rectification salutaire du PTB

Depuis plusieurs mois, le PTB a engagé une rectification salutaire contre le cours opportuniste propulsé par l’ex-secrétaire-générale Nadine Rosa Rosso.

L’histoire de cette lutte entre les deux lignes est complexe. En tant qu’observateur extérieur mais proche du peuple belge et de ses militants d’avant-garde, voici les principales caractéristiques que je peux analyser.

L’histoire brève remonte à une bonne année. Dans le contexte des élections du printemps 2003, Rosa Rosso impulse une "ligne d’ouverture" qui amène le Parti à se dissoudre dans des coalitions hétéroclites : RESIST en Flandre est formé avec des nationalistes arabo-islamiques, MARIA à Bruxelles est une liste syndicaliste opposés à la fermeture de la Sabena. Elle pose moins de problème politique que Resist mais elle est assez apolitique sur le fond. Quelques militants se révoltent contre l’aventure avec Resist mais on ne les laisse pas discuter sérieusement. En Wallonie, le PTB se présente avec fierté sous son propre drapeau mais avec une candidature trop personnalisée et pas ouvrière. En Flandre, le PTB présente aussi quelques listes pour la chambre des députés mais les pourcentages sont les plus mauvais depuis trente ans.

Le résultat est catastrophique. Les scores sont très mauvais dans les trois régions du pays. Des militants sont découragés surtout parce que la direction du Parti avait annoncé qu’on allait avoir au moins trois ou quatre députés. La presse du Parti avait parlé "des armes secrètes" qui permettaient de vaincre. Il s’agissait bêtement d’un call center électoral !!!

Dans les mois qui suivèrent, Rosa Rosso mit au point une stratégie de déstabilisation du Parti. Une grande enquête « portes ouvertes » fut lancée. L’on invitait à critiquer le sectarisme et le dogmatisme, bien sûr. Des allusions de plus en plus perfides étaient lancées contre le Président du Parti, le camarade Ludo Martens, accusé de négliger le Parti en raison de son activité internationaliste au Congo. Des cadres sains étaient accusés de freiner la rectification. Rosa Rosso prétendit rédiger une résolution qui était une déclaration de guerre contre la conception léniniste du Parti. Les élections bourgeoises deviennent alors le critère absolu. « Il faut gagner quelques élus dans un avenir proche sinon nous disparaîtrons », dit-elle. Elle proposait une dissolution du Parti dans la mouvance « altermondialiste » composée de trotskystes, de révisionnistes, d’anarchistes, de petits-bourgeois de différents types. Cette mouvance est unie seulement sur son rejet du parti prolétarien et des enseignements du camarade Staline présenté comme un assassin à cause de son combat historique contre le trostkysme. Dans certaines interventions, elle donnait en exemple les trotskystes français, portugais et écossais qui « arrivent eux à avoir des élus ». Rosa Rosso manoeuvrat pour éliminer le Président du Parti ou le réduire à un rôle de fantoche comme la perfide Jiang Tsing avait tenté de faire avec le Président Mao Zedong. Elle prétendait qu’il faut une direction unique, la sienne. Elle révisait l’histoire du Parti et s’attribuait des mérites qu’elle n’a pas.

Peu à peu, les cadres sains redressent la tête. Ils refusent le liquidationnisme « altermondialiste ». Ils rejettent le travail dispersé et préconisent la reprise d’un travail axé sur la classe ouvrière, ils refusent l’anarchie organisationnelle et rétablissent une direction ferme et vigilante. Rosa Rosso présente une démission dans un discours hystérique et sentimental en croyant intimider le Parti. Peine perdue, lors d’historiques journées en décembre-janvier, le Comité central secoue le joug et destitue Rosa Rosso de toutes ses charges. Dans son message publié dans Solidaire du 18 février 2004, le Comité central indique avec simplicité, franchise et sobriété quelles sont les tâches pour l’avenir.

L’enjeu sur le long terme était considérable. Rosa Rosso a révélé que, sur le fond, elle rejetait l’existence d’un Parti qui lutte pour la dictature du prolétariat. Sous des dehors légers et ironiques et sous la forme de blague, elle se montrait de plus en plus insolente à l’égard du Président du Parti et de sa direction historique. Sa soi-disant défense du camarade Staline était faite que du bout des lèvres et toujours avec un petit sourire réservé. A la suite d’un voyage au Vietnam, elle avait tenu des propos inadmissibles contre la République Populaire de Chine en raison du conflit sino-vietnamien de 1977-78.

Le Parti a repris son orientation correcte. Le travail à faire est énorme. Les dégas commis par Rosa Rosso et ses complices doivent être réparés mais le coeur y est. Les militants communistes savent que c’est de l’intérieur que les citadelles les plus solides peuvent tombées. Ils ont paré le coup. De nouvelles victoires les attendent.

José Martín González