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La LCR, star du défilé : Face à une gauche atone, Besancenot occupe l’espace de la radicalité

Publie le mercredi 21 novembre 2007 par Open-Publishing
21 commentaires

de MATTHIEU ÉCOIFFIER

Un tremplin dans le défilé. Olivier Besancenot, venu tracter hier à Port-Royal dans la manifestation parisienne, fait un tabac et… la promo de son futur parti « 100 %» indépendant de la gauche de gouvernement.

Avec des syndicats entrés dans la négociation, le leader de la LCR occupe à plein l’espace de la radicalité. « Ça va être un bras de fer pour résister à la campagne d’opinion orchestrée, aux divisions des syndicats et aux problèmes de pognon des grévistes les plus démunis », analyse-t-il. Mais il « ne tortille pas » sur son soutien aux grévistes « contrairement au PS et au PC qui refusent notre proposition d’une initiative commune » et espère bien en tirer des bénéfices politiques. « Il n’y a personne entre Sarko et Besancenot », constatait un député UMP la semaine dernière. Un constat en partie vérifiable hier dans le cortège.

En apercevant « Olivier » dans sa veste siglée « La Poste », cheminots et agents de la RATP de la CGT et enseignants FSU le congratulent : « Bravo Olivier, on est des soixante-huitards et on est fier de vous ! », lance une dame du Réseau éducation sans frontières. « Il n’a plus ce côté un peu morgue, il est très structuré », s’emballe une retraitée. Beaucoup acceptent l’autocollant de la LCR : « Usagers-grévistes : solidaires ». Et prennent, sans le lire, le tract appelant à un meeting pour la « résistance sociale et le nouveau parti anticapitaliste » demain à La Mutualité.

La popularité de Besancenot fait aussi écho à son discours sur la redistribution des richesses. Ses mentors de la LCR savourent : « C’est la première fois que la Ligue a un tel poids, il est le correspondant politique de ceux qui se battent », assure François Sabado. « Olivier est leur porte-voix », ajoute Alain Krivine.

Reste à transformer l’essai : « J’ai ma carte CGT et j’ai voté pour lui, mais adhérer non », explique Patrick, un agent de la SNCF. « Sur son seul nom, je n’irai pas dans son parti. Mais s’il y a Buffet, Mélenchon, Emmanuelli oui », explique une manifestante, regrettant que Besancenot fasse « bande à part ».

http://www.liberation.fr/actualite/...

Messages

  • Ben j’espère qu’il continuera sa "bande a part" car au moins la ligne est claire. Il faut juste éviter d’en faire "un dieu, un césar ou un tribun" (dixit l’internationale)

  • Je croyais que les manifs etaient a l’appel des syndicats !

    Militant communiste, j’aurai pu me coller le macaron PCF, à la manif de GRENOBLE.

    Tout est bon a L.C.R. de gesticuler et se presenter comme les purs et durs de

    la révolution.

    JMP-38

  • Il convient de comprendre le ton et la teneur de cet article au regard des enjeux politiques à venir. la fortune de besancenot, c’est son tir constant contre la gauche parlementaire et son amalgame permanent PS-PC.
    Faut-il lui rappeler, lui qui ose dire que le PCF est hostile à l’unité, que le 27 octobre il a refusé de participer à la manif proposée par le PCF, que la LCR a toujours refusé de participer au collectif "riposte",qu’il fut le premier à allumer la mêche de la division lors de la désignation de la candidature pour la présidentielle ?
    Tout ce qui assurera la promotion de ce courant sectaire est bon à prendre pour la droite.
    Cela ne dédouane pas le PS et sa disparition politique, mais bloque toute espèce de projet transformateur réel. La surenchère de Besancenot rejoint ici l’évanescence socialiste. Tous deux, PS et LCR laissent échapper, l’un par splendide isolement sectaire, l’autre par noyade dans la gestion fidèle du capital, la possibilité d’une transformation réelle de la réalité.
    C’est la raison pour laquelle j’ai quitté l’extrème gauche pour rejoindre le PCF, par ailleurs très présent dans toutes les manifs de France, mais, est-ce un hasard, jamais cité dans les média.

    Léon

    • Léon, tu peux être en colère contre la LCR, Krivine, ou Besancenot, leur reprocher bcp de choses, en effet. Mais il faut pas dire de contre vérités. Surtout que je pense que tant les mouvements sociaux que "la gauche" que le communisme ont aussi besoin de ces camarades-là aujourd’hui.

      Ce n’est pas parce que les faits leur donnent en partie raison (et à nous, tort...), ce n’est pas parce qu’ils tirent mieux leur épingle du jeu que nous, parce qu’ils sont plus "visibles" que nous devons leur cracher à la figure. En tant que coco, j’ai plus de sympathie pour la LCR que pour le PS aujourd’hui.

