Accueil > CREIL : les socialistes divisés, le PCF présente "La Gauche !"

CREIL : les socialistes divisés, le PCF présente "La Gauche !"

Publie le lundi 4 février 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

de Jean-Paul Legrand

Creil : réflexions sur la crise de la municipalité sortante

Lorsqu’en décembre dernier, les militants du PCF de Creil ont décidé de présenter une liste aux municipales, leur décision a provoqué la surprise parmi certains responsables du Parti socialiste et de leurs amis qui escomptaient un ralliement des communistes creillois à la liste officielle du PS conduite par Jean-Claude Villemain, maire adjoint sortant. Les communistes ont refusé de choisir entre cette liste officielle et celle du socialiste dissident Gilles Seguin lui même maire adjoint.

Ils ont depuis expliquer les très bonnes raisons qui ont conduit les communistes à offrir aux Creillois une liste de gauche nommée "La Gauche !" et cela bien au-delà d’une vision politicienne puisque leur démarche s’appuie sur une réflexion de fond qui vise à donner aux citoyens les moyens de régler le problème que quelques responsables socialistes ont provoqué par leur division et leurs luttes intestines.

Le bilan de la municipalité PS-PCF-PRG n’a pas convaincu les militants communistes qui ont émis de sévères critiques à l’endroit de la municipalité en raison d’une insuffisance de vie démocratique et qui ont rejeté l’idée d’une alliance dès le premier tour avec un PS local par ailleurs confronté à une grave crise sur fond de polémiques à propos d’un déficit de 200.000 euros dans les caisses de la fédération de l’Oise dirigé par Jean-Claude Villemain. Ce dernier a mis en cause Guillaume Fauchoix son propre directeur de cabinet et l’a carrément licencié. Du coup Fauchoix vient d’annoncer son ralliement au...Modem ! Et dans la foulée Villemain a exclu 25 militants socialistes dissidents. C’est dire la crise réelle que connaît le PS dans cette ville.

Alors que le Parti socialiste a une assise historique locale importante depuis plus d’un siècle dans cette ville ouvrière, il a frôlé la défaite aux municipales en 2001 et n’en a pas tiré les leçons en 7 ans de mandat, en offrant aux Creillois une division qui risquerait de profiter à la droite, au moment même où Sarkozy porte des coups extrêmement durs à notre peuple !

En politique les divisions ne sont jamais dues uniquement à des problèmes de personnes : ceux-ci sont la pointe immergée de l’iceberg. La division du parti socialiste, la désunion de la majorité municipale à Creil a ses raisons profondes qu’il faut chercher dans la faiblesse d’analyse sérieuse et critique des responsables de ce parti sur la situation que vivent le monde, notre pays, notre commune. Des raisons qu’il faut également chercher dans les conceptions et les pratiques qu’ils ont de la politique qui ressemblent à s’y méprendre à celles de l’ensemble de l’appareil politico-médiatique qui dirige l’Etat et qui en pénètre toutes les strates.

Il suffit pour s’en convaincre d’essayer de discuter des connaissances théoriques de cette poignée de responsables pour s’apercevoir qu’ils n’ont pas les outils pour appréhender le sujet qui nous concerne : la place et l’avenir des communes et singulièrement de la commune de Creil dans la mondialisation en cours. Ils ressassent de vieux dogmes comme celui que l’industrie ce serait fini, et qu’il faut donc s’adapter à la concurrence libérale afin d’essayer de tirer les marrons du feux du chaudron capitaliste. Il est certain qu’une telle conception ne va pas enthousiasmer les travailleurs et qu’elle est même un enterrement de première classe des grands idéaux de la gauche.

En fait la crise que connaissent ces gens et qu’ils viennent de consacrer aux yeux de la population creilloise c’est celle qui traverse toute la gauche actuelle qui arrive à la fin d’un cycle : celui d’une gauche s’appuyant sur un mélange de vieilles références au mouvement ouvrier et démocratique mais façon image d’Epinal qu’on ressortait de temps à autre pour attirer le chaland et d’un "modernisme" à la mode qui n’a été qu’une succession de renoncements au combat anti-capitaliste et d’adhésion progressive au libéralisme dominant.

A force de renoncer, il n’est pas étonnant que soient abandonnées toutes les références théoriques qui donnaient encore à la gauche une substance pour l’action. Il n’est pas étonnant que ceux qui ont dirigé Creil ces dernières années se soient enfermés dans des schémas politiciens, des combinaisons et des calculs d’apothicaires qui les poussent à procéder à des exclusions au sein même de leur propre parti. Ils sont complètement enfermés dans des stratégies de couloir à cent lieues des préoccupations populaires.

Décidément le pauvre vernis qui pouvait encore faiblement faire briller cette gauche sans projet réel de transformation sociale commence à se craqueler sous la lente mais sûre poussée de la vérité. Il est symptomatique de voir l’ancien chef de cabinet du premier responsable local des socialistes rejoindre aujourd’hui le Modem. Dans la lignée de tous ces dirigeants du PS qui vont à la soupe Sarkozienne, nous avons aussi à Creil ces transfuges qui écoeurés par les pratiques auxquels ils ont eux-mêmes participé essaient de se faire une virginité politique en rejoignant le parti de Bayrou qui, faut-il le rappeler, est le défenseur zélé et inconditionnel du capitalisme et de la droite qui se masque sous le qualificatif de "centre".

On comprend ainsi que toutes cette mélasse politique n’a rien à voir avec un véritable avenir pour la commune et son agglomération et encore moins avec un avenir pour la gauche. Je ne cesse de le dire dans cette campagne, au contact des citoyens que je rencontre : les vrais acteurs de notre avenir, ce sont eux. La gauche elle est là, dans cette espérance des Creillois et de Creilloises que ceux qui vont être élus vont enfin les aider à surmonter les difficultés que leur impose le capitalisme au quotidien.

Parce qu’il faut appeler un chat un chat. Sarkozy nous prépare la destruction de deux siècles de progrès (relatifs certes, mais progrès tout de même) en se faisant le complice de la barbarie capitaliste inédite en cours et dont notre ville subira les terribles conséquences si nous n’organisons pas tous ensemble la résistance.

Nos concitoyens n’attendent pas des miracles, ils attendent seulement de la proximité, de la considération et de l’écoute, et surtout des actes qui les associent à l’élaboration des politiques publiques et aux décisions, ils attendent que cessent les petits jeux politiciens et les invectives et que s’unissent les bonnes volontés et les compétences pour faire émerger de notre ville les talents et les projets qui lui seront nécessaires. Alors nous pourrons réinventer la gauche, celle qui se donne l’ objectif de transformer la société, à commencer par notre propre commune qui en a tant besoin !

Jean-Paul Legrand
Tête de liste de "La Gauche" à Creil

Messages

  • bravo ! qui dit GAUCHE dit ANTI-CAPITALISTE .....
    se joindre au MODEM et à la droite...ce n’est pas être de Gauche...je n’y crois pas du tout !
    la gauche ce n’est pas que les politiques , mais le peuple conscient que le Capitalisme est une exploitation de l’Homme au service du FRIC par le POUVOIR dont on nous éloigne en décidant tout et tout de suite à la façon SARKO.....façon + spectaculaire mais qui a l’aval de la droite et de sa Bourgeoisie ! faire une liste "gauche" est plus honnête pour éviter des récupèrations politiciennes qui affaiblissent le peuple de gauche.....et le trahit !!!!!!!
    bon courage !!!!!!!!