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Crise de la gauche : allo Karl Marx ?

Publie le mardi 25 septembre 2007 par Open-Publishing
24 commentaires

Crise de la gauche
Revenir à Marx pour redonner tout son sens à la gauche

Ce que revêt le concept de gauche est très divers et de nombreuses acceptions peuvent en être données. Je pense qu’il faut resituer ce concept dans des situations historiques et géographiques précises. Ainsi la gauche des Etats-Unis n’est pas de même nature que la gauche française du fait même que la France a connu une influence du PCF qui a imprégné toute la culture et les traditions de la gauche de notre pays. Ceci étant, je crois qu’on peut dire qu’en général, la gauche peut se définir en rapport à tout un corpus de valeurs dans lesquelles des millions de gens se sont reconnus à travers les luttes des deux derniers siècles : la paix, l’amitié entre les peuples, l’antiracisme, la lutte anticoloniale, l’abolition de l’esclavage, le mouvement coopératif, le syndicalisme de classe, la laïcité, l’autogestion, le féminisme, etc..Bref tout ce qui en s’opposant aux "eaux glacées du calcul égoïste" considère que le développement de l’humanité passe par le développement de chaque être humain.

Pour moi la gauche ce sont tous ces hommes et femmes qui rejettent l’idée d’une fatalité des inégalités sociales, qui se donnent pour objectif d’agir sur les causes de celles-ci, qui combattent l’idéologie selon laquelle elles auraient des causes naturelles indépendantes des hommes, qui travaillent pour que la société devienne comme disait Karl Marx" une association où le libre développement de chacun soit la condition du libre développement de tous.

Le Parti socialiste en France s’est réclamé depuis longtemps de la gauche. Or depuis plusieurs années il a abandonné sa thèse des nécessaires réformes pour dépasser le capitalisme pour adhérer à celle de la régulation du capitalisme. On a vu dans la logique de cette évolution, la plupart des dirigeants de ce parti adopter sous couvert de réalisme ce que certains ont nommé le social-libéralisme et même un nombre non négligeable d’entre eux rejoindre le gouvernement de droite. Autrement dit le P.S a opté pour un accompagnement du capitalisme qui consiste à trouver les meilleurs moyens pour que les diverses forces sociales collaborent, trouvent un "modus vivendi" qui serait supposé permettre au capitalisme d’être moins sauvage.

Mais la réalité contredit chaque jour cette thèse, le capitalisme développe une inhumanité sans précédent dans l’histoire touchant les plus larges masses d’individus sur la planète partout où il n’y a pas une volonté majortitaire des peuples à rompre avec lui dans encore de trops rares endroits comme le Venezuela ou Cuba.

De son côté, victime idéologique de l’écroulement des sociétés de l’Est qui se réclamaient du communisme, déstabilisé par les rapides modifications sociologiques intervenues dans la classe ouvrière notamment avec les mutations qui ont eu cours dans le travail ces dernières décennies, et affaibli par ses difficultés à théoriser ces évolutions pour en tirer des enseignements et des conséquences pratiques quant à ses formes d’organisation et quant à ses alliances, le Parti communiste a connu une baisse d’influence considérable même si il se donne toujours comme objectif le dépassement du capitalisme et qu’il a procédé à une avancée théorique majeure sur la démocratie la considérant comme le moteur et le but de la transformation.

Les organisations troskystes, quant à elle, se réclamant de la rupture avec le capitalisme, n’ont pas davantage pris en compte les évolutions de la nouvelle classe ouvrière et n’ont que très peu avancé sur le plan théorique, la plupart étant même très en retard sur le parti communiste concernant les questions relatives à la démocratie considérée comme but et comme moyen de la transformation sociale. Même si une organisation comme la LCR a pu progresser sur le plan électoral en bénéficiant de la crise de la gauche traditionnelle, elle reste prisonnière d’une stratégie qui place la création d’un parti de la gauche radicale en termes politiciens de positionnement vis à vis du Parti socialiste éloigné de l’idée fondamentale de mouvement populaire majoritaire sans lequel il ne peut y avoir de transition au socialisme.

