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Le moral des ménages français au plus bas en décembre

Publie le vendredi 4 janvier 2008 par Open-Publishing
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Le moral des ménages français au plus bas en décembre
ven. janv. 4, 2008 11:21 CST

PARIS (Reuters) - Le moral des Français a poursuivi son recul en décembre pour tomber à son plus bas niveau depuis 19 mois, faisant craindre pour les dépenses de consommation dans la deuxième économie de la zone euro.

L’indicateur résumé de l’opinion des ménages a reculé à -29 en données corrigées des variations saisonnières après -28 (confirmé) en novembre, annonce l’Insee. Seize économistes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un chiffre stable à -28.

S’il a freiné sa chute en décembre après une dégringolade de cinq points le mois précédent, l’indicateur résumé n’en a pas moins baissé pour le cinquième mois consécutif et il se situe maintenant à son plus bas depuis mai 2006, pendant la crise du CPE, quand il avait reculé jusqu’à -29 également.

La fin des grèves dans les transports en novembre et l’approche de Noël n’ont donc pas rendu le sourire aux ménages français.

"En novembre on avait eu une dégradation du sentiment sur le chômage et l’inflation. On est toujours dans un climat difficile et, avec l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières, il n’y a pas de quoi rassurer les ménages", commente Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel Leven à Paris.

"Cela ne permet pas d’espérer un très fort rebond de la consommation. Le sentiment général semble être que les dépenses des ménages ont été plus restreintes à Noël".

UN SIGNAL INQUIÉTANT

La consommation des ménages, principal moteur de la croissance économique française, avait accusé une baisse inattendue en novembre. Les chiffres de la confiance viennent renforcer les inquiétudes pour le début 2008.

"C’est un signal très inquiétant pour l’économie française : la consommation en produits manufacturés s’est inscrite en baisse depuis septembre, de sorte que la croissance du PIB au quatrième trimestre a dû être très faible", relève Alexander Law, économiste chez Xerfi, qui anticipe un nouveau coup de frein de la consommation au premier trimestre et un PIB en hausse de 1,4% seulement en 2008.

Le gouvernement table sur une croissance du produit intérieur brut d’au moins 2% en 2007 et 2008 et le Premier ministre, François Fillon, a réaffirmé jeudi que la croissance était "sur la bonne voie". "La seconde partie de l’année 2007 montre que nous sommes sur la bonne voie contrairement à toutes les prévisions des experts", a déclaré le chef du gouvernement, tout en soulignant la nécessité d’accroître "à la fois le volume de travail et la productivité".

Le président Nicolas Sarkozy, qui avait fait du pouvoir d’achat son cheval de bataille pendant la campagne électorale, a annoncé depuis une série d’initiatives mais sans convaincre les Français : un sondage Ifop publié fin décembre dans Dimanche Ouest France révélait qu’un quart des personnes interrogées faisaient confiance au gouvernement pour augmenter leur pouvoir d’achat, alors qu’elles étaient 36% en août.

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