Accueil > Prélèvement ADN : la justice donne raison à Renate Ruck

Prélèvement ADN : la justice donne raison à Renate Ruck

Publie le mardi 1er avril 2008 par Open-Publishing
1 commentaire

Le tribunal de la Roche sur Yon (85) a relaxé Renate Ruck. Cette vendéenne avait refusé de se soumettre à un prélèvement ADN après avoir fauché un champ de maïs OGM. Elle était donc dans son droit selon les juges.


de Philippe ÉCALLE

Renate Ruck, militante anti-OGM, était cette fois poursuivie pour avoir refusé de se soumettre au prélèvement ADN. Le tribunal yonnais l’a relaxée.

Bras tendus, points fermés, dans sa longue robe arc-en-ciel ornée d’un pin’s contre les OGM, elle fait le "V" de la victoire en se tournant vers ses amis, qui applaudissent chaleureusement. Il est un peu plus de 14 h, hier, et le tribunal de La Roche-sur-Yon vient de rendre son jugement. Renate Ruck, 46 ans, apicultrice à Maillezais, est relaxée. Et elle doit se pincer pour y croire. "Quand j’ai entendu ça, je me suis dit t’as pas bien compris !", confiait-elle à ses amis à la sortie du tribunal.

Renate Ruck, connue pour sa bagarre contre les OGM (elle a été condamnée en 2005 pour des arrachages de maïs en 2004), était poursuivie cette fois pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN, en décembre 2007. Le 3 mars dernier, à la barre, elle avait pris le temps d’expliquer son attitude, suscitant au passage un certain émoi dans l’assistance.

« Pas une délinquante »

Née en Allemagne, l’apicultrice avait en effet établi un parallèle ¯ osé et terrifiant ¯ entre la traque des Juifs pendant le IIIe Reich et le fichage génétique qui se met doucement en place en France, dans le cadre de la loi sur la Sécurité intérieure. « Je ne me considère pas comme une délinquante », a-t-elle expliqué à ses juges, pour justifier son refus du prélèvement.

Une position dont elle assumait par avance les conséquences, demandant, dans une geste chevaleresque, une sanction « qui ne soit pas molle ». Ce jour-là, le procureur de la République avait requis 1 000 € d’amende. Qu’est-ce qui a finalement dicté la clémence des juges à l’égard de Renate Ruck, alors que d’autres prévenus, pour des faits comparables, ont été condamnés ? Hier, Renate Ruck et ses amis se perdaient en hypothèses.

Une certitude pour Jean-Paul Mahé, compagnon de Renate Ruck, « cette décision est une victoire et c’est aussi la démonstration qu’une personne peut ne pas donner son ADN et ne pas être considéré comme un délinquant ». Un bonheur n’arrivant jamais seul, quelques minutes après le jugement, Renate Ruck a abandonné ses supporters, juste le temps de récupérer un précieux document qui lui octroie désormais la double nationalité, allemande et française.

http://www.ouest-france.fr/Prelevem...

Messages