Pour autant si les valeurs de gauche perdurent du fait de la portée historique de la Révolution française, des grandes luttes et conquêtes sociales notamment celles issues de la la Résistance, les idées de transformation sociale pour des secteurs entiers de la société peuvent aujourd’hui paraître comme dépassées car elles semblent davantage provenir du passé que d’apporter une compréhension du présent. Or si le présent ne peut s’appréhender qu’à partir de l’histoire, force est de constater que les forces démocratiques n’ont pas placé comme priorité de l’éducation populaire la question de la transmission des savoirs historiques et notamment de l’histoire de la classe ouvrière, des mouvements d’émancipation, en particulier des luttes anti-coloniales, anti-impérialistes.

L’analyse sérieuse de l’échec des pays dits communistes reste elle aussi une affaire très confidentielle et pour l’instant la gauche n’en a que très peu popularisé des enseignements qui sont pourtant indispensables au mouvement populaire pour ne pas reproduire les erreurs du passé : entraîné par le courant de l’idéologie dominante néo-libérale on s’est souvent limité à gauche à assimiler cet échec à celui du communisme. Dans ce contexte, les forces réactionnaires des complexes médiatico-idéologiques ont entrepris une vaste entreprise contre les valeurs de gauche, contre toutes les idées progressistes en favorisant un nouvel obscurantisme, allant jusqu’à contester voire censurer la pensée scientifique, le matérialisme philosophique, et tout particulièrement le marxisme en l’assimilant aux régimes qui se sont dits communistes mais dont la pratique d’un "marxisme" qui n’en avait que le nom les a conduits au terrible échec historique que l’on connait.

Le recul du marxisme vivant comme outil théorique et pratique pour comprendre et transformer le monde est l’une des difficultés pour générer une connaissance dialectique des mouvements sociaux, une compréhension de la lutte des classes dans ce capitalisme mondialisé, qui devient de plus en plus un carcan pour la révolution informationnelle et technologique en cours, laquelle mobilise des centaines de millions d’être humains et modifie en profondeur leur place, leur rôle au sein des forces productives de notre temps.

La gauche est donc à la croisée des chemins : ou bien elle se régénèrera dans un sursaut par lequel, à la lumière du marxisme et de toutes les pensées progressistes, de nouvelles idées révolutionnaires et d’émancipation deviendront l’affaire de millions d’hommes et se transformeront en luttes démocratiques et libératrices ou bien elle ne sera plus qu’un vestige de la société capitaliste industrielle laissant la place à un capitalisme mondialisé essentiellement financier générateur de guerres, des pires violences de masse et d’une exploitation de l’humanité jamais atteinte.

http://creil-avenir.com

Messages

  • Mais pourquoi impliquer MARX dans cette galère ?

    Rémi la Garonne

    • Parce que les analyses de Marx sont réellement d’actualité et qu’elles sont également un excellent marqueur d’intentions en matière de finalité de société.

      Le capitalisme débridé existait déjà en Angleterre dans les siècles passés et les crises, les guerres, la mondialisation faisaient déjà rage.... Avec son cortège colonial.

      Marx en a montré les rouages et les effets concasseurs pour la classe laborieuse. Il a montré comment se reproduisent les bourgeois (détenteurs du capital et des moyens de production).

      Le capitalisme est devenu encore plus violent et plus subtil. La classe productive s’est désarmée elle même, partout, y compris dans les démocraties, en confiant, par délégation, les clés de son pouvoir au capital et en dispersant sa volonté dans une myriade de syndicats et de partis.

      Le capital a brouillé les pistes et joue maintenant à dénaturer les mots que l’on utilise, tout cela avec la puissance des médias... ne dit on pas dans la presse bien pensante que les ouvriers s’embourgeoisent ? quel non sens ! Qu’il n’y a plus de luttes de classe et que c’est une vieille lune ? quelle provocation ! ... Pour celui qui sur le terrain constate que les nantis du capital amassent de plus en plus et que les producteurs ont de moins en point de quoi vivre !!

      Jacques POTIER

    • Je reste résolument optimiste grace à l’exemple extraordinaire des BIRMANS qui vont se libérer du joug militaire fasciste !