      La LCR a participé au collectif Riposte, et elle s’en est retirée parce que la part était faite trop belle au PS , parce que le communiqué qui est sorti de ces "tractations" était si mou du genou qu’il n’aurait même pas dérangé un sarkozyste !

      Dire des vérités c’est important - on peut en dire certaines sur la LCR. Mais il ne faut pas mentir. Pas nous. N’utilisons pas les armes de l’ennemi de classe ,elles se retournent toujours contre nous.

      Fraternellement
      La Louve (PCF)

    • Militants & sympathisants LCR, PCF, LO etc... : même combat ! Arrêtons les disputes, enterrons les différends. C’est d’une union de toutes les forces vives de la gauche radicale dont nous avons besoin aujourd’hui, pas de dissensions, de luttes d’influence et de jalousies.

      G.B.

    • Besancenot est en ce moment le seul qui émerge...On peut s’en énerver mais après tout....
      Le PCF est bc trop plongé dans les municipales....

      IlROsso...

    • Le discours de besancenot ne s’écarte pas des "basiques", du minimum syndical de défense des intérêts de la classe exploitée.

      Rien d’exceptionnel et des choses qui devraient pouvoir être défendues pas l’âme de la gauche, la gauche populaire, celle effectivement des communistes, des libertaires, de tous poils...

      Comment en est-on arrivé là qu’un discours de défense élémentaire ressorte tant face aux mièvreries, calculs, abandons, discours incompréhensibles, indéchiffrables qui nous assaillent où on voit des gens de gauche s’excuser presque de défendre, en murmurant dans leur barbe, des choses élémentaires ?

      Il y a des années de cela un tel discours aurait été considéré comme simplement syndicaliste, maintenant on s’esbaudit, on crie à l’exception, comment tout celà nous est-il arrivé ?

      Que la gauche communiste, autogestionnaire, LOtiste, LCRigène , liberteuse, se mette au diapason, un minimum unie, sans être obsédée pour avoir à n’importe quel prix des postes, et je crois que des Besancenots on en fabriquera comme des petits pains, là où la LCR fait de l’artisanat et du cousu main sans pouvoir aller bien plus loin.

      Besancenot, tu ne peux faire le parti que tu désires, par contre nous pouvons le faire tous , des communistes de tous poils du dedans comme du dehors, aux sauces les plus diverses.....

      Copas

    • Copas, nous ne voulons pas le faire seul, ce nouveau parti. Mais nous tenons à une délimitation politique minimum : on ne veut pas se laisser embarquer dans une stratégie qui nous semble une impasse, alors même que la notre semble mieux perçue et plus mobilisatrice.

      Pour partir de la réalité et pas fantasmer sur nos intentions, voici ci-dessous, à titre d’exemple, l’invitation que notre petite section de la France profonde a rédigée pour essayer de provoquer rencontres et discussions autour de cette idée de nouveau parti anticapitaliste.

      Chico

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      Chers amis,

      Nous vous invitons à participer au débat que les militants de la LCR de xxxxx organisent le xxxxx 2007, sur le thème de la construction d’un nouveau parti, (perspective portée par la LCR et par son porte parole Olivier Besancenot, et qui a été présentée publiquement à notre dernière université d’été).

      Nous partons de constats simples :
       les travailleurs ont besoin d’un parti relayant dans le champ politique les aspirations portées par les luttes,
       aucun parti existant n’est en mesure de remplir ce rôle, aucun parti existant ne peut prétendre à lui seul l’incarner dans l’avenir,
       la gauche de la gauche est sortie en ruines de la dernière séquence électorale, et même si nous avons le sentiment qu’au milieu de ce champ de ruines la LCR est un petit mur qui tient encore debout, nous savons qu’un mur ne suffit pas à faire une maison,
       la situation politique a changé fondamentalement, un cycle s’est achevé avec la chute du mur de Berlin, avec le basculement des partis socialistes dans le libéralisme, avec l’offensive capitaliste violente menée grâce à la mondialisation. Un projet politique radicalement nouveau est donc nécessaire.

