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La Cité de l’immigration ouvre une nouvelle aile

Publie le mardi 19 février 2008 par Open-Publishing

Communiqué de presse

La Cité de l’immigration ouvre une nouvelle aile sur les crimes du (néo-)colonialisme

Paris, Cité de l’immigration, le 18.02.3008. 10h30.
Le Musée de l’immigration de la Porte Dorée s’est enrichi ce matin d’une nouvelle aile consacrée aux crimes du colonialisme et du néo-colonialisme. Une vingtaine de militants anticolonialistes occupent le pavillon construit pour l’exposition coloniale de 1931, où ils ont installé une nouvelle exposition ouverte au public, et entièrement consacrée à cette partie occultée de l’histoire de l’immigration.

Au musée de l’immigration, le commerce triangulaire, la mission civilisatrice de la « République coloniale » et son racisme militant, pas plus que les crimes de la décolonisation n’existent. Les guerres coloniales, et leur cortège de massacres oubliés, ont disparu de la mémoire officielle, et les millions de francophones du continent africain ont choisi notre langue par amour des textes de Baudelaire. L’usage systématique de la torture, après ceux de la chicotte et du code noir, les assassinats des grandes figures des luttes de décolonisation, comme ceux de Me Boumendjel, de Medhi Ben Barka, de P. Lumumba, de Félix Moumié, mais aussi de Thomas Sankara, Sylvanus Olympio, des responsables de l’UPC, la complicité de génocide au Rwanda… n’ont jamais eu lieu.

« D’une main, Nicolas Sarkozy instrumentalise la mémoire de la Shoah, et de l’autre, il occulte le passé colonial, et le présent néo-colonial de la France, comme dans son discours de Dakar de juillet dernier, s’indigne Xavier Renou, porte-parole du collectif génocide made in France. Cet angle mort de notre Histoire officielle, que traduit bien les manques de la Cité de l’immigration, rend possible, ici, une politique de plus en plus hostile aux étrangers, chassés jusque dans les cours de maternelles, et là-bas, un soutien sans faille aux dictateurs de la « françafrique », comme au Tchad et ailleurs. »

« Il est temps de faire du Musée de l’immigration le lieu par excellence de la mémoire de cette Histoire occultée, première étape indispensable pour casser la non-« existence » de fait de ces « populations » au sein de la République », conclut Patrick Farbiaz, du comité d’organisation de la semaine anticoloniale.

Les militants anticolonialistes appellent dans le cadre de la deuxième semaine anticoloniale à une marche samedi 23 février contre le Ministère de la Honte, le ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration. Départ à 15h00, place Denfert-Rochereau.

Contacts :
Patrick Farbiaz, du comité d’organisation de la semaine anticoloniale, farbiaz[a]aol.com 06 81 07 59 29. www.anticolonial.org

Xavier Renou, porte-parole du collectif « génocide made in France », xrenou2[a]wanadoo.fr 06 64 18 34 21. www.genocidemadeinfrance.com