      Alors, un effort à TOTAL, donc à la France pour enclencher l’émancipation de cette population qui croule sous la misère à cause des hausses du coût de la vie ! Et arrêtez d’envoyer des militaires transformés en moines boudhistes pour les discréditer, en fomantant des attitudes agressives. Nous savons, nous le disons à tout le monde. Honte à TOTAL et aux militaires pour des pratiques aussi débiles que celles-là

      Tout de même c’est pas chez nous qu’on verra les prêtres descendre dans la rue pour défendre la population !!!

      Exemple à méditer ! Impressionnant et beaucoup d’enseignements à en retirer de ce peuple si étonnant !!!!!!!!!!

      Merci à certains journalistes de relayer la véritable info, c’est pas trop tôt !!!

    • L’analyse de Marx sur le capital est magistrale et est une référence incontournable. Cela dit, sa stratégie de changement social (prise du pouvoir par la classe ouvrière dans les pays industriellement développés), théorie reprise par Lénine et les suivant a complètement fait faillite… elle est subjectivement et objectivement fausse. Il nous faut repenser de fond en comble la stratégie de transition vers une société nouvelle. Ne recommençons pas les mêmes erreurs que par le passé.

      Rémi la Garonne

    • Et pour la réponse au "travailler plus pour gagner plus" de la pègre UMPiste, lire et relire le magistral "Droit à la paresse" de Paul LAFARGUE, gendre de Marx, qui a tellement peu vieilli malgré son siècle et demi que la vague ministresse de l’économie l’a récemment cité dans un discours devant le MEDEF (en contre-exemple évidemment).

  • le probléme c’est de quelle Marx, ont souhaite le retour.J’ai peur que la vision communiste soit une vision trés restrictive, et réductive de Marx ; et que le probléme de la transition soit trés mal perçue.
    Les Marxistes en général, et le marxisme globalement qu’il soit d’un parti (toute sensibilité confondu, PCf, Trotkyste, maoiste.....)et les intellectuels spécialiste du marxisme ;ont conplétement détourner le marxisme..nous sommes trops resté sur des schémas archaïques.

  • "prolétaires de tous les pays, unissez-vous !" (marx 1848) : Qui dit mieux en 2007 ?

    CN46400

    • Le problème c’est que ce mot d’ordre est la conclusion d’une analyse d’une situation sociale et politique qui n’existe plus... et qui ne s’est jamais réalisée dans les pays où elle devait se réaliser.

      Arrêtons de fantasmer sur des mots d’ordre obsolètes... on a vu où ça nous a mené.

      Rémi la Garonne

    • Votre sujet m’intéresse. Aussi Rémi la Garonne que proposes-tu ou comment vois-tu les choses pour que ça marche ???

    • Brièvement.

      L’analyse de la marchandise et du capital chez Marx est juste… L’Histoire l’a prouvé.

      Par contre la stratégie de changement, esquissée par Marx et surtout développée par ses successeurs s’est révélée érronée… Toute l’Histoire du 20e siècle le prouve. Il y a donc erreur stratégique.

      Pourquoi ?

      La prise du pouvoir, violente ou pacifique, légale ou illégale, ne peut pas aboutir à un changement des rapports sociaux. L’Histoire montre qu’une société ne se construit pas par le haut, mais en mettant en place des structures alternatives qui délitent les rapports sociaux dominants… chose que n’a fait aucune « révolution socialiste ».

      Voilà pour l’essentiel… On peut poursuivre si tu le désires de mail à mail !

      Rémi la Garonne

    • Bon, je note l’exploitation n’existe plus, .... mais de qui se moque-t-on ? L’analyse de Marx n’a jamais été autant d’actualité !

    • Non... L’exploitation existe et son fondement est exactement celui décrit par Marx. ce qui n’existe pas, c’est une stratégie efficace de changement social... toutes les théories du changement social en renversant le capitalisme ont fait faillite... Il faut avoir le courage et l’honnêteté de le reconnaitre. C’est dans ce domaine qu’il faut travailler.

      Rémi la Garonne

    • Cela est exact mais Marx a peu travaillé dans ce domaine et il n’a donné que des pistes. Il a dit en substance au moment de la révolution d’Octobre quelque chose comme "cette révolution prolétarienne se passe dans un pays totalement féodal et non pas dans un pays industrialisé en conséquence, le chemin pour aller vers le communisme sera hasardeux". Il ne croyait pas si bien dire.

