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In girum imus nocte et consumimur igni.

Publie le samedi 9 février 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

de Michel GROS

Le monde s’engage dans une nuit durable.

Là où le système capitaliste étend ses illusions naturalistes et ses prétentions hégémoniques.

Là où les politiciens offrent le spectacle pitoyable de toutes les résignations possibles et de toutes les compromissions inacceptables.

Là où ces classes du Pouvoir, inféodées aux puissances de l’argent et organisées selon les critères de la captation mafieuse des richesses, déploient une puissance de destruction dont nous entrevoyons aujourd’hui l’irréversibilité.

Là où nul projet de renversement généralisé ne vient ouvrir de nouvelles perspectives collectives.

Là où l’idée même d’une révolution est devenue orpheline.

Là où, pourtant, l’hypothèse du communisme devrait trouver toutes ses justifications.

L’émiettement d’une conscience collective d’opposition théorique et pratique au système capitaliste est à ce point visible qu’il devient dramatique, et offre à voir de la responsabilité politique l’exacte mesure de l’individualisme qui rend la société délétère. Pire. Dans la France aux relents pétainistes, le souci pour l’autre est devenu un délit.

Le « Que faire ? » revient pour quelques-uns seulement sur le devant d’une histoire prétendument achevée. Ceux qui assurent la nécessité d’une révolution. Ceux qui rendent visible la nécessité historique du communisme.

Ceux-là ont définitivement déserté les rangs du Parti socialiste. Ils se retrouvent satellisés, hors du champ d’attraction mensonger de cette fausse représentation populaire, dans une myriade d’organisations qui constate aujourd’hui la réalité de son impuissance.

L’idée inavouable, qui traîne encore dans les rangs de ceux qui s’affichent comme des anti-libéraux, d’une possible civilisation du capitalisme devient, au regard de l’intensification des ravages de ce système, une position de sociale traîtrise. La critique parcellaire des conditions d’exercice du capitalisme est une volonté produite par ce système lui-même. Une manière constante d’aveuglement sur l’unité de sa logique destructrice et aliénante.

Une urgence nouvelle s’impose. Celle de la construction du Parti des idées claires. Du Parti de l’humanité de l’Homme. Du Parti de la négation du capitalisme dominant. Du Parti du communisme.

L’initiative de la Ligue Communiste Révolutionnaire, clairement énoncée dans ce sens, doit être saluée et comprise comme la seule perspective opératoire d’une critique en acte du système capitaliste.

Il est temps de dépasser nos inopérantes certitudes, de conjoindre les richesses de nos histoires réciproques et d’effacer dans l’action commune l’idée d’une quelconque prérogative partisane.

De Besancenot à Laguiller, de Buffet à Salesse, de Bové à Debons, de Boilaroussie à Bavay, de Coquerel à Gluckstein, (de Mélenchon à Filoche), ... il est temps de prendre Parti !

Car « Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu »

Messages

  • Je partage à 100% ce point de vue ! De Mélenchon à Besancenot, en passant par Buffet et Laguiller, que tout ce beau monde se bouge, se parle entre eux !!, pour créer un puissant parti socialiste (au sens marxiste, et pas social-libéral) ou communiste, et aussi écologiste, afin de mettre fin à l’hégémonie du PS, qu’on qualifie de "gauche" alors que ça fait belle lurette qu’il est de droite, et de redonner l’espoir au peuple qu’une transformation révolutionnaire de la socièté est concrétisable. A mon avis, des partis de gouvernement "à gauche" comme le PCF et des organisations telles "le nouveau parti anticapitaliste" ont tout à fait intérêt à se fédérer dans une puissante organisation, tout en respectant les spécificités de chacun, afin de laisser place à d’intenses débats entre les gens de gauche, qui peuvent grandement populariser les idées de la gauche, et d’en finir avec le "chacun de son côté", qui laisse aujourd’hui un large boulevard aux sociaux-libéraux au moins pire, et pire aux idées individualistes, à l’idéologie du capitalisme, qui est sauvage, et aux relents pétainistes de la droite. Espérons que les municipales et cantonales, avec le développement de listes d’union, puissent marquer le commencement de "pour parlers"...

  • Le monde s’engage dans une nuit durable.

    Je ne pense pas.

    Nous aurons fait ce que nous aurons pu et l’avenir ne s’annonce peut-être pas si noir.

    Le mouvement même de la société capitaliste secrète en permanence les semences de ce qui le dépassera.

    Ainsi, alors qu’on voyait la classe ouvrière moribonde, il se trouve que la poussée des sociétés d’états en développement a rajouté ces 20 dernières années des centaines de millions de prolétaires. Des états comme l’Inde, la Chine, l’Indonésie, le Pakistan, etc, rajoutent chaque jour en ligne des prolétaires venus de la paysannerie. ce sont des forces, des alliés en + dans le monde.

