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OGM : QUE LA VRAIE SCIENCE TRANCHE !

Publie le lundi 14 avril 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

La polémique née de l’examen de la loi sur les OGM est liée en premier
lieu à l’ignorance de données scientifiques sur les effets des OGM sur la santé humaine. Et ce n’est pas la création de Hauts Comités divers chargés de donner des avis ou des recommandations qui vont changer cet état de fait.
Il n’y a qu’une solution à la controverse : établir, par des moyens
scientifiques rigoureux et pertinents, les effets des OGM sur l’homme, et
en premier lieu sur du matériel biologique humain, nos cellules.

De telles méthodes existent depuis près de 15 ans : les « -omics », qui
permettent d’observer, dans des cellules en culture, l’ensemble des
réponses biologiques. Le savoir-faire pour mettre en oeuvre ces méthodes
est présent en France. Parmi les organisations compétentes, Antidote
Europe regroupe des scientifiques issus des établissements publics de
recherche et a une bonne pratique de l’une de ces méthodes, la
toxicogénomique. Cette technologie permet de mesurer les perturbations
dans l’expression des gènes de la cellule quand celle-ci est soumise à une
substance chimique ou autre stress (voir http://www.antidote-europe.org ).

Antidote Europe a identifié dans les OGM trois types de risques :

1. Ceux liés à la construction génétique elle-même (voir l’effet des
promoteurs). Il est prouvé qu’une certaine quantité de ces constructions
se retrouvent dans les cellules de l’organisme humain ou animal qui
consomme l’OGM, en particulier les cellules de l’intestin. Ces promoteurs
peuvent se trouver insérés devant des « oncogènes » et en commander
l’expression. Les oncogènes, dont l’activité est indispensable durant le
développement embryonnaire, sont associés aux pathologies cancéreuses
s’ils continuent à s’exprimer à l’âge adulte.

2. Ceux liés aux produits issus de cette construction, par exemple la
protéine "bt" contenue dans le maïs génétiquement modifié. Le fait que
cette protéine provoque des trous dans les parois intestinales des
insectes exposés a déjà été documenté. Grâce à la toxicogénomique, on
pourrait apprécier l’effet du "bt" sur des cellules humaines en culture.

3. Ceux liés aux pesticides dont l’utilisation est encouragée par cette
construction (le glyphosate, par exemple, toléré par les OGM « Roundup
Ready »). La toxicogénomique permettrait aussi d’évaluer les effets du
glyphosate sur des cellules humaines en culture ; Antidote Europe a déjà
réalisé ce type de test pour d’autres pesticides.

Tant que ces tests n’auront pas été faits, le consommateur continuera à
être exposé aux risques éventuels de ces organismes génétiquement
modifiés.

Antidote Europe est une association à but non lucratif oeuvrant pour une
meilleure prévention en matière de santé humaine.

Dr Claude REISS
Biologiste moléculaire, Président d’Antidote Europe
Tél : 04 76 36 35 87 ; 04 68 80 53 32
25 rue Jacques Callot – 66000 Perpignan (France)

Messages

  • La "vraie" science, c’est quoi ?

    Est-ce à la science de trancher en dernier ressort, ou bien la décision politique doit-elle être au-dessus (s’inspirant entre autre des informations données par la science) ?

    Par exemple, si la "vraie" science démontre (au fait, ça ne démontre pas, la science, il me semble... C’est en math, qu’on démontre...) de façon indiscutable que les OGM sont sans aucun danger, et si malgré tout la population est majoritairement opposée aux OGM, faut-il les autoriser ou les interdire ?

    Autre exemple a contrario : si la "vraie" science démontre que les OGM (ou les composants de produits cosmétiques) sont dangereux et si néanmoins une majorité souhaite conserver le droit de les consommer, faut-il les interdire ou les autoriser ?

    Chico

    • Remarque qui pourrait être intéressante : "ça ne démontre pas la science" et bien si monsieur ça démontre la science. Les mathématiques est d’ailleurs une science.
      Ce qui ne fonctionne pas chez nous, c’est que la "science génétique" est largement financée par des fonds industriels donc pas possible d’être indépendant dans son expression sous peine de perdre son boulot.....

