Accueil > OGM : Sarkozy s’engage à suspendre les cultures en cas de doute sérieux ?????

OGM : Sarkozy s’engage à suspendre les cultures en cas de doute sérieux ?????

Publie le mardi 8 janvier 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Mise à jour : 8/01/2008 14:45:35
OGM : Sarkozy s’engage à suspendre les cultures en cas de doute sérieux

Nicolas Sarkozy s’est engagé mardi à tenir tous les engagements pris lors du Grenelle de l’environnement et à suspendre la culture des OGM en cas de "doute sérieux" sur ces cultures, à la veille d’une décision cruciale sur le dossier.

"Le Grenelle sera respecté scrupuleusement : il en va de la crédibilité de l’Etat et de la politique", a affirmé le chef de l’Etat lors de sa première conférence de presse à l’Elysée depuis son élection. Si le comité de préfiguration de la Haute autorité, qui doit se prononcer mercredi sur le Mon810, seul OGM cultivé en France, "soulève des doutes sérieux sur les OGM actuellement cultivés en france je suis disposé à recourir à la clause de sauvegarde jusqu’à ce que la Commission européenne tranche le problème", a-t-il assuré.

La clause de sauvegarde permet à un pays européen d’interdire un organisme génétiquement modifié autorisé au plan communautaire, à condition toutefois de justifier cette mesure avec un dossier scientifique étayé. L’Allemagne a décidé au printemps dernier de suspendre l’autorisation du MON810 qui vise à protéger les cultures de la pyrale du maïs, une sorte de papillon dont les larves se nourrissent de l’intérieur des tiges de la plante.

L’intervention du chef de l’Etat n’a pas totalement rassuré José Bové, en grève de la faim depuis près d’une semaine avec une quinzaine de camarades afin d’obtenir un véritable gel des cultures OGM en France. "Je reste prudent quant à la suite. La clause de sauvegarde était un engagement et d’une certaine manière le président de la république le confirme puisqu’il a parlé du respect des engagements du Grenelle", a indiqué à l’AFP le leader altermondialiste.

Or, a-t-il ajouté, "la question de fond qu’on a posé, c’est la question de la parole donnée et qui doit être respectée. Je suis très circonspect", a-t-il ajouté. Il a cependant indiqué avoir "du mal à imaginer que la Haute autorité puisse décider que le Mon810 ne pose aucun problème vu tous les rapports qui existent et qui démontrent l’inverse". Le ministre de l’Agriculture Michel Barnier a annoncé qu’il recevrait mardi après-midi José Bové, une initiative qui s’inscrit "dans une démarche de dialogue et de transparence sur la question des OGM".

Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et ancienne ministre de l’Ecologie, s’est pour sa part déclarée lundi "extrêmement réticente" sur les OGM, soulignant que la "clause de précaution" lui paraissait "tout à fait justifiée". Les écologistes restent sur leurs gardes. "La Haute autorité comprend une majorité de pro-OGM", souligne Lylian Le Goff, spécialiste OGM à France nature environnement (FNE - 3.000 associations) et membre de cette instance. "Entr’ouvrir la porte aux OGM et aux risques de contamination portera un coup fatal à l’agriculture des terroirs et des AOC, qui n’admettent aucune présence d’OGM", averti M. 

Le Goff. "On aurait pu activer la clause de sauvegarde depuis longtemps", ajoute-t-il, regrettant qu’"une fois de plus le politique se défausse sur un comité Théodule". "Même avec une présence majoritaire des pro-OGM, des incertitudes scentifiques ont été mises en lumière", nuance Arnaud Gossement, porte-parole de FNE. "Quand Sarkozy dit ça, il sait que ces incertitudes scientifiques ont été avancées au sein du comité.

Car qui peut dire qu’il n’y a pas de doutes sérieux ?", fait-il observer. Les écologistes dénoncent depuis plusieurs semaines des décisions du gouvernement contraires au Grenelle, comme la construction d’une deuxième autoroute entre Saint-Etienne et Lyon et d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes au nord de Nantes.

Messages