! Les Filoches , que faites vous là dedans ? La gauche explose de partout, il faut reconstruire et recomposer avec ce qu’il y a de meilleur, pour aidez les travailleurs et les couches populaires à se défendre, sortez avec tout l’éclat possible !

      Le PS va au modem, il ne faut pas lui laisser l’initiative , c’est à vous de la prendre, ainsi vous pèserez réellement.

      Sortez de cette caserne ! vous pouvez servir de relais et d’aide à unir et réunir la gauche réelle. Mais en restant dans le parti démocrate à la française, vous espérez quoi ?

      Copas

    • Les travailleurs ne sont pas plus au PS qu’au PC, mais ils votent, par défaut c’est vrai, pour le PS, voilà le Pb ! C’est cette question qu’il faudrait se poser !

      CN46400

    • CN46400, voilà une remarque de la plus haute importance et que personne malheureusement ne cherche à analyser sérieusement. Pourtant, il serait intéressant de savoir ce que veulent les français pour pouvoir y répondre par des solutions appropriées !

    • Les travailleurs votent pour le PS pour l’UMP, pour le FN pour la LCR pour le PCF et qui d’autre demain ?

      Je parle bien évidemment des travailleurs dans le PS qui n’y pèsent pas comme ils ne pèsent pas dans un parti de droite. Ils ne sont pas un coeur du fonctionnement du PS, sujet et colonne vertébrale d’une organisation , ce qu’ils ont été à une époque dans la SFIO, ce qu’ils sont encore en partie dans le SPD allemand.

      C’est donc de cet aspect particulier dont je souhaitais parler sur le regard à porter au PS, pas de ses électeurs, qui en valent d’autres et qu’il est très difficile d’identifier malgré ce que disent moultes sondages.

      Car l’effort doit porter sur l’analyse d’un parti pour comprendre le reste ensuite. S’obnubiler d’entrée sur les voix obtenues aux élections n’aide pas à comprendre. Ce qu’est un parti permet de resituer ce qu’il dit et ce qu’il fait pour savoir si il est influençable ou pas à un projet favorable au socialisme et à la défense des interets des couches populaires.

      La dérive accélérée actuelle du PS doit être également observée du point de vue de sa nature , de la dérive de sa nature.

      Le PS français n’a déjà jamais eu de liens organiques comme le travaillisme anglais ou la social-démocratie allemande avec les syndicats de travailleurs. Les liens non organiques mais puissants qu’ils avaient avec les travailleurs se sont dégradés pas à pas après un brusque sursaut qu’il a eu après 68 jusque dans les années 80 avec la conjonction de l’arrivée d’un syndicalisme venu du syndicalisme chrétien mais s’en étant éloigné (la CFDT) et de l’existence de FO qui a réuni longtemps peu ou prou des travailleurs à droite de la CGT et enfin un certain nombre de positions dans la CGT (maintenant atomisées). Tout cela a disparu.

      Disparue également la référence au socialisme (pssssstttt : le pouvoir aux travailleurs).

      Ces liens avec les travailleurs qui n’étaient pas très fameux déjà ont été littéralement volatilisés ces derniers dix ans sous l’impact de l’ultra-libéralisme actuel du capitalisme dont la mécanique détruit tout ce qui a fait l’alliance entre le capital et le travail des trente glorieuses.

      Dés lors la survie du personnel politique du PS n’a plus qu’une porte de sortie (les travailleurs n’étant pas là pour le tenter d’aller ailleurs) : Muter rapidement vers un parti démocrate à l’italienne ou à l’américaine, ou bien disparaitre.

      Il y a donc une course de vitesse vers la droite engagée depuis la fin des années Mitterand et de nombreux petits courants de gauche entrés (comme les amis de Filoche) ou sécrétés par l’histoire socialiste sont condamnés à avoir un discours séduisant à l’extérieur et à crier dans le désert à l’interieur ou à muter au pas de charge vers la droite (les Drays, etc).

      La place dans le PS des amis de Filoche est sans espoirs. Pire, ils entretiennent la confusion en y restant et en donnant une caution à l’essentiel du PS qui est en dérive accélérée vers la droite.