    • Soyons un peu sérieux. MARX est mort en 1883,... je ne voit pas comment il aurait pu faire un commentaire sur une Révolution en 1917 (??????)

      Rémi la Garonne

    • Merci Remi de me recadrer. J’ai repris cette citation de mémoire mais elle était d’un disciple de Marx et non de Marx lui même évidemment. Je suis désolé pour cette erreur. Je ne me souviens pas du nom de son auteur.

    • elle était d’un disciple de Marx et non de Marx lui même évidemment.

      Ce disciple ne s’appellerait-il pas Lénine ?

      Chico

    • "..../..... L’Histoire montre qu’une société ne se construit pas par le haut, mais en mettant en place des structures alternatives qui délitent les rapports sociaux dominants… chose que n’a fait aucune « révolution socialiste »..../...."

      Ah ! Mais le mouvement des coopératives est également très vieux, les tentatives de constituer des contre-sociétés aussi,....

      Le problème n’est pas aussi simple et des révolutions socialistes ne se firent pas tant de haut, mais des fois par l’existence de structures auto-gérées également (les soviets par exemple, qui puisent une partie de leurs origines dans l’histoire russe).

      Le mouvement coopératif à persisté tout au long de l’histoire moderne.

      Pour autant, une série de difficultés apparaissent et sont apparues, dés avant l’époque de Marx sur les limites de ces structures . Leur construction dans un monde toujours régit par des rapports de domination qui font que internes et externes des pressions existent sur ces "expériences" .

      La classe bourgeoise a pu être en ascension longue sous la domination du système féodal, mais la classe ouvrière a souvent ce chemin barré pour l’essentiel, sauf sur les marges, qui sont précieuses, mais des marges.

      L’acces aux banques, l’acces à une capitalisation suffisante est un problème rémanent pour les coopératives.

      Les tendances aux phénomènes d’autonomisations des couches dirigeantes dans ces structures (souvent d’ailleurs commençant par une montée en puissance des écarts de salaires), les tendances au caporalisme sont des données permanentes à combattre, l’influence de l’idéologie inégalitaire penetre et met la pression dans ces structures...

      Enfin les coopératives ont le chemin barré pour devenir des Renault, des Peugeots, des Total, des Axas sauf à devenir l’inverse de ce qu’elles sont. Et justement la classe bourgeoise ne laisse pas faire et n’a jamais laissé faire cela.

      C’est un peu cette attitude de la bourgeoisie qui interdit ce qui peut la concurrencer qui crée et a créé l’hypothèse révolutionnaire et les tentatives révolutionnaires. Penser que les révolutionnaires du temps passé se sont simplement trompé n’est pas si simple. Le choix des armes leur a souvent été largement enlevé. Si on regarde les révolutions chinoises, indochinoises, russes, cubaines, etc, où a été le choix des processus ? Il est assez difficile d’imaginer que les pouvoirs totalitaires tsaristes, du Kuomintang, du colonialisme français, de Battista, etc, auraient laissé faire des entreprises alternatives leur enlevant leurs esclaves, leurs sujets, leurs pouvoirs, leurs richesses...

      Il ne faut pas regarder le passé avec les lunettes du monde actuel européen, pacifié, où on hésite à tirer sur une foule.

      Il faut donc remettre en contexte ce qui c’est passé dans l’histoire et aller aux processus concrets, dans chaque cas particuliers, même si des traits communs, des travers communs, peuvent ressortir.

      Par contre, ce qu’on sait pour les grands pays industriels, avec des classes ouvrières puissantes, c’est qu’aucune révolution n’y a triomphé, aucun changement de société par voix électorale n’a réussi et aucune auto-gestion généralisée n’y a triomphé par le mouvement des coopératives.

      Encore moins des entreprises par le haut. Qui ne se confondent d’ailleurs nullement avec des tentatives de révolutions (ce n’est pas le stalinisme qui a fait la révolution russe, ni son basculement. Sans la légitimité des soviets, il n’y aurait pas eu de révolution et pas de "parti bolchévique dirigeant").

      Le haut et le bas.....
      Et c’est le bas qui va déterminer le monde à venir, son pouvoir au concret sur les processus.

