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Un militant de RESF condamné pour outrage à Sarkozy

Publie le jeudi 14 février 2008 par Open-Publishing
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NOUVELOBS.COM | 14.02.2008 | 11:12

Romain Dunant doit payer une amende de 800 euros pour avoir écrit au ministère de l’Intérieur en 2006 "voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc oublié ses chiens".

Un militant du Réseau éducation sans frontières (RESF) a été condamné jeudi 14 février par le tribunal correctionnel de Paris à 800 euros d’amende pour outrage à Nicolas Sarkozy pour des faits datant de 2006. Il avait comparé sa politique en tant que ministre de l’Intérieur à celle de l’Etat français sous Vichy.
Romain Dunant, un habitant du Jura âgé de 35 ans, également militant de la Confédération nationale du travail (CNT, anarchiste), avait adressé le 19 décembre 2006 un courriel au ministère de l’Intérieur dans lequel il demandait la libération d’un militant marseillais de RESF, Florimond Guimard, placé en garde à vue pour s’être opposé à l’expulsion d’un parent d’élève sans papiers.

Politique "raciste"

Dans ce courriel adressé au ministre Nicolas Sarkozy, Romain Dunant écrivait : "voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc oublié ses chiens (...)". Il critiquait aussi une "politique qu’il faut bien qualifier de raciste" avant d’adresser ses "salutations antifascistes" au ministre.
La 10e chambre correctionnelle a reconnu ce militant coupable d’outrage à personne dépositaire d’une autorité publique et l’a condamné à 800 euros d’amende ainsi qu’à un euro de dommages et intérêts à verser à Nicolas Sarkozy, qui s’était constitué partie civile.

"Similitude"

Lors de l’audience du 17 janvier, le parquet avait requis une amende de 750 euros au motif que "la liberté d’expression a des limites : c’est l’outrage".
Le prévenu, animateur dans un collège, n’avait pas contesté son message, qu’il avait jugé "légitime", mais son caractère outrageant, estimant qu’il y avait "similitude entre la politique actuelle d’expulsions massives de sans-papiers et celle de Vichy".
Son avocate avait expliqué que son client avait voulu faire "un parallèle politique". "C’était une politique qui était visée, pas une personne", avait-elle insisté en plaidant la relaxe.

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