      Et cette dérive va très loin , car cet ajustement les conduit même à s’éloigner des batailles démocratiques élémentaires , des batailles de solidarité élémentaires. Tout était déjà dit dans le soutien au TCE qui était également un abandon de ces batailles et pas seulement une soumission au capitalisme. le reste c’est du remplissage si je puis dire. Le PS comme le parti de Mr Sarkozy sont devenus des partis de l’ordre nouveau (un monde juste un ordre juste, gnan.....), des partis qui n’ont même plus la moelle de défendre des Battistis rompant ainsi avec une logique de solidarité qui était très ancrée dans l’histoire de France.

      Voir Mr Valls parler c’est comprendre ce que c’est qu’un parti à la dérive, qui a perdu ses principes et sa morale, qui parle de la France comme peut en parler un propriétaire, qui annonce vouloir frapper encore les travailleurs alors que la bourgeoisie n’a jamais été aussi obèse.

      Nous n’avons plus de prise sur eux. Ils vont vers le MODEM a grande vitesse, ou vers la place du MODEM. Soit fusionner avec le MODEM soit les remplacer. Les ancienes alliances du PS vont également voler en éclat. Les Verts soient iront dans le même ouragan de droite (il y a une tendance pour cela) soit ils serviront les utilités jusqu’à être virés à la fin de celles-ci.

      C’est pour cela que le motif ayant servi à la présence et le maintien de courants de gauche dans le PS n’existe plus, n’est plus tenable. Il faut sortir avant qu’ils vous brutalisent dans un coin de congrès comme le firent les gorilles de Blair au parti travailliste (mais au parti travailliste il y a avait au moins des travailleurs et des syndicats de travailleurs, rien à l’exterieur). Vous pouvez encore choisir votre calendrier et vos armes pour sortir.

      Copas

  • Valls diabolise Battisti mais pas Sarkozy.

    Sur France Inter le 3 septembre 2007 à 19 H 30, dans l’émission « Le franc-parler » Manuel Valls y est allé de son discours pour préparer les électeurs à un recentrage du PS. Bayrou hurle-t-il : « J’étais là avant, c’est complet ! » ? Bon, d’accord, plus à droite, alors. Ça boume Nicolas ?

    Car ils se tutoient et s’appellent par leur prénom. Parfois ils voyagent ensemble.

      Quand est-ce que tu viens dans mon gouvernement, Manuel ? (authentique).

      -Attends, Nico, j’essaie d’abord de prendre le PS.

      T’occupe pas de ça, Manu, c’est mon job. Tu as vu comment une partie du troupeau élephantesque a foncé vers ma mangeoire en quelques semaines : Bernard Kouchner, Eric Besson, Jean-Pierre Jouyet, Jean-Marie Bockel, Fadela Amara, et aussi, en mission : Hubert Vedrine, Michel Rocard, Jacques Lang, Jacques Attali, plus Dominique Strauss-Kahn au FMI.

     Stupéfiant de vélocité, en effet, mais il en manque, Nico, il en manque.

    Valls est maire d’Evry (91), député « socialiste » (guillemets, italique et sic), sarko-compatible et blairiste. Pour limiter le cumul, ce quadra (qui compte déjà plus de vingt ans de métier) a déchiré sa carte de la Ligue des Droits de l’Homme qui prétendait que le Basque est un homme.
    Donc, sur France Inter, voulant donner un exemple de ses divergences avec le PS, il a souhaité l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie. Le journaliste lui fait remarquer que c’est le président Mitterrand qui avait invité en France les anciens militants italiens (Cesare était alors au Mexique), et que « certains ont considéré qu’il y avait un reniement de la parole politique qui avait été engagée par la France ». Valls botte alors en touche en bafouillant un galimatias d’où il ressort néanmoins que les propos de Mitterrand ne sont pas clairs : « Oui, beaucoup d’ailleurs, de blues ( !??) sur ce qu’étaient exactement les mots de François Mitterrand… » Exactement ?
    En bredouillant dans un fragment de phrase que ces mots pourraient ne pas avoir été assez clairs pour engager la parole de la France, Valls se vautre dans le moelleux d’une rumeur que la presse paresseuse, l’ayant lu sous une plume pas innocente, répète à l’envi.

