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Alternance économique

Publie le lundi 10 septembre 2007 par Open-Publishing

Si le débat semble faire rage au sein du PS pour savoir si la sociale démocratie est ou n’est pas un bienfait, il est un sujet sur lequel nombre de citoyens aimerait voir les socialistes s’investir vraiment : Le développement d’alternatives économiques. Si on a pu entendre ou lire les propos de certains membres importants du PS prônant l’abandon des vielles doctrines socialistes ou demandant un changement de logiciel, nul n’a pu entendre autre chose qu’un ralliement sans condition à la seule économie de marché.

Cela reviendrait-il à dire qu’il n’existe qu’une seule voie, celle des libéraux ?

Cela signifierait-il que la seule vocation du PS ne serait que d’accompagner la dureté des plans sociaux ou des délocalisations permanentes ?

Et pourtant, le temps n’est plus à la distribution de subventions, à la création de zones franches ou aux exonérations fiscales qui ont prouvé leur totale inefficacité en termes d’emplois. Si certains au PS croient encore séduire les employeurs par ce type de mesures, il est clair qu’ils se fourvoient dans la mesure où le MEDEF ou la CGPME ont défini clairement leurs préférences politiques et que les syndicats de salariés sont de plus en plus affaiblis.

La situation est simple : Le nombre d’embauches va continuer à se restreindre et si les organisations d’entrepreneurs obtiennent les aménagements au contrat de travail (séparabilité, contrat de travail unique à droits progressifs) il est certain que les citoyens considéreront le vote comme l’alternance comme des outils aléatoires.

Alors, comment accepter l’économie de marché sans pour cela se mettre à ressembler au centre droit ?

Portée par quelques expériences réussies en région (majoritairement socialistes), l’économie solidaire est étrangement peu portée par les candidats aux élections majeures. Quant à l’économie sociale, elle ne figurait qu’en quelques lignes sur le programme du PS pour la présidentielle.

Nombre de français ont la fibre entrepreneuriale mais souhaitent se réaliser dans des projets à caractère social ou collectif dans lesquels la place du salarié est tout aussi (voir plus) importante que celle d’actionnaires anonymes.

Pourquoi les socialistes ne sont-ils pas le fer de lance de l’entreprenariat social ?

Beaucoup trop d’élus ou de responsables au PS pensent qu’il s’agit de projets relevant de la réinsertion ou de personnes déclassées. Ils sont d’ailleurs beaucoup à considérer que ces projets relèvent de l’aide sociale. Et pourtant, connaissent-il vraiment le dynamisme des nombreuses scops, associations, banques ou mutuelles appartenant à l’économie sociale ?

Savent-ils que ces entreprises évoluent dans l’économie de marché concurrentielle tout en mettant en avant des valeurs qui sont proches des fondamentaux socialistes ?

L’économie sociale ne délocalise pas, ne met pas en concurrence les salariés, promeut l’homme en lieu et place des actionnaires, participe à la vie des gens par des actions de prévention ou de financement (fondations pour la création d’entreprises).

Une simple visite au prochain forum de l’emploi dans l’économie social et solidaire me semble plus édifiante que la lecture de la presse économique !!!

Tout le monde s’accorde à considérer le commerce équitable comme une avancée dans les relations entre producteurs et consommateurs. Il est tout à fait possible de mettre en place de circuits de « commerce équitable » en France. Des filières de production de qualité et labellisées permettrait aux consommateurs citoyens d’acheter des produits respectueux des conditions de travail et de l’environnement. Et oui, il n’existe pas que les légumes bios. Toutes les professions sont concernées.

Mon propos n’a pas pour but de vouloir remplacer le système capitaliste par une forme évoluée d’autogestion mais de permettre la reconnaissance et le développement d’une autre forme d’entreprise.

Cette reconnaissance passe obligatoirement par la représentation des syndicats d’entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire dans la liste des partenaires sociaux aux côtés des MEDEF et CGPME.

Pourquoi les socialistes ne parlent-ils jamais de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ?

Le considèrent-ils comme un nouvel avatar du capitalisme ? On peut contester les agences de notation et la finalité de la responsabilité sociétale mais il est indispensable de prendre position et de devenir partie prenante de cette nouvelle approche du développement durable.

Diriger l’OMC ou le FMI ne résoudra rien. Le challenge aujourd’hui est de « coller » au plus près de tous ceux qui inventent l’emploi et la responsabilité sociale de demain pour pouvoir transformer une simple alternance en une société respectueuse de l’homme et de son avenir