Accueil > D’Un-Monde à l’Autre.

D’Un-Monde à l’Autre.

Publie le mercredi 2 avril 2008 par Open-Publishing

Adresse à celles et ceux qui veulent prendre parti. Le monde n’est plus hanté par son propre concept.

de Michel GROS

Nulle joyeuse et fraîche utopie ne vient ouvrir l’espace par où le monde aurait à contempler la permanente approximation qui l’attache à son concept.

Plus aucun écart. Plus aucune distance.

Le monde est mondialisé dans l’Un-Monde-Capitaliste

À l’utopie réalisée du Capitalisme-Monde (en voie de cadavérisation), nulle contre-utopie ne vient pour l’heure forcer le passage de cet Un-Monde à l’Autre.

Le nouveau pouvoir installé en France (sur)caricature l’Un-Monde achevé et certains mouvements de sa contestation affichée se repaissent de cette exubérante situation. Ils oeuvrent à qui "mieux-mieux" pour en décliner toutes les occurrences. Les "Sarko" par-ci, les "Zyzy" par-là, laissent croire, dans de malheureuses sous déterminations théoriques, à la constitution d’une nouvelle idéologie dite "Sarkozysme".

Il est à craindre que cette illusion théorique (1) soit rendue possible par une lecture erronée, voire par un déni, de l’idéologie dominante. Celle qui est déjà là, bel et bien là, depuis belle lurette à produire les ravages et les renouvellements de façades que l’on sait, et qui n’a qu’un nom, qu’on le veuille ou non, celui de capitalisme.

Sauf à se prendre pour des journalistes (ou des blogueurs-blagueurs) en quête de nouveautés à bas prix, les militants politiques de la « gauche de la gauche » (s’énoncerait-elle ainsi pour ne pas se penser radicale ?) auraient tout intérêt à se méfier des chirurgies esthétiques qui petit à petit font gober le capitalisme de « papa » comme l’horizon indépassable du monde en unique souci d’une permanence de l’Un.

L’Un qui aujourd’hui ne porte, de Londres à Pékin, aucun autre nom que celui de capitalisme.

À vouloir effacer cette nomination de l’Un, le chemin à parcourir jusqu’au deux de l’Autre-(Monde) semblerait inter-minable. Pire, une trace s’effacerait qui est celle de la consubstantialité négative à l’Un-Monde-Capitaliste : le communisme.

Heureusement, cette hypothèse trace son chemin sous la thèse dominante de l’idéologie capitaliste par l’entremise de militant(e)s révolutionnaires qui n’ont de cesse de poser les conditions de son organisation, les conditions de visibilité de la négation effective qu’elle porte en elle, les conditions de la nomination de son utopie.

Le temps présent n’est plus à la valse-hésitation où se complaisent, gavées de crispations idéologiques et de calculs politiciens, les organisations dites de « gauche », dites de « gauche de la gauche ». Les trois temps d’une valse nouvelle (organisation, visibilité, nomination) sont désormais à la disposition de celles et de ceux qui veulent construire et faire danser l’Autre-Monde (2).

Cette danse de l’hypothèse communiste vers la réalisation du socialisme est ce vers quoi invite la LCR, prête à dépasser avec d’autres ses propres insuffisances. Nul procès en hégémonie ne peut donc lui être tenu. Avec elle, sortons de l’« univoque » d’une négativité sans emploi, d’un volontarisme de renversement aveugle de perspectives.

Avec elle, soyons réalistes, créons l’impossible !

(1) À cet égard, le livre d’Alain Badiou "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" fournit un éclairage appréciable.

(2) L’Autre-Monde ou le monde en permanent souci pour l’autre.