      Notre objectif :
      Il n’est pas de relooker la LCR. Nous avons l’ambition de contribuer à l’émergence d’une nouvelle force permettant de résister à l’offensive brutale de la droite et de porter un projet alternatif.
      Ce nouveau parti aurait pour objectif de rassembler des gens aujourd’hui dispersés : des militants politiques, syndicaux ou associatifs, des organisations existantes, mais aussi des travailleurs et des jeunes aujourd’hui inorganisés mais révoltés par la précarité, les inégalités, l’exploitation…

      La délimitation politique pourrait se résumer ainsi :
       un parti anticapitaliste, portant l’idée qu’« un autre monde est possible », où « nos vies vaudraient plus que leurs profits »,
       un parti de profonde transformation sociale, c’est à dire qui veut révolutionner la société, qui pense qu’une rupture sera nécessaire pour arriver à une organisation sociale plus juste,
       un parti des luttes, c’est à dire non seulement un parti qui porte les revendications exprimées au travers des luttes sociales, mais aussi un parti qui pense que ce n’est qu’en s’appuyant sur les luttes que l’on peut faire bouger les choses,
       un parti indépendant des institutions et de la gauche libérale, un parti qui ne va pas faire dans les exécutifs le contraire de ce qu’il réclame dans la rue. Un parti dont la perspective stratégique ne soit pas de tenter de tirer le PS à gauche pour influer à la marge sur la politique d’un éventuel gouvernement encore vaguement social-démocrate, mais qui trace la perspective d’un gouvernement appuyé sur les luttes et nourri par elles.

      Pour le reste, tout est à définir, à écrire, à inventer, à construire collectivement.
      Alors parlons-en ensemble !

    • Je ne parle pas de faire une cathédrale de guimauve , comme cela se fit dans les comités post-2005.

      Ni de faire un truc non délimité.
      J’ai assez crié contre cela.

      Vous parlez d’un parti autour de vous. Mais faut-il remarquer à nouveau que vous n’avez pas les forces pour faire cela. Peut-être pour recruter un peu autour de vous (doubler peut-être) mais pas assez pour faire un parti digne de ce nom. Ca risque d’être bien plus compliqué que cela. Au delà du double de vous et vous vous retrouvez à ne faire que former d’autres militants (un processus paradoxal qui aboutit à une dérive sectaire, voir le "PT"), alors ? Si vous confortez votre diagnostic qui vous amène à penser qu’un parti de révolutionnaires est possible il faut bien prendre en compte qu’il existe des militants ailleurs.

      Je ne vous demande pas de changer , d’être autre chose que ce que vous êtes. C’est bien. Chacun son job. Je pense que ce que vous proposez ne diffère pas énormément de ce que pensent beaucoup, mais qu’il est possible que d’autres le fassent avec leur chemin, qui n’est pas forcement un regroupement autour de vous et qu’il convient dés lors d’être attentifs.

      Il existe des courants en gestation dans et autour du PC qui veulent redresser ce parti, il existe LO, et quelques autres. Il faut avoir les yeux ouverts et savourer des fois ce qui se passe qui, des fois, montre des évolutions surprenantes et prometteuses. En portant un regard bienveillant sur ces processus. De la même façon qu’on trouve dans la discipline des AG démocratiques et unitaires des travailleurs qui, de fait , font face à Sarko de la plus belle des façons et sont incontestablement des gens qui auront leur place dans un parti rassemblant. Eux ont prouvé par les actes leur résistance et leur détermination. C’est plus parlant cela que bien des proclamations (ou envolées de Copas).

      Les deux versants sont utiles pour aller vers une force importante, les deux se conjuguent.

      Copas

    • Bien , je partage cet avis éclairé, signe que des choses changent (encore trop peu) au PC (dont je suis adhérent=). MP 37

  • Au vu de ce qui se passe autour de moi, j’ai l’impression que la LCR a franchi un nouveau pallier : de sympathique, elle est devenue utile. On ne voit pas comment on pourrait bâtir un parti vraiment de gauche sans la LCR et sans Olivier Besancenot !

  • Plus je vieillis plus je trouve le discours de Besancenot de gauche juste.

    T’as raison Josiane : "Mais que fout le PS ?"

  • Tt comme 86 _92 , j’espère qu’il restera "pur et dur" O B et je vais y adhérer ,moi , à ce parti anticapitaliste !

    Sinon , le PC , j’adhère à ses idées , ses valeurs sont les miennes , mais le voir sans arrêt lorgner du côté du PS qui n’a de socialiste que le nom qi’il prétend se donner , alors là , non !
    La "gauche du ps " n’est pas la mienne et ce depuis longtemps , depuis qu’il a cessé de parler lutte et résistance et accepté le libéralisme comme une évidence impossible à dépasser . Les pays d’Amérique latine se soulèvent et résistent à l’oncle Sam , alors pourquoi pas nous ? NOUS LE VALONS BIEN.
    Gardons la tête haute . Que les autres nous suivent ou restent sur le bord du chemin.

    Le peuple souffre et gronde : il attend des actes forts , un parti qui le représente , porte ses attentes et les intègre dans sa construction.

    EVE