Accueil > Lutte ouvrière négocie des alliances avec le PCF et le PS

Lutte ouvrière négocie des alliances avec le PCF et le PS

Publie le jeudi 29 novembre 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

de Sylvia Zappi

Le changement de stratégie de Lutte ouvrière se confirme. L’organisation d’Arlette Laguiller a ouvert dans plusieurs villes des pourparlers avec le PCF et le PS, tout en refusant les offres d’alliance que lui proposait la LCR. Une première pour l’organisation trotskiste, jusqu’ici prompte à fustiger la gauche "qui trahit".

Marginalisée par le faible score d’Arlette Laguiller à l’élection présidentielle, L0 - qui compte seulement 33 conseillers municipaux, élus en 2001 sur des listes autonomes - a décidé d’adopter une politique à géométrie variable pour les élections de mars 2008. Là où ses troupes sont bien implantées, LO présentera des listes seule. Sa direction envisage un total de 200 listes autonomes. Ailleurs, des contacts ont été pris "avec tout le monde". Mais plus particulièrement avec le PCF et le PS.

LO ne veut pas se laisser isoler à gauche ni porter la responsabilité de la perte de mairies. Ainsi un accord a-t-il été conclu à Aubervilliers, sous la houlette de Jean-Jacques Karman, maire adjoint (PCF) : les militants de LO soutiennent la liste de Pascal Baudet, maire PCF de la ville, et devraient être en position éligible. Même chose à La Courneuve, où le maire Gilles Poux obtient le soutien des amis d’Arlette Laguiller : "Ils ont même accepté l’hypothèse d’une fusion de liste avec le PS au second tour", précise M. Poux. Des discussions ont eu lieu, samedi 24 novembre, à Saint-Denis, à Bobigny, au Blanc-Mesnil et à Aulnay-sous-Bois. LO a même demandé un rendez-vous à la fédération PCF de Seine-Saint-Denis.

"NOUS DISCUTONS"

Pour LO, il s’agit de "ne pas nuire au PCF là où le PS veut lui prendre la mairie". "Il ne nous est pas indifférent qu’il y ait 40 % de logements sociaux dans une ville", précise Georges Kaldy, membre de la direction de LO, qui se dit ouvert à la participation à un exécutif local : "Gérer une municipalité ne nous gêne pas. Il y a des petites marges pour faire avancer nos propositions." "Cette ligne semble s’appliquer partout", confirme Michel Laurent, membre de l’exécutif communiste.

Dans l’Ouest, c’est avec les socialistes que Lutte ouvrière a ouvert les "discussions". A Saint-Brieuc, la liste conduite par la députée PS Danielle Bousquet comptera un siège pour LO. Des contacts ont aussi été noués à Lorient (Morbihan), Angers et Avrillé (Maine-et-Loire). "Nous n’offrons pas nos services au PS, mais là où la gauche peut être supplantée par la droite ou regagner une municipalité, nous discutons. Nous ne voulons pas que notre score puisse favoriser la droite", insiste M. Kaldy. Ces contacts restent "isolés", précise Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections du PS.

Il ne s’agit pas d’une révolution, assure la direction de LO, juste d’un "changement de contexte politique". "En 2001, on n’avait pas envie de cautionner la gauche au pouvoir. L’élection de Sarkozy et son offensive générale contre les travailleurs ont changé la donne", explique M. Kaldy.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-982949,0.html

Messages