    La vérité, HISTORIQUE, que cela plaise ou pas, est la suivante :

    Dans une déclaration datée du 22 février 1985, Mitterrand offrait l’asile aux Italiens qui n’ont pas commis de crime de sang. Or, tous les exilés politiques Italiens des « années de plomb » étaient évidemment accusés d’avoir commis de tels crimes (ne serait-ce que par complicité, pour avoir appartenu à des groupes armés). C’est pourquoi, deux mois plus tard, le 20 avril, devant le 65ème congrès de la Ligue des Droits de l’Homme, Mitterrand prononce une déclaration solennelle (que Valls n’a pas entendue, bien qu’il ait de quoi entendre, mais il avait rompu avec la LDH) où cette mention restrictive ne figure plus. C’est cette parole-là, cet engagement, dit « Doctrine Mitterrand » qui a conduit des centaines d’Italiens à se réfugier chez nous. Valls peut marmonner, à la sauvette, que l’offre de Mitterrand était ambiguë, elle était au contraire limpide, mûrement affinée en deux mois, ciselée, chaque mot étant pesé. Et, quoi que l’on pense de Mitterrand, il faut admettre qu’elle était grande et noble, fleurant bon son Jaurès des grands jours.

    Les gouvernements de droite ont trahi cette promesse. Sarkozy veut la peau de Battisti. Valls approuve. Zélé, il le répète régulièrement sans que personne ne l’interroge là-dessus.
    Pendant la guerre civile espagnole, son grand père, cacha des membres du POUM et des anarchistes poursuivis par les franquistes. Manuel Valls, lui, un quart de siècle après la fin du conflit italien, exige qu’on livre un militant aux revanchards qui veulent l’enfermer à vie.
    Le grand-père courageux et fraternel n’est plus là pour voir comment ses valeurs ont dégringolé de l’arbre généalogique ! Il n’aurait pas aimé ouïr son petit-fils s’égosiller : « Je vois un Italien qui court encore ! » et « Au trou Battisti ! » Avant d’ajouter qu’il ne faut pas « diaboliser Sarkozy ».
    Valls connaît-il du dossier Battisti autre chose que ce qu’ont distillé des agences de presse informées par le ministère de l’Intérieur italien ? On en doute. Mais cela ne l’empêche pas de s’être jeté sur l’os pour clamer son amour, électoralement payant, de l’ordre et de la sécurité. En mars, il récusait toute forme « de complaisance vis-à-vis d’un terroriste [...] condamné pour crimes de sang » et « d’attachement à un pseudo-romantisme révolutionnaire, ainsi que toute forme de complaisance vis-à-vis d’un terroriste, quel qu’il soit ».

    Admirable condensé d’insinuations à l’aide de mots percutants : terroriste, crime, sang, et même, hélas ! « révolutionnaire » accolé à ce repoussant triptyque. Tremblez, bourgeois ! Ou plutôt, ne tremblez pas : le duo Sarko/Valls veille.

    Mais AUCUNE preuve autre que des aveux extorqués, AUCUN témoin oculaire ne confirme ces accusations-là. Battisti a toujours nié avoir tiré sur quelqu’un durant son éphémère passage dans un groupuscule armé. Et empressons nous de préciser ici, avant que les guignols de gaute et de droiche ne nous ressortent encore l’exemple suivant de crime odieux commis par Battisti que :

    1) L’enfant de 14 ans blessé dans une fusillade et paralysé depuis, a été atteint par une balle perdue, tirée par son père.

    2) Personne n’a vu Battisti sur les lieux du drame.

    3) Personne, ni la Justice italienne, ni la victime, ni son père, ni un témoin ne dit qu’il y était. Personne ? Enfin, si, nos médias, parfois et nos politiciens frappés d’écholalie …

    Valls pense-t-il à sa carrière ? Si ça se trouve, apparatchik précoce n’ayant jamais exercé un autre métier que celui de politicien, il a envie de voir ce qu’on peut obtenir comme job dans le privé après des études d’Histoire (ses hagiographes ne nous disent pas comment elles se sont terminées). Facteur à Neuilly ?