    Le mouvement même du capitalisme, sa gloutonnerie, sa propension à la concentration limite toujours plus sa capacité à nouer des alliances avec d’autres couches sociales, d’autres classes sociales, pour perpétuer sa domination. Sa base sociale rétrécie.

    L’élévation formidable des niveaux d’instruction de ces derniers 50 ans créent des capacités de gestion collective par les travailleurs, les nouveaux outils créés par ce développement intellectuel permettent de sortir de l’isolement les déshérités et les travailleurs, de pouvoir (si il le désire) prendre connaissance de ce qui se passe dans l’humanité comme jamais cela fut possible.

    A la chute des pays de l’Est venue des années après un terrible coup de mou des travailleurs avaient conduit un idéologue de la bourgeoisie a clamer la fin de l’histoire.

    La fin de l’histoire n’aura finalement duré qu’une dizaine d’années et déjà on sent que lentement des forces et des possibilités se reconstituent. L’activité des travailleurs reprend dans les vieux pays industriels sans que les conséquences politiques pèsent encore sauf sur les bordures (Die Linke 10% en Allemagne, PRC 7 à 8%, l’extrême gauche française qui oscille entre 3 et 10%, 16% aux pays bas, etc).

    Les forces politiques qui émergent, ou à créer, ou à renforcer, seront confrontées à l’aide à la reconstitution d’une classe des travailleurs, ses organisations, etc, elles devront non pas faire sainte alliance pour se dissoudre dans l’état, essayer d’encourager le mouvement vers l’auto-organisation massive, la constitution de réseaux puissants ressentis comme leurs propriétés par les travailleurs, les jeunes et tous ceux qui sont déshérités ou choisissent leur destin d’êtres humains.

    Il y a bien loin de la coupe aux lèvres, mais déjà la critique dans une partie de la gauche des phénomènes de bureaucratisation, d’excès de la délégation de pouvoir , permet de mieux se libérer pour se concentrer sur le soutien et la participation aux batailles sociales, permet de se libérer du défaitisme provoqué par l’esprit social-libéral.

    L’essentiel de la gauche qui était gelée dans des processus favorables aux solutions capitalistes commence maintenant à renâcler et des factions, des groupes, des individus se séparent , se rendent disponibles, se rendent libres afin d’affronter maintenant de nouvelles orientations.

    Tout se fait dans la douleur et les processus nous paraissent désespérants au jour le jour. Et pourtant.

  • Bonjour,

    N’est-ce pas un peu hardi de faire ce rapprochement, qui est, à mon avis, un télescopage ???? Debord, l’IS, sans parler des vrais adeptes de palindromes, seraient loin de partager ce "détournement".

    Cordialement.

    • N’icônisons pas, voulez-vous ?

      Détournons, détournons !

      Les détourneurs détournés : un sursis-tuationniste !

      Super dans le monde réellement renversé où le vrai ... etc ...etc

      Au fait l’IS est morte et Debord enterré.

    • Bonjour,

      "Au fait l’IS est morte et Debord enterré.". Quel scoop et quelle jubilation , docte docteur !

      "Détournons, détournons !". Oui, pourquoi pas. Et je dois avouer que vous faites ce que vous pouvez. Mais, encore un effort...!
      Quant à l’"icônisation", cela fait belle lurette qu’elle n’a plus pignon sur rue. En fait, depuis la naissance de l’ iconoclaste.

      Cordialement.

    • LA CRITIQUE RADICALE DE L’ ETATISME
      COMPLEMENT DE L’APOLOGIE BEATE DES COOPERATIVES
      UNE TENDANCE CONTEMPORAINE DE L’ALTERMONDIALISME ?

      La critique radicale de l’étatisme combinée à l’apologie des coopératives figure en de bonnes places parmis les thèmes de l’altermondialisme. Vu la fréquence des propos voire des slogans entendus, cette combinaison est en passe de constituer une quasi pensée unique de l’altermondialisme. Elle s’appuie sur tout un corpus de textes en défense des coopératives.

      I - ETATISME / COOPERATION : OPPOSITION OU COMPLEMENT ?

      On pourrait penser d’emblée par réflexe critique que poser ainsi la question étatisme ou coopérative en terme d’exclusion systèmatique d’un d’eux au profit de l’autre relève d’une pensée binaire et trop schématique. A considérer abstraitement l’Etat - donc sans adjectif - trois positions sont possibles : 1 - abolition de l’Etat et démocratisation-socialisation maximale de la vie locale (quartiers et entreprises notamment celles à statut de coopératives) 2 Renforcement de l’Etat social et marginalisation - ignorance des coopératives comme de la démocratie participative 3 Tenir ensemble Etat (lequel ?) et coopération ?

       Etatisme ou coopération

      La tendance montante écolo-sociale-solidaire prone la multiplication des coopératives lié au développement de la démocratie participative un socialisme par-en-bas, surtout sous l’angle de la critique de l’étatisme et de l’apologie des coopératives de production. La critique de l’étatisme provient majoritairement du courant libertaire . Une critique récente de Patrick MIGNARD figure sur le site PAG 69.

