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Semaine antipub du 23 au 29 avril 2004 - Paris

Publie le mercredi 14 avril 2004 par Open-Publishing

Vendredi 23 avril
*Emission radio consacrée à l’idéologie publicitaire en présence de
François Brune, auteur de "L’idéologie aujourd’hui : analyses du discours
médiatico-publicitaires"
Offensive, émission de l’Offensive Libertaire et Sociale
21H à 22H30 sur Radio Libertaire 89.4 MHz

Samedi 24 avril
*Rassemblement festif contre la publicité
14H à la place du Châtelet (M° Châtelet, devant la fontaine)
*Action nationale antipub : soyez inventif-ves...
A partir de 19H au lieu de votre choix

Lundi 26 avril
*Action pour la liberté d’expression et de circulation
17H à la place du Châtelet (M° Châtelet, devant la fontaine)

Mardi 27 avril
*Projection-conférence-débat sur la publicité
Projection du film "Femmes affiches, femmes potiches, on en a plein les
miches : un an de lutte du Collectif contre le publisexisme" - 37 min.
Débat en présence de François Brune, auteur de "Le bonheur conforme" et
de "L’idéologie aujourd’hui : analyses du discours
médiatico-publicitaires", et de plusieurs militant-es et groupes antipub
19H45 au cinéma le Barbizon (141 rue de Tolbiac 75013 Paris - M° Tolbiac)

Mercredi 28 avril
*Rassemblement de soutien aux 62 inculpé-es antipubs (pour le résultat du
délibéré du procès)
13H devant le Tribunal de Grande Instance de Paris (4 bd du Palais 75055
Paris RP - M° Cité)

Jeudi 29 avril
*Concert des Ongles noirs en soutien aux 62 inculpé-es antipubs
22h au Sentier des Halles (50 rue d’Aboukir 75002 Paris - M° Les Halles -
PAF : 8/10 euros)
 www.lesonglesnoirs.net

La pub ou la liberté ?

Chaque jour dans le métro, la rue, les médias, sur les routes, nous
recevons en moyenne 2500 messages publicitaires[1]. Cette agression peut
paraître anodine pour certain-es, elle est pourtant redoutablement
efficace. Les annonceurs y consacrent plus de 24 milliards d’euros par
an.

Vous pensez que la pub est une forme d’art ? C’est avant tout une
propagande marchande. Si les publicitaires font dans le beau, le rigolo
ou le nouveau, c’est seulement pour vous faire mettre la main au
porte-monnaie. Enfermé-es sous terre, ballotté-es dans les wagons, nous,
usager-ères du métro, promeneur-euses ou chaland-es, sommes à la merci de
l’avalanche d’affiches qui couvrent les couloirs, les quais, les bus, les
rues, etc.

Les publicitaires profitent de notre passivité pour nous imposer des
images, des idées et des désirs que nous ne choisissons pas, et dont le
seul message est : pour exister, il faut consommer, acheter !
Les rengaines les plus réactionnaires sont ainsi chaque jour rebattues :
la pub montre un monde formaté où le bonheur peut s’acheter (sic), où les
rôles sexués (sexistes !) sont nettement tranchés (aux femmes-objets
érotiques s’opposent les hommes virils et volontaires), où la couleur de
peau vire à un blanc tristement uniforme (sauf pour les produits à base
de noix de coco !), où les seules personnes âgées sont montrées comme
atteintes d’un mal à éradiquer (pour la pub : vieillesse = laideur =
abandon = mort).

Espace public ou espace soumis ?

Il est impossible d’éviter la pub qui « orne » les murs du métro, et plus
largement tout l’espace public ainsi privatisé. Or ces images nous
agressent en nous disant quoi penser, quoi rêver, comment se comporter et
en nous imposant une image de nous-même dévalorisée. Alors que sévit
toujours une loi (datant de 1942, donc de Pétain) qui sanctionne la
distribution de tracts dans le métro, les publicitaires, eux, envahissent
l’espace. Le règne sans partage de la marchandise sur nos vies est le fer
de lance d’un ordre sécuritaire grandissant.

La liberté d’expression n’est pas tolérée : elle se paye ou se fait
réprimer si elle déborde des cadres définis par l’Etat et les
entreprises. Ainsi en est-il des personnes qui ont voulu exprimer leur
refus de la pub. Résultat : une poignée d’entre elles sont attaquées en
justice par Métrobus (filiale du groupe Publicis) et la RATP pour
dégradation d’espaces publicitaires dans le métro. Et si c’était la pub qui dégradait
nos relations sociales, nos aspirations, et plus largement nos vies ? La
publicité (tout comme le déploiement sécuritaire) pervertit l’espace
public. Celui-ci devient une zone de contrôle et de consommation alors
qu’il devrait être un lieu de vie collective, de création et de libre
expression.

Nous refusons de nous laisser endoctriner passivement par des
représentations capitalistes, sexistes, racistes, âgistes, homophobes,
anti-écologiques et mortifères.

Nous voulons des espaces libérés de toute publicité. Nous soutenons et
appelons à soutenir toutes les personnes qui résistent à la propagande
publicitaire.

[1] Le Monde diplomatique, Ignacio Ramonet, « La pieuvre publicitaire »,
mai 2001.

Organisé par :
Collectif Contre le Publisexisme,
Dignité
Fédération Anarchiste
Offensive Libertaire et Sociale
Résistance à l’Agression Publicitaire
Réseau pour l’Abolition des Transports Payants
Robert Johnson

CONTACTS
semaineantipub@no-log.org

infos disponibles sur
 http://publisexisme.samizdat.net,
 http://offensive.samizdat.net ou
 http://www.antipub.net