  • les OGM, ce n’est pas qu’un problème scientifique ; c’est aussi une question de société : comment seront nourris les hommes ? nourriture industrielle ou...

    et que veut on faire de notre agriculture ? (ne vaut il pas mieux 3 petites exploitations qu’une grande ? ne vaut il pas mieux maintenir des hommes sur toute la surface du territoire plutot que de favoriser une industrie agraire latifundiaire)

    et cela pose la question des aides : toutes les agricultures sont subventionnées, alors qu’est ce qui est préférable : une aide a la production qui pousse vers l’agro chimie ou une aide a la personne qui privera la reine d’angleterre des subventions qu’elle reçoit de ses blés de beauce ?

    les ogm ca me passionne parcequ’ils résument tous les problemes de la societe, et ceux qui les promeuvent veulent accentuer la position capitaliste.

    • La question du modèle agricole est importante mais pourquoi toujours opposés "progrès technologiques" et "exploitations agricoles de taille humaine" ?
      Je sors du débat sur les OGM un instant car, dans le fond, considérer qu’un progrès technologique est forcément l’ennemi de l’Humanité est une idée du XIXème siècle, époque où on considérait que les machines allaient remplacer les ouvriers. On sait que les choses ne sont pas si simples !
      Pour en revenir aux OGM, deux questions se posent :
       les OGM sont-ils oui ou non dangereux pour la santé humaine et animale et pour l’environnement ?
       si non : l’utilisation des OGM pourra t-elle se faire sans asservissement des agriculteurs à une poignée de multinationales ?

      La première question doit être traitée scientifiquement par des agronomes, physiologistes, médecins,...
      La deuxième est plus politique.

      On ne pourra pas répondre à la première en refusant constamment la recherche dans ce domaine donc, en saccageant toutes les parcelles de recherche (publique) !

      Quant à la deuxième question, tout dépend qui lance les OGM sur le marché : des firmes privées (comme actuellement) qui protégeront avant tout leurs intérêts privés ou des structures publiques (type CNRS ou INRA) qui peuvent laisser libres de droits les brevets.

      En attendant, plutôt que de taper sur la tête des quelques maïsiculteurs qui cultivent 2 000 ha de maïs OGM dans le sud-ouest, pourquoi les anti-OGM ne font-ils pas plus de bruits sur les dizaines de millions d’hectares OGM cultivés au Brésil, aux USA ou en Argentine (maïs, soja, coton,...) et qui finissent en Europe directement ou par le biais des importations de volailles ou de bovins en provenance de ces pays ? Sans compter que la culture OGM au Brésil se développe au détriment de la forêt amazonienne !

      Eric, Evreux

    • Les anti-OGM français s’occupent de leurs oignons d’abord, c’est donc normal qu’ils s’en prennent aux OGM ici en France, puis il y aura la suite.

      Il me semble qu’il existe déjà des rapports scientifiques que MONSANTO refuse de divulguer, parce qu’ils sont franchement mauvais pour la santé des hommes, attaques du foie, des reins. Et comment voulez-vous que du "roundup" introduit dans la plante puisse être bonne pour l’homme et les animaux ? Essayez alors d’en boire, et vous reviendrez nous donner de vos nouvelles !

      dans le fond, considérer qu’un progrès technologique est forcément l’ennemi de l’Humanité est une idée du XIXème siècle, époque où on considérait que les machines allaient remplacer les ouvriers.

      A cette affirmation, on peut effectivement se poser la question. Alors pourquoi y-a-t-il autant de gens au chômage ? L’automatisme a mis, met et mettra à la porte pas mal de salariés. Mais il y a moyen d’y résister, c’est à la portée de tous : Ex. dans un hupermarché de l’agglomération bordelaise, les gens préfèrent faire la queue à une caisse tenue par une caissière plutôt que d’aller aux caisses automatiques, sauf quelques jeunes qui y vont pour "rigoler" et "tester". Les autres le disent haut et fort, ils aident la caissière à garder son poste.
      J’en fais de même à la poste ou à la banque, je préfère encore avoir une personne en face de moi, parce que je sais que son emploi dépend de mon choix, et mon choix détermine le choix de société dans laquelle je souhaite vivre, autrement dit mes choix tendent à ce que tous mes concitoyens vivent le mieux possible. Je ne supporterai pas de vivre dans une société à l’américaine, foncièrement égoïste avec la "bible" à l’autre bout qui cautionne cet individualisme consternant.