      La tendance inverse est perceptible chez d’autres auteurs. Dans "Réformes et révolution" Yves SALESSE (4) s’est interessé au socialisme et à la transformation de l’Etat mais pas aux coopératives. Denis COLLIN aussi (4bis ). Pour ma part j’ai aussi critiqué certaines positions apologétiques du néo-solidarisme et l’économie sociale et solidaire, celle qui emportaient critique de la voie vers le socialisme.

       Etatisme et coopération

      Il s’agit de "tenir les deux bouts" : faire vivre le secteur coopératif tout en changeant l’Etat. La question "étatisme ou coopération" est sérieusement et explicitement posée par Thomas COUTROT membre du Conseil scientifique d’ATTAC dans son ouvrage "Démocratie contre capitalisme" mais pour y discuter des positions de Marx. Les chapîtres qui suivent portent sur "La démocratie directe des conseils ouvriers" puis sur l’expérience yougoslave et notamment "Du contrôle ouvrier au contrôle citoyen" puis sur l’intérrogation plus actuelle concernant "les coopératives de production : embryon ou avorton ?" Cette dernière interrogation débouche sur l’idée que "les expérience coopératives ne sont pas forcément subversives mais demeurent précieuses". En son temps Jean-Marie HARRIBEY (6) avait déjà porté une analyse critique similaire concernant l’économie sociale et solidaire. A ces lectures qui ne débattent pas de la place de l’Etat il semble bien qu’il soit maintenu mais avec un rôle restreint.

      II - QUE FAIRE DE L’ETAT ?

       Mais de quel étatisme parle-ton ?

      Certes dans l’abstrait on peut dire que tout Etat de par sa rationalité, sa prise en compte du long terme, est en capacité d’assurer certaines missions de redistribution des richesses, de péréquation des sercices, de régulation économique. Mais en réalité l’Etat se soumet aux forces dominantes, celles du marché, des marchés et derrière du capital.

       Etat "transformé" nécessaire : est-ce possible ?

      Donc, pour le dire avec d’autres malgré quelques divergences (5) "nous ne défendons comme perspective immédiate ni la disparition de l’État - c’est évident - ni sa réduction. Ce que nous défendons, c’est sa transformation, qui doit être de plus en plus contrôlée par la population organisée et consciente, qui se constitue de plus en plus en véritable chose publique"
      .http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article461

       Etat capitaliste ou Etat socialiste : une rupture franche nécessaire !

      Passer de l’Etat capitaliste à l’Etat socialiste ne se fera pas sans douleur et sans crise car il y a un changement de nature. Nous sommes dans l’après révolution, dans le cadre d’un post capitalisme.

      POUR UNE ALTERDEMOCRATIE , BESOIN D’UN ETAT ECO-SOCIALISTE !

      http://www.blogg.org/blog-44839-themes-1___2___democratisation___autre_democratie_ou_alterdemocratie-163694.html

      UN POSTCAPITALISME ECOSOCIALISTE
      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=36838

      Christian DELARUE
      Altermondialiste
      chrismondial

      1) Thomas COUTROT Démocratie contre capitalisme page 149 La Dispute 2005

      2) LA TENTATION DE L’ÉTATISME de Patrick MIGNARD
      http://www.pag69.org/article.php3?id_article=718

      3) Contre le néo-solidarisme et l’économie sociale et solidaire :

      a) L’altermondialisme n’est pas soluble dans le néosolidarisme.
      http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article27288

      b) Vous critiquez l’Economie sociale et solidaire mais n’osez pas vous dire écosocialiste !
      http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article23958

      4) Yves Salesse, Réformes et révolution : propositions pour une gauche de gauhce, Contre-feux, Agone, 2001,
      Quelques commentaires du livres :

       À propos de la « révolution nécessaire »

      http://www.cairn.info/article_p.php?ID_ARTICLE=MOUV_017_0165

       J Zin http://pagesperso-orange.fr/marxiens/egep/economie/livres/salesse

       Catherine SAMARY : De l’émancipation de chacun/e à l’intérêt général- et réciproquement Quelle appropriation sociale ?
      http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article463

       Un premier pas vers une discussion programmatique François Chesnais
      http://www.carre-rouge.org/Numeros/N19/59.pdf

      4 bis De la république au socialisme par Denis COLLIN mars 2002
      http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=46

      5)Le socialisme comme autogouvernement solidaire du peuple organisé

      .http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article461

      6) De Jean-Marie HARRIBEY

      L’ESS, un appendice ou un faux fuyant ?
      http://harribey.u-bordeaux4.fr/travaux/travail/eco-solidaire.pdf

      Du grain de sable au grain de sel
      http://www.passant-ordinaire.com/revue/39-392.asp

      Les frontières de la solidarité
      http://www.passant-ordinaire.com/revue/37-304.asp