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PINGRE ET AGITE A LA FOIS !

Publie le vendredi 11 janvier 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Pingre et Agité à la fois !

A PINGRE, subst. et adj.

 Fam. (Personne) avare, souvent avec mesquinerie. Synon. chiche, grigou, grippe-sou, ladre (vieilli ou littér.), radin (fam.), rapiat (fam.) Avec ça, ils auraient tondu un oeuf. Des pingres, quoi ! Des gens qui cachaient leur litre, quand on montait, pour ne pas offrir un verre de vin (ZOLA, Assommoir, 1877, p.499). Il ouvrait sa bourse sans compter, rachetant ainsi toute une lignée d’avares, de pingres et de grippe-sous (L. DAUDET, Entremett., 1921, p.29). La clientèle [d’un restaurant] affamée, ingrate, râleuse, pingre, jamais satisfaite (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.275).

− Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le Loreur, assez gringalet, d’une élégance provinciale où s’associaient le pingre et le cossu (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p.34).

Prononc. et Orth. : [pε̃:gʀ̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist.

 1. 1406 nom propre Pierre Le Pingre (N. DE BAYE, Journal, éd. A. Tuetey, I, 147) ;

 2. 1534 Pingres « jeu d’osselets » (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder et M. A. Screech, XX, 145) ;

 3. 1808 « avare » (HAUTEL). Mot d’orig. incertaine. On trouve pingre « pauvre » (1821), « brigand » (1798), « malheureux » (1836), (v. ESN.), et « de méchante figure, effronté, malin » (1834, BOISTE) ces sens arg., et le prov. « piètre, mesquin », auraient entraîné d’apr. SAIN. Arg., 230, la forme pop. pingre au sens de « usurier, avare ». GUIR. Lex. fr. Étymol. obsc. propose une étymol. plus complète : pour lui, pingre est une forme du mot épingle* (v. LITTRE), confirmée par les dial. pingron « épine » (Bas-Maine d’apr. Guiraud mais le mot n’est pas ds DOTTIN), et l’a. fr. pinglière « celle qui fabrique ou vend des épingles ». Pierre le Pingre (supra 1) signifierait L’Espingle « pour désigner métonymiquement « un marchand d’épingles », c’est-à-dire « d’objets sans valeur », cf. l’expr. je n’en donnerais pas une épingle (XVIIe-XIXes.) ». Le mot aurait été transmis par le jargon des merciers ambulants, car il est arg. (v. ESN.). « Le Pingre serait donc un « pauvre hère », parce que à l’orig. « un vendeur d’épingles », à partir de quoi s’est développé le sens de « chiche, avare » par croisement avec l’image du « ramasseur d’épingles » ».

Fréq. abs. littér. : 20.
DÉR.

 Pingrerie, subst. fém., fam. Avarice mesquine, synon. ladrerie, radinerie ; p. méton., manifestation de cette attitude, synon. mesquinerie. Coriolis ne put s’empêcher de sourire. Il retrouvait l’homme qui avait l’habitude de sauver ses petites avarices en les tournant en plaisanterie (...) et continuait, en se proclamant un pingre, à faire bravement dans la vie toutes les petites économies de la pingrerie

(GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p.205).

 Ce que j’ai vu de plus drôlatique, dans cet ordre d’observations, c’est l’état d’esprit de l’avare en présence d’une pingrerie à laquelle il n’avait pas encore songé (COPPEE, Franc-parler I, 1894, p.255). Il était connu sur la place pour sa pingrerie insensée (...) il (...) dépensait l’argent au compte-goutte (VIALAR, Tournez, 1956, p.178). − [pε̃gʀəʀi]. Att. ds Ac. 1935. − 1re attest. 1808 (HAUTEL) ; de pingre, suff. -erie*.

B AGITÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. ici seul le masculin sera à étudier

[Qualifie une pers. ou un organe, un attribut d’une pers.]

 1. Qui, dans l’activité de son esprit ou dans son comportement, manifeste un trouble nerveux, de caractère souvent pathologique :

 2. Ce sophiste [J.-J. Rousseau] ne savoit pas que la liberté, au contraire, est toujours tranquille, et la servitude toujours orageuse, et lui-même n’a-t-il pas vécu malheureux et agité, pour avoir préféré sa sauvage indépendance à l’accomplissement des devoirs que la société impose à tous les hommes ?

L.-G. A. DE BONALD, Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social, 1800, pp. 186-187.

 3. Il me pria de l’excuser ; la pensée de la visite que j’allais faire dans cette chambre, où gisait son bonheur, le bouleversait, me disait-il. Il me parut en effet singulièrement agité, préoccupé, comme si un mystérieux combat se fût livré dans son âme.

G. DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Apparition, 1883, p. 817.

 4. Le philosophe allait et venait, depuis cette visite de Mme Greslou, comme un homme agité, qui ne peut tenir en place, qui, sitôt en promenade, pense à rentrer, et, sitôt rentré, ne peut pas supporter sa chambre. Dans la rue, au lieu de cheminer de ce pas méthodique et qui révèle une machine nerveuse parfaitement équilibrée, il se pressait, il s’arrêtait, il gesticulait, comme disputant avec lui-même.

P. BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 209.

 5. Ah ! mais non, Fanny ! Ne te presse pas ! Ne lui parle pas maintenant ! Tu es toute nerveuse, tout agitée... Non, prends au moins le temps de réfléchir !
M. PAGNOL, Marius, 1931, IV, 10, p. 244.

 6. Celui qui tenterait de les secouer et dégoûter de leur apathie sordide risquerait de jouer le vain jeu de l’agitateur agité de Paludes.
A. GIDE, Journal, 1935, p. 1224.


Après le vocabulaire, juste un petit commentaire.

Ben dit donc , c’est de ça qu’il s’agit, un pingre agité à la fois, ceci aurait pu faire une belle chanson pour le très regretté Jacques Brel , cela ne vous donne pas une petite idée ?

Allez bonne fin de semaine à tous, et surtout n’hésiter pas de vous lacher, y a pas de mal d’en rigoler ! Que cela ne nous empèche pas de continuer.

Skapad

Messages

  • Rousseau , revient ils sont tous devenus dingos

    2. Ce sophiste [J.-J. Rousseau] ne savoit pas que la liberté, au contraire, est toujours tranquille, et la servitude toujours orageuse, et lui-même n’a-t-il pas vécu malheureux et agité, pour avoir préféré sa sauvage indépendance à l’accomplissement des devoirs que la société impose à tous les hommes ?

    Skapad.