    Mais s’il y pense, ce dont le soupçonnent les perfides, il devrait réfléchir à ça : quand des milliers d’intellectuels pétitionnent pour Battisti, quand Bernard-Henry Lévy s’engage activement (il vient de lui rendre visite dans sa prison, au Brésil) quand François Bayrou se prononce nettement en sa faveur, quand François Hollande le visite (février 2004) à la Santé, quand Fred Vargas anime, sans ménager sa peine ni son argent, son comité de soutien, il n’est pas impossible que ces gens-là, si divers, aient quelque connaissance du dossier et redoutent une nouvelle affaire Dreyfus.

    Car les ingrédients sont là : le métèque expiatoire (le Juif, puis l’Italien !), la falsification de documents, les faux témoignages achetés ou arrachés par la torture et le tombereau de mensonges auxquels Valls vient d’ajouter le sien, tranquillement, insinué au détour d’une phrase précipitée, pour bien montrer aux électeurs que, lui aussi, il est pour l’ordre, la sécurité et l’usage d’un karchër franco-italien capable d’arroser le Brésil. Et basta des borborygmes mitterrandiens inaudibles (presque du Sarko pompette au sommet du G8 ou du Rocard à jeun) !
    Que reste-t-il au PS, pour incarner le renouveau ? Quels chefs potentiels ? La réponse nous est donnée par la presse, celle-là même qui nous avait dicté en 2006 notre choix de 2007 : Ségo contre Sarko. Il reste des hommes de la trempe de Valls, porté par son amour de la vérité, sa compassion hugolienne pour les proscrits, et son farouche enracinement à gauche.

    Qu’on en juge par la violence des réponses qu’il fait, sur son blog, à des questions concernant Sarkozy et Fillon.

    « Q. La réussite de la politique d’ouverture de Nicolas Sarkozy vous trouble-t-elle ?

    R. Nous verrons [ …] si la volonté de réforme affichée par le nouveau pouvoir correspond à une manœuvre pour nous affaiblir, ou à une sincère volonté de dialogue et de modernisation de notre vie parlementaire et politique.

    Q. Vous avez dit que François Fillon, mardi dernier, avait été plutôt bon…

    R. Pas mauvais en tout cas ! Combattre des mesures économiques et sociales que je juge injustes et inefficaces, le bouclier fiscal ou les franchises médicales, par exemple, ne passe pas par le sectarisme, l’aveuglement, le repli sur soi. Tourner le dos à la « vieille politique », c’est-à-dire à la vocifération et au rejet systématique de tout ce qui peut venir du gouvernement, nous permettra d’être demain plus audibles et, donc crédibles pour préparer l’alternative. »
    Les esprits suspicieux se demanderont si Valls ne préserve pas là ses chances d’avoir un itinéraire à la Kouchner. Ne pas insulter l’avenir, ne pas claquer les portes aux nez de Sarko (n’est pas Cécilia qui veut !) ! Si le destin de Valls au PS n’est pas à la hauteur de ses espérances, comment voulez-vous que lui, si jeune, supporte indéfiniment, le « sectarisme, l’aveuglement, le repli sur soi » de ses amis, adeptes de « la vocifération et [du] rejet systématique » alors qu’il n’est pas exclu de trouver à l’UMP « une sincère volonté de dialogue et de modernisation… » ?

    Maintenant, que nul ne s’étonne si Manuel Valls, dont le génie politique et les dons de visionnaire restent à démontrer, squatte les médias plus qu’un ministre en exercice.
    Tiens, dit Candide, pourquoi l’invitent-ils si souvent ?

    A cause de la longueur de ses dents et de leur positionnement particulier : en majorité plantées sur la gauche de la mâchoire pour mordre ce peuple d’« assistés », la partie droite étant habitée de souples gencives pour les douceurs réservées à une droite moderne et sincère ?

    A cause de sa dextérité directionnelle qui ridiculise les pataudes girouettes depuis qu’on le vit se prononcer pour le non au référendum sur la Constitution européenne avant de faire campagne pour le oui ? Et sans grincer, la rouille n’ayant pas le temps de s’installer.

    Ou tout simplement parce que c’est le candidat « de gauche » (guillemets, italique et sic), que la droite nous a choisi pour 2012 ?

    Maxime Vivas
    Membre du Comité de soutien à Césare Battisti