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Biocarburants et crise alimentaire

Publie le mercredi 23 avril 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

de Salim LAMRANI

Les émeutes de la faim se sont multipliées à travers le monde suite à la flambée des prix des matières premières alimentaires et se sont révélées particulièrement meurtrières. Les populations du Tiers-monde, écrasées par un système économique irrationnel et insoutenable, ont exprimé leur colère sur tous les continents, que ce soit à Haïti où le Premier ministre a été démis de ses fonctions, aux Philippines ou en Egypte. Plus de 37 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine représentant un total de 89 millions de personnes sont directement affectés par la crise alimentaire1. Mais il ne s’agit malheureusement que du début.

Jacques Diouf, directeur général du Programme alimentaire mondiale des Nations unies, a mis en avant les facteurs qui ont conduit à cette hausse subite des prix, à savoir une baisse de la production due au changement climatique, des niveaux de stocks extrêmement bas, une consommation plus grande dans les économies émergentes telles que la Chine et l’Inde, le coût très élevé de l’énergie et du transport et surtout la demande accrue pour la production de biocarburants2.

Les Etats-Unis ont été les principaux promoteurs, avec le Brésil, de la politique des biocarburants pour faire face à la montée du prix du pétrole, négligeant les conséquences dramatiques et prévisibles d’une telle production. Ainsi, pour satisfaire ses besoins en énergie, Washington promeut une stratégie qui va conduire une grande partie de l’humanité au désastre. Il n’y a aucun doute là-dessus et les grandes institutions internationales sont unanimes à ce sujet, y compris le Fonds monétaire international (FMI)3.

La FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, a souligné que l’augmentation mondiale de la production de biocarburants menaçait l’accès aux denrées alimentaires pour les populations pauvres du Tiers-monde. « A court terme, il est très probable que la rapide expansion des carburants verts, au niveau mondial, aura des effets importants sur l’agriculture d’Amérique latine », a affirmé la FAO4.

En effet, la production de biocarburants s’effectue aux dépens des cultures vivrières en puisant dans les réserves d’eau, et en détournant les terres et les capitaux, ce qui entraîne une augmentation des prix des denrées alimentaires et « mettra en péril l’accès aux vivres pour les éléments les plus défavorisés », conclut l’Organisation dans un rapport présenté au Brésil5. Les conséquences sociales désastreuses de cette politique sont aisément prévisibles alors que l’insécurité alimentaire frappe déjà 854 millions de personnes6.

Le Brésil, qui s’efforce de propager la production des biocarburants en Amérique latine et en Afrique, a nié le fait que cette politique était responsable de la hausse des prix des des denrées alimentaires à travers le monde. Le ministre des Finances Guido Mantega a fait part de son désaccord : « Cela met en péril la production alimentaire […] aux Etats-Unis, mais pas au Brésil, pas dans les pays d’Afrique, pas dans les pays d’Amérique latine, qui ont assez de terres pour produire les deux7 ».

Le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva a également récusé cette thèse. « Ne me dites pas, pour l’amour de Dieu, que la nourriture est chère à cause du biodiesel. La nourriture est chère parce que le monde n’était pas préparé à voir des millions de Chinois, d’Indiens, d’Africains, de Brésiliens et de Latino-américains manger », a-t-il affirmé. Lula a plaidé en faveur des biocarburants car le Brésil en est le deuxième producteur mondial derrière les Etats-Unis8.

Mais les cours des matières premières contredisent de manière cinglante les propos de Mantega et du président brésilien. La production de biocarburants se substitue aux cultures alimentaires et encourage fortement la hausse des prix. Ainsi, le prix du riz a augmenté de 75% entre février 2008 et avril 2008 alors que le prix du blé s’est envolé de 120% sur la même période9. Il en est de même pour les produits de base tels que le soja, le maïs, l’huile mais également le lait, la viande et autres10.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a réclamé des mesures d’urgence pour mettre fin à la crise alimentaire11. La Banque mondiale a appelé les gouvernements des pays membres à intervenir rapidement pour éviter la propagation du cataclysme alimentaire et a souligné que le doublement du prix des produits de base au cours des trois dernières années « pourrait pousser plus profondément dans la misère 100 millions d’individus vivant dans les pays pauvres ». Le prix du blé, par exemple, a augmenté de 181% en trois ans. Le FMI a mis en garde contre une hécatombe annoncée : « Les prix de l’alimentation, s’ils continuent comme ils le font maintenant, [...] les conséquences seront terribles. Comme nous l’avons appris dans le passé, ce genre de situations se finit parfois en guerre12 ».

Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, a qualifié la production massive de biocarburants de « crime contre l’humanité » et a averti que le monde se dirigeait « vers une très longue période d’émeutes ». Il a clairement désigné les coupables en fustigeant la politique désastreuse du FMI, le dumping agricole de l’Union européenne en Afrique, la spéculation boursière internationale sur les matières premières engendrée par les biocarburants, le gouvernement des Etats-Unis et l’Organisation mondiale du commerce13.

La mise en garde de Fidel Castro

Il y a plus d’un an, le 28 mars 2007 pour être précis, l’ancien président cubain Fidel Castro avait mis en garde le monde contre le danger représenté par les biocarburants. Dans une longue réflexion intitulée « Plus de 3 milliards d’êtres humains dans le monde condamnés à une mort de faim et de soif prématurée », il avait dénoncé « l’idée sinistre de convertir les aliments en combustible » élaborée par le président Bush comme ligne économique de la politique étrangère des Etats-Unis. Le locataire de la Maison-blanche a fait part de sa volonté de produire 132 milliards de litres de biocarburant d’ici 201714.

« Aujourd’hui, nous savons précisément qu’une tonne de maïs peut produire seulement 413 litres d’éthanol en moyenne […]. Le prix moyen du maïs dans les ports étasuniens s’élève à 167 dollars la tonne. Il faut donc 320 millions de tonnes de maïs pour produire [132 milliards de litres] d’éthanol. Selon les données de la FAO, la récolte de maïs aux Etats-Unis pour l’année 2005 s’est élevée à 280,2 millions de tonnes. Même si le Président parle de produire du combustible à partir de gazon ou de copeaux de bois, n’importe qui comprend qu’il s’agit de phrases absolument dénuées de réalisme15 ».

Pour Fidel Castro, si une telle recette était appliquée aux pays du Tiers-monde, le nombre de personnes qui seraient atteintes par la famine et le manque d’eau prendrait des proportions vertigineuses, sans parler des conséquences écologiques. « Il ne restera plus un seul arbre pour défendre l’humanité du changement climatique16 ».

L’ancien président cubain avait également fustigé l’intention de l’Europe d’utiliser non seulement le maïs mais également le blé, les graines de tournesol, de colza et d’autres aliments pour la production de biocarburants. Cela entraînerait – écrivait-il – un essor de la demande, une hausse colossale des prix de ces matières premières alimentaires et une crise humanitaire aux conséquences tragiques. Les prévisions de Fidel Castro se sont malheureusement avérées exactes17.

Le leader révolutionnaire cubain a proposé une solution simple pour effectuer des économies d’énergie :

« Tous les pays du monde, riches ou pauvres, sans aucune exception, pourraient économiser des millions de dollars en investissement et en combustible en changeant simplement toutes les ampoules incandescentes par des ampoules fluorescentes, chose que Cuba a faite dans toutes les demeures du pays. Cela représenterait un répit pour résister au changement climatique sans laisser mourir de faim les masses pauvres du monde18 ».

Un moratoire immédiat sur les biocarburants est indispensable

Loin de tirer les leçons du drame social et humain qui traverse la planète, les Etats-Unis ont réaffirmé leur volonté de multiplier par deux les énormes surfaces qu’ils consacrent déjà aux biocarburants. L’Europe a également affiché son intention de développer ces produits de substitution19. Les conséquences seront tragiques car le pire est à venir.

La souveraineté alimentaire est un droit inaliénable des peuples. Il n’en est point de plus important. La pauvreté et la famine ne sont pas des fatalités mais les conséquences directes d’un système économique inhumain et destructeur qui viole le droit à la vie des déshérités de la planète. Pour cette raison, il est impératif de lancer un moratoire immédiat sur les biocarburants sous peine de faire face un véritable génocide. Cette production est insoutenable d’un point de vue moral, politique et social. L’espèce humaine est en passe de s’autodétruire. Il est plus que jamais urgent de mettre un terme à cette course folle vers l’apocalypse.


Notes

1 The Associated Press, « La communauté internationale confrontée à une sérieuse crise alimentaire », 14 avril 2008.

2 Ibid.

3 Reuters, « Face aux émeutes de la faim, DSK s’interroge sur les biocarburants », 18 avril 2008.

4 Reuters, « La FAO met en garde contre les biocarburants », 15 avril 2008.

5 Ibid.

6 Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde 2006 (Rome : FAO, 2006), p. 8.

7 Reuters, « La FAO met en garde contre les biocarburants », op. cit.

8 Le Monde, « Le président brésilien, Lula, plaide en faveur des biocarburants », 17 avril 2008 ; Marco Sibaja, « Brazil : Biofuels are not at the root of hunger crisis », The Associated Press, 17 avril 2008.

