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Organiser la solidarité avec les grévistes.

Publie le samedi 17 novembre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Déclaration d’Olivier Besancenot.

Depuis les 13 et 14 novembre, les cheminots, les agents de la RATP ainsi que les gaziers et électriciens manifestent de façon massive, par la grève, leur refus de la destruction de leur régime de retraite et de l’allongement de la durée de cotisation prévu pour tous les salariés en 2008. Parallèlement, les étudiants refusent la loi Pécresse, les avocats se mobilisent contre la réforme à la hache de la carte judiciaire par Rachida Dati et le 20 novembre, les fonctionnaires seront en grève. X.Bertrand, ministre du Travail, en est réduit à exiger des organisations syndicales qu’elles appellent à la reprise du travail pour que les pseudo négociations s’ouvrent.

En effet, il n’est en aucune façon prévu de revenir sur les 40 annuités, l’indexation des retraites sur les prix et la décote. C’est inacceptable. Devant cette résistance qui tient en échec Sarkozy, l’UMP prépare des contre-manifestations pour faire plier les salariés en grève. Les partis de gauche doivent prendre rapidement leurs responsabilités et des initiatives de solidarité avec les grévistes. C’est pourquoi, je propose à tous les premiers responsables des partis de gauche une réunion unitaire, dans les plus brefs délais, afin de décider ensemble toutes les initiatives de soutien aux grévistes et à leurs revendications.

Le 16 novembre 2007.

La LCR vient de faire imprimer des autocollants en solidarité avec les grévistes. Vous pouvez les obtenir auprès des militants de la Ligue de votre ville ou de votre région.

Messages

  • La LCR de Mister Olive (le seul, le vrai !) a raison !

    "Tous ensemble pour leur foutre au cul !" - M.Colucci

     :)

    Brunz

    • Salut,

      Merci Brunz de ton soutien, mais pour être bien clair sur nos intentions, on a surtout pas envie d’avoir raison tout seul !
      Ce n’est pas pour rien si on a pas mis le logo de la Ligue sur ces autocollants, on veut que tous les militants, quel que soit leur orga, ainsi que les non-organisés, s’en emparent, se le collent dessus, en recouvrent les gares, les panneaux pub, etc....
      Ce n’est pas la Ligue à elle toute seule (nous sommes grosso modo 4000...) qui va organiser cette jonction grevistes-usagers, et toutes les initiatives que cela appelle, il faut qu’on soit tous dans ce combat, qu’on manifeste notre solidarité et qu’on explique aux "non régime spé" pourquoi ce mouvement les concernent aussi.
      Nous avons d’ailleurs fait la proposition à TOUTE la gauche, du PS à LO en passant par AL d’organiser ensemble un grand meeting de soutien aux grévistes. Pour l’instant pas de réponse malheureusement...
      Qu’est ce qu’on attend pour s’y mettre ensemble bordel ????

      Louis, LCR

  • Les grèves de 1995, les mobilisations sociales de 2003, le "Non" de 2005 au Traité constitutionnel européen, le mouvement contre le CPE de 2006 ont contribué à freiner en France la contre-réforme libérale qui l’a emporté partout en Europe. Aujourd’hui, Sarkozy et son Gouvernement veulent faire de la grève des cheminots et du mouvement dans les universités un test. S’ils parviennent à les briser, ils espèrent avoir les mains libres pour faire passer au pas de charge le train de réformes annoncé sur le Droit du travail, sur le système de santé, sur la protection sociale. Ils engagent pour cela une bataille d’opinion visant à diviser et opposer ceux qui se lèvent tôt à ceux qui sont supposés se prélasser sur le mol oreiller de l’assistanat, le secteur privé au secteur public, les méritants aux récalcitrants, les étudiants studieux aux insoumis. C’est pourquoi l’offensive gouvernementale commence par la remise en cause des régimes dits "spéciaux" présentés comme un privilège contraire à l’égalité, mais elle se poursuivra par l’augmentation pour toutes et tous de l’âge de la retraite, par la privatisation des services de santé et des assurances contre la maladie et la vieillesse, au détriment de la protection sociale par répartition.

    Les cheminots ne luttent pas seulement pour défendre un droit à la retraite obtenu en raison de la pénibilité de leur travail. Ils luttent aussi, comme les employés du métro, les postiers, les électriciens, les personnels de santé, les enseignants, pour défendre ce qui reste de service public contre la concurrence débridée de tous contre tous. La double défense de la solidarité sociale et des conditions de l’autonomie de chaque individu passe au contraire par un partage du temps de travail sans perte de salaire, par le maintien du droit d’accès à la retraite égal dans le privé et le public, tenant compte de la pénibilité du travail, par un retour aux 37,5 annuités pour tous. La loi mal nommée d’autonomie des universités ne les soustrait aux tutelles étatiques que pour mieux faire croître parallèlement l’arbitraire bureaucratique et féodal de Présidents d’universités imitant le management des entreprises privées, et la dépendance à l’égard des marchés. Elle amorce une logique de démantèlement de l’Enseignement supérieur public, d’augmentation des droits d’inscription des étudiants, de fragmentation du corps enseignant, de subordination aux lois de la concurrence et aux caprices du marché du travail. Elle affaiblit le droit à l’étude et l’espace public d’éducation.

    Tels sont les enjeux de la bataille sociale engagée. C’est pourquoi, non seulement nous nous déclarons solidaires de la grève des cheminots et des universités en lutte, et manifesterons à leur côté, mais nous participerons à une mobilisation d’ensemble et à une convergence de ces luttes pour la journée de grèves du 20 novembre dans la Fonction publique et au-delà.

    Les signatures sont à envoyer à : Solidarité