      Nous sommes liés par une histoire et modifier celle-ci vers une révolution socialiste (que les travailleurs aient pouvoir sur leurs destins collectifs et individuels, dans une société de libertés) nécessite certainement une attention extrême sur le contrôle par les travailleurs des processus en cours , une démocratie des égaux dans les organisations se réclamant des travailleurs (partis syndicats, associations, ...) qui empêche l’autonomisation de castes, de dirigeants, aussi brillants soient-ils.

      La formidable élévation de l’instruction (contrairement à ce qui se dit ici ou là) fait que collectivement les travailleurs sont beaucoup plus capables qu’avant de maitriser les choix et la gestion d’une entreprise, la gestion d’un pays.

      Le mouvement coopératif et le mouvement associatif crée des espaces très instructifs mais qui ne peuvent en soit faire avancer le schmilblic que si ils s’integrent dans un vaste champ de transformation qui s’intéressera aussi , en fait essentiellement, au renversement de la bourgeoisie dans les entreprises que cette dernière contrôle et qui sont dominantes dans le monde.

      Copas

  • Tout ce (long) texte pour dire simplement ceci :

    Les organisations troskystes, quant à elle, se réclamant de la rupture avec le capitalisme, n’ont pas davantage pris en compte les évolutions de la nouvelle classe ouvrière et n’ont que très peu avancé sur le plan théorique, la plupart étant même très en retard sur le parti communiste concernant les questions relatives à la démocratie considérée comme but et comme moyen de la transformation sociale. Même si une organisation comme la LCR a pu progresser sur le plan électoral en bénéficiant de la crise de la gauche traditionnelle, elle reste prisonnière d’une stratégie qui place la création d’un parti de la gauche radicale en termes politiciens de positionnement vis à vis du Parti socialiste éloigné de l’idée fondamentale de mouvement populaire majoritaire sans lequel il ne peut y avoir de transition au socialisme.

    Je rappelerais que c’est en 1979 que le SUQI -la direction internationale du mouvement dont la lcr est la branche française - s’est prononcé de façon indiscutable pour le multipartisme y compris dans des pays ou régnait la guerre civile, je rappellerais que Ernest Mandel a commencé dés les années 60 une analyse fine des nouveaux enjeux (dans "le troisiéme age du capitalisme") Pour avoir relu cet ouvrage récemment, je dirais que si on oublie quelques notations datées et quelques erreurs de perspectives, il était largement plus opérationnel que les ouvrages écrit a la meme époque par les économistes du pcf (j’ai un truc sur le "capitalisme monopolistique d’état" que je relit encore de temps a autre pour se marrer)

    Puisque le pcf est "en avance" sur la quesiton des "évolutions de la nouvelle classe ouvriére", je te demanderait de me citer un travail ayant la consistance de " Travail flexible, salariés jetables. Fausses questions et vrais enjeux de la lutte contre le chômage " de michel husson, "la valse des écrous" de Stephen bouquin, "travail et émancipation sociale" d’antoine artous, "le mirage de la compétence, de Patrick Rosenblatt et Louis Marie Barnier (qui est aussi syndicaliste CGT)

    Le probléme actuel (différent de celui des années 80/90) n’est pas tant celui d’un "retour a Marx" que d’un "retour a Lénine"... Mais un Lénine dépoussiéré de toute la gangue d’orthodoxie qui lui colle à la peau !

    Mais évidemment, ca n’a rien a voir avec le "rassemblement populaire majoritaire" et ses alliances bien electoralistes avec le ps....

    Marc LCR

    • Le problème, mon cher Marc, c’est que la LCR est dans la même problématqiue que le PCF - rapport avec le PS en moins - revendication et stratégie purement électorale. Rémi la Garonne

    • C’est bien Marc de remettre certaines pendules à l’heure. Je souscris à ton commentaire, ayant lu les ouvrages que tu cites.

      S@brina

    • Oui, la LCR a mis beaucoup "d’eau dans son vin" et est sur une problématique parfaitement réformiste : contestation mais pratiques purement électorales. Encore un petit effort et elle va effectivement remplacer le PCF.