9 Lesley Wroughton, « La crise alimentaire reconnue comme une priorité mondiale », Reuters, 14 avril 2008

10 Ibid.

11 The Associated Press, « Crise alimentaire : Ban Ki-moon réclame des mesures d’urgence », 14 avril 2008.

12 Veronica Smith, « Crise alimentaire : la Banque mondiale sonne l’alarme », 14 avril 2008.

13 Agence France Presse, « Les biocarburants, ‘un crime contre l’humanité’ d’après le rapporteur de l’Onu », 14 avril 2008.

14 Fidel Castro Ruz, « Condenados a muerte prematura por hambre y sed más de 3 mil millones de personas en el mundo », Granma, 29 mars 2007.

15 Ibid.

16 Ibid.

17 Ibid.

18 Ibid.

19 Le Monde, « Les tartuffes de la faim », 17 avril 2008.

Salim Lamrani est enseignant, écrivain et journaliste français, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Il a notamment publié Washington contre Cuba (Pantin : Le Temps des Cerises, 2005), Cuba face à l’Empire (Genève : Timeli, 2006) et Fidel Castro, Cuba et les Etats-Unis (Pantin : Le Temps des Cerises, 2006). Il vient de publier Double Morale. Cuba, l’Union européenne et les droits de l’homme (Paris : Editions Estrella, 2008).

www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8765

http://internationalnews.over-blog.com/article-18978775.html

Messages

  • Questions sur les aller-retours de l’Europe sur les bio-carburants

    18 avril 2008

    Lu dans Romandie News, daté du 17 avril : “Le commissaire UE à l’Environnement Stavros Dimas a jugé qu’il fallait reconsidérer les priorités en matière de biocarburants. Et cela s’il s’avérait que les objectifs fixés avaient des répercussions négatives sur l’environnement et les pays pauvres.

    "L’objectif de l’Union européenne d’obtenir d’ici 2020 que 10% des carburants soient issus de plantes ne doit pas être la priorité absolue si le prix à payer pour cela est que la nature et les hommes en pâtissent", a déclaré M. Dimas dans une interview au quotidien allemand Die Welt à paraître jeudi.

    Les objectifs fixés par l’UE en matière de biocarburants ne doivent pas avoir pour conséquence la faim dans le monde ou la dégradation de la nature, a-t-il ajouté, selon un communiqué diffusé par le journal.

    "Nous devons tout faire pour que le besoin croissant en matières premières agricoles ne mène pas au déboisement de forêts tropicales, à la transformation sans limites de surfaces agricoles, à la destruction de la diversité des espèces et à la création d’une course aux aliments", a déclaré M. Dimas.

    Les biocarburants sont de plus en plus souvent montrés du doigt en raison de la hausse vertigineuse des prix des denrées agricoles, qui provoque des troubles dans les pays pauvres.

    La production massive de biocarburants est aujourd’hui "un crime contre l’humanité" du fait de son impact sur l’envolée des prix alimentaires mondiaux, avait estimé lundi Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, sur une radio allemande.“

    Intéressant.

    Qu’on me permette de proposer un autre sujet de réflexion, tout aussi passionnant : à partir de quelles études, publiques ou privées, menées par quels experts, selon quels process, assortis de quelles procédures de contrôle, l’Union Européenne en est-elle venue a se donner l’objectif de 10% des carburants issus de plantes ?

    En d’autres termes, quels Dr Folamour inconséquents, quels fonctionnaires incompétents et irresponsables, quels lobbies égoïstes gouvernent l’Europe ?

    (contrairement aux apparences, cette question n’a rien de poujadiste. Elle est le reflet d’une inquiétude sincère sur les capacités réelles d’experts auto-proclamés et sur la légitimité d’institutions sans contrôle démocratique). 

    http://carnetsdenuit.typepad.com/carnets_de_nuit/2008/04/questions-sur-l.html

    • Loin de tirer les leçons du drame social et humain qui traverse la planète, les Etats-Unis ont réaffirmé leur volonté de multiplier par deux les énormes surfaces qu’ils consacrent déjà aux biocarburants. L’Europe a également affiché son intention de développer ces produits de substitution19. Les conséquences seront tragiques car le pire est à venir.

      En fait, Bush n’ a rien trouvé de mieux pour finir d’achever les pays pauvres, notamment les détenteurs de puits de pétrole et autres richesses, qu’en lançant cette offensive du biocarburant, ou "la guerre des céréales". Pas étonnant que lui répondent en écho "les émeutes de la faim" qui me font sérieusement penser au soulèvement du peuple français en 1789, parce que le prix du pain était beaucoup trop cher. Ces émeutes-là avec des fourches brandies comme des armes ont eu raison de l’oppresseur. Attention, l’histoire se répète toujours de la même façon quand les nantis poussent trop loin le bouchon !!!

