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Italie : pauvreté, 15 millions sur le carreau

Publie le dimanche 2 mai 2004 par Open-Publishing
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Eurispes : les familles italiennes à risque doublent. Bon nombre n’ont pas
de
quoi manger


de Orsola Casagrande

Turin

De plus en plus pauvres. Voila le résultat désolant de l’étude commandée à Eurispes
(Institut de recherches de démoscopie : NdT) par Donneuropee Federcasalinghe (Fédération
des femmes européennes au foyer : NdT) et présentée hier à Turin. En fait, il
résulte de la recherche qu’aux 2 millions et demi de familles déjà définies pauvres
(environ 8 millions de personnes au total) 2 millions 400 mille noyaux familiaux
(c’est-à-dire 7 millions et demi de personnes supplémentaires) à risque de pauvreté doivent être
ajoutées. Le tableau devient encore plus dramatique si l’on considère que parmi
les familles pauvres, en 2002, 33,3% des familles monoparentales, 21,1% des couples
avec deux enfants et 33,9% des couples avec trois enfants ou plus n’ont pas toujours
disposé de l’argent pour acheter la nourriture nécessaire, pour payer leurs factures
et pour les soins médicaux. En somme, le rapport Eurispes projette des ombres
assez noires sur l’avenir des familles italiennes. Aussi parce que les causes,
comme l’a souligné le président de l’Eurispes Gian Maria Fara, "sont à chercher
entre autres dans le démantèlement progressif de la sécurité sociale, dans la
chute verticale de la qualité des services, de la santé aux transports, dans
la transformation du marché du travail, dans l’appauvrissement des classes moyennes".
Federcasalinghe rassemble les données et souligne, en la personne de sa présidente
Federica Rossi Gasparrini, que "on assiste à une véritable discrimination vis-à-vis
des familles avec des enfants et spécialement de celles qui disposent d’un seul
revenu . D’ailleurs - ajoute Rossi Gasparrini - l’Italie ne consacre que 0,9%
du PIB aux politiques familiales, contre 3% de la France et de l’Allemagne.

Federcasalinghe a décidé de commander le dossier pour "avoir une photo de la famille de l’après 2000 et en particulier de ses besoins". Les résultats contredisent fortement ceux qui s’arrêtent à ne considérer pauvres que les 2 millions et demi de familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. En fait, pour intervenir d’une manière efficace et s’attaquer à la pauvreté, il vaudrait mieux considérer aussi, dit l’association, le nombre grandissant de familles à risque de pauvreté.

Par exemple, en analysant un peu plus en profondeur les données du rapport, un fait est confirmé : les subsides monétaires en vigueur actuellement pour soutenir les familles s’avèrent tout à fait insuffisants à l’entretien des enfants. En fait, en Italie un des instruments principaux pour soutenir la famille est celui de nature fiscale (les différentes détractions sur l’impôt sur le revenu pour les membres de la famille à charge). Mais il est évident que si l’arrivée du premier enfant comporte en moyenne une diminution du revenu disponible entre 18 et 45% et une dépense supplémentaire comprise entre 500 et 800 euros par mois, le soutien qui serait nécessaire est beaucoup plus important que celui qui est réellement offert. De plus, les données varient beaucoup si on prend en considération l’âge et la collocation géographique. En effet, si au Nord la pauvreté concerne 11,6% des familles avec cinq membres et plus, au Sud le pourcentage monte vertigineusement en arrivant à 32,4%.

Un trou noir est celui des services pour la première enfance. Mieux encore de leur manque. En fait, les services privés couvrent à l’échelle nationale plus d’un cinquième de l’offre globale : 604 crèches sur 3008 sont en effet gérées par des particuliers. Plus, dans quelques régions et provinces autonomes, l’incidence du privé sur l’ensemble des crèches est particulièrement importante. Il suffit de citer les exemples de la province autonome de Bolzano (43,7%), de la Vénétie (52,2%), de la Calabre (45%) et de la Campanie (52,9%). Naturellement, les coûts élevés des services privés empêche de facto bien des familles de les considérer comme une alternative réelle au public. Du reste, les tristement célèbres listes d’attente restent très longues, parmi les privés ainsi que dans le public : un tiers des enfants italiens est en liste d’attente pour entrer dans une crèche. Les régions les plus en manque sont le Trentin Haut Adige où le pourcentage des enfants en stand by frôle 60% et la Ligurie avec 55,8% de demandes non acceptées. Le Val d’Aoste, où le pourcentage atteint 51,7%, ne se porte pas mieux. Dans ces trois régions le nombre d’enfants qui attendent d’aller à la crèche dépasse celui des demandes acceptées.

Hier on a aussi fait le point sur le projet de guichet télématique d’information sociale que la province de Turin à été la première à mettre en fonction. Les guichets (il y en a vingt-et-un territoriaux plus un portail Internet avec des opérateurs mis à disposition par la même Federcasalinghe) offrent des réponses et des conseils sur des thèmes qui vont de la famille aux jeunes, aux personnes âgées, au handicap, à la toxicomanie.

Il Manifesto

Traduit pour Bellaciao
par Karl et Rosa

02.05.2004
Collectif Bellaciao

Messages

  • Encore plus de pauvres, et pourtant . . . . SI :
    L’Italie imposerait une contribution à l’état du VATICAN sur ses richesses incalculables !
    SI l’argent des mafieux était taxé au lieu d’échapper à tout contrôles ! ! ! ! ?
    SI les magoulles financières de Monsieur BERLUSCONI étaient taxées, ainsi que les abus sur les médias italiens ! ?
    SI simplement tous les italiens pouvaient donner chacuns UN EURO qui irait directement à ses pauvres et non pas financer l’armée, qui elle n’a pas l’air d’être si pauvre !

    MAIS VOILA AVEC DES " SI " ? ? ! !