    • Je ne crois pas du tout que la lcr soit dans une stratégie "electoraliste" : les elections sont loin d’etre notre objectif final et notre seule préoccupation ! Moi ça me fait penser a un bon copain a moi qui est par ailleurs au pcf (comme quoi...) sur une position assez surréaliste combinant des aspects bien "rere" (je veux dire la tribu des refondateurs, rénovateurs, reconstructeurs) et d’autres aspects bien a gauche. On commence a discuter (s’engueuler serait plus juste) politique et il reproche a la ligue d’etre "éléctoraliste", de "défendre uniquement ses intérets de boutiques", etc etc etc Ambiance (qu’on régle en prenant un substanciel petit blanc bien rapeux) Et aprés il me dit "Et vous, vous faites quoi aux elections ?" Je lui dit que moi je ne suis pas du tout la dessus, que mon soucis c’est plutot d’essayer de construire des comités de lutte contre la politique de Sako/fillion et autres neuneu à la base. Rien n’y fait, il cherche absolument ce qu’on va faire ! Je lui dit qu’on en sait rien, et que sur le coin ou je suis (dans le 92) c’est absolument pas une priorité pour des tas de bonnes et de mauvaises raisons... Et que en plus moi les elections ça a jamais été mon bléme (sauf sur le plan syndical) et que je préfére qu’on parle des ripostes nécessaires "dans la rue" etc etc etc Comme la discussion donne soif, on reprend un petit blanc, on parle de choses qui fachent moins (en fait on est aussi tous les deux des passionnés de jazz et on s’échange des disques/CD/MP3) Et a la fin, il dit "ouais en fait vous a la ligue vous etes devenus totalement électoralistes" Et ça me fait rire, mais ça me fait rire !

      Marc LCR

    • Oui ou non pour aller vers le socialisme il faut un rassemblement populaire majoritaire conscient des enjeux de classe ?

      Ceux qui répondront non à cette question devront expliquer alors comment y parvenir ? avec une minorité agissante ?

      Dans quelques temps, la vérité éclatera, car la vérité fait toujours son chemin. Toutes les promesses de Sarkozy qui ont trompé notre peuple voleront en éclat car on ne peut pas à la fois contenter le capital et l’immense majorité des gens.

      La lutte de classe n’est pas une idée inventée par les communistes, elle est la réalité du développement historique. Les capitalistes les plus éclairés et leur politologues, leurs idéologues, en ont conscience et ont compris depuis belle lurette l’intérêt pour eux de s ’organiser et d’avoir leurs propres forces politiques pour empêcher que l’ordre établi ne soit remplacé par la démocratie à tous les niveaux de la société et en particulier dans la sphère économique, à l’entreprise, dans les organismes financiers, dans les groupes de communication, car la démocratie dont ils se gargarisent à longeur d’antennes ou de réceptions mondaines c’est ce qu’ils craignent comme la peste dès lors qu’elle devient concrète, qu’elle est portée par la lutte des gens, qu’elle permet au peuple non seulement de voter mais aussi de s’emparer du pouvoir de décider.

      C’est pourquoi le peuple quant à lui a besoin de son parti révolutionnaire, de sa théorie révolutionnaire sans cesse en prise directe avec la pratique démocratique : c’est pour cela que nous avons besoin d’un Parti communiste en France qui éclaire les citoyens sur les enjeux de classe et qui en permanence les appelle à être les acteurs engagés d’une lutte démocratique pour une transformation radicale de la société, sans laquelle nous irons vers la barbarie. A l’heure où nous disposons dans ce pays de tout ce qu’il faut pour construire une société nouvelle, il reste à notre peuple d’être acteur d’un projet transformateur soutenu dans les luttes par un rassemblement majoritaire pleinement conscient des enjeux de classe et autonome des combinaisons politiciennes. Comment pourrait-il y parvenir sans un Parti communiste vraiment révolutionnaire, un parti communiste qui renoue avec le marxisme dont la fécondité au contact de la réalité de la France du XXIème siècle ne peut qu’enrichir la pratique citoyenne. . Le chemin sera difficile, car la bourgeoisie ne renonce jamais de son plein gré à son pouvoir comme elle ne renonce jamais à briser les organisations révolutionnaires. La démocratie est la clef de l’avenir.

      Jean-Paul LEGRAND