      Par contre si les européens avaient l’esprit un tout petit peu moins mouton vis-à-vis des USA et un esprit plus pragmatique, doué de bon sens, ils se jetteraient sur la mise au point du "moteur à air comprimé", tout en profitant des suggestions de Fidel Castro pour réduire la facture énergétique et la dépendance au pétrole.

      C’est à nous, consommateurs de faire pression en réclamant par exemple aux concessionnaires ce genre de voiture, et peser de tout notre poids dans les choix politiques et économiques afin de sauver l’humanité et notre environnement. C’est du concret.

  • Et si cette crise était bénéfique pour l’Afrique ?

    La problématique posée par la pénurie alimentaire mondiale n’est sans doute pas aussi simple qu’on le pense, pour l’ Afrique en particulier ou le secteur agricole peut profiter de la hausse des prix des céréales.

    Certes les consommateurs urbains, ceux que l’on voit sur les images d’émeutes qui tournent en boucle sur les télés et qui effraient le monde occidental, ont beaucoup à perdre d’une telle situation. Leurs revenus n’augmentent pas tandis que le cout de leur alimentation grimpé ces dernières années de manière folle . Leur pouvoir d’achat a donc chuté fortement et les conséquences sociales dans les villes du Sud se font sentir cruellement.

    Mais dans les campagnes ? les 3/4 de la population africaine vit de l’agriculture, et en particulier de la production de céréales (riz, mais, mil, sorgho). La hausse des céréales sur le marché mondial tire également vers le haut le cours des céréales africaines, qui deviennent plus compétitives. Le revenu des producteurs africains, qui provient essentiellement de la vente de leurs surplus céréaliers, s’en trouve donc amélioré.

    Idem pour les filières animales (lait viande) qui ont été pendant des années concurrencées par la poudre de lait UE subventionnée, les ailes de poulet brésilien ou breton, ou les avant de boeuf congelés. Le cout de ces produits, issus de créréales, augmente egalement sur le marché mondial, et les poulets ou le lait africains redeviennent progressivement compétitifs sur les marchés intérieurs ou régionaux.

    Il ne faut surtout pas sous estimer les capacités de l’agriculture africaine. Oublions les clichés misérabilistes ! L’Afrique est le continent dont le potentiel agricole restant à exploiter est le plus important : elle dispose de terres, d’eau, contrairement à ce que l’on pense souvent, et surtout d’une main d’oeuvre abondante et jeune, elle consomme peu de produits pétroliers dont le prix augmente, et surtout, contrairement à l’imagerie sarkozienne du paysan africain ancré dans ses habitudes séculaires, elle possède des capacités d’adaptation remarquables aux aléas et aux changement de contexte. Son développement au cours des dernières décennies a justement été en grande partie freiné et handicapé par la concurrence des agricultures des géants agricoles mondiaux (UE, USA, Brésil, Australie, NZ). Cette crise renverse la tendance, elle permet a l’Afrique de redevenir compétitive, au moins sur son propre marché, et pourquoi pas au delà ?
    Dans les années à venir, la production de riz en Afrique, qui progressait lentement du fait de la concurrence des brisures asiatiques, va s’envoler, c’est évident.

    Certes le problème reste entier dans les villes du contient, qui ne bénéficieront qu’indirectement et partiellement de la reprise agricole. Il faut trouver des solutions pour ces populations, mais des solutions qui ne soient pas contre productives et ne pénalisent pas les paysans. Augmenter l’aide alimentaire est nécessaire à court terme, mais on connait les effets pervers de cette forme
    de soutien. La solution passe donc avant tout par un soutien a l’agriculture du Sud, qui est capable de nourrir décemment ses populations.

  • le Brésil a faim,mais exporte ses cultures qui devraient être "vivrières"(pour les Brésiliens)..afin que "notre" bétail mange du soja (et nous fournisse de la viande) et que nous fabriquions du "très écologique biocarburant".Si les "Nègres"(comme disait Aimé Césaire)qui ont faim étaient des animaux...quelle compassion ne déclencheraient-ils pas ? (allusion à des faits hélas réels)
    Thiéfaine a écrit :
    "C’est pas parcequ’on n’aime pas les gens qu’on doit aimer les chiens"....et aussi :
    "c’est pas parce qu’on aime pas le coran qu’on doit devenir chrétien"
    Liberté Egalité Fraternité Laïcité !

  • Fidel Castro a bien raison de proposer un moratoire sur les biocarburants.

    Faire un combustible pour voiture avec des aliments (mais, blé, canne à sucre, colza, huile de palme etc.) est une absurdité pour tout individu sensé.

    Je ne comprend pas que certaines associations se prétendant écologistes aient pu, dans le passé, soutenir un tel projet, crime contre l’humanité !