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Besancenot défend l’autogestion sur BFM

Publie le dimanche 4 mai 2008 par Open-Publishing
9 commentaires

Messages

  • Le pb avec l’autogestion c’est ce qu’il y a dedans : 50% de bonnes intentions + 50% de démagogie. Les intentions mêmes bonnes ne suffisent pas et la démagogie, c’est franchement mauvais. Par exemple le référendum de Santa Cruz est, pour les boliviens, la politique du pire, pourtant c’est une démarche au doux parfum autogestionnaire.

    L’autogestion en elle-même est insuffisante, la question du pour qui ? est incontournable : la bourgeoisie ou le prolétariat ?

    CN46400-un ancien autogestionnaire.

    • Bourdin pose de vraies questions qui viennent à l’esprit de beaucoup de citoyens qui sont encore indécis quant à se situer par rapport aux revendications des partis de gauche :

       par quoi remplacer "l’économie de marché mondialisée" ?

      Par ailleurs, Besancenot rappelle avec raison que les 90 % des richesses sont produites par l’ensemble des salariés, ce que ce gouvernement de droite aurait tendance à occulter pour éviter la colère des nantis fainéants qui ne savent que piocher sans vergogne dans la poche des autres.

      En fait, il serait judicieux de lancer sur le net "l’université populaire", traduite en plusieurs langues, pour nous aider à décortiquer les textes de Marx, ainsi que d’autres, qui sans fins pédagogues et spécialistes de ces questions, nous restent hermétiques. Il est temps d’éduquer le peuple et les jeunes générations politiquement, et de passer à "l’offensive" intellectuelle pour démonter les mécanismes du libéralisme, comme il a été fait sur un autre article, à propos du lien entre "chômage et retraite". Quand c’est bien expliqué, tout le monde comprend !

      La situation actuelle d’un désastre social annoncé, nous incite à croire qu’une autre voie est encore possible, à condition de peser massivement dans la balance, pour repousser avec force cette minorité de nantis qui se nourrit à la mamelle de la finance mafieuse internationale. C’est urgent ! Les voyoux eux n’attendent pas !

    • Par exemple le référendum de Santa Cruz est, pour les boliviens, la politique du pire, pourtant c’est une démarche au doux parfum autogestionnaire.

      Ah bon ?

      Les travailleurs du gaz dirigent les entreprises de Santa Cruz ?

      De quoi tu parles ?

      les sociétés Chaco (filiale de BP), Transredes (filiale de Shell) et CLHB, société à capitaux allemands et péruviens, nationalisées récemment étaient en autogestion ?
      Ce sont les travailleurs qui dirigeaient ?

      Tu te moques de nous ?

      L’annonce de la possibilité de partages des terres (montrant en cela qui les dirigeaient) comme la politique de nationalisations des ressources en matières premières ont précipité les tentatives sécessionnistes d’une région gouvernée justement par l’inverse de l’autogestion : l’appropriation privée des moyens de production, l’exploitation de l’homme par l’homme.

      Et les latifundias se sont des fermes en autogestion ?

      les propositions de Morales de redistribuer aux communautés paysannes 14 millions d’hectares de terres, donc de les enlever aux latifundiaires . De les enlever pour que les communautés les gèrent (donc une forme d’autogestion).

      La tentative de sécession de la région de Santa Cruz n’a aucun parfum d’autogestion mais part justement de la haine de ce qu’est l’autogestion, le partage et la démocratie des unités de production.

      Il y a des argumentations qui laissent pantois.

    • Calme, calme... A Santa Cruz, comme à Lhassa on parle d’autonomie et pas d’autogestion, je le concède bien volontier. Cependant si l’autogestion permet la gestion au plus prêt des intéressés, il n’est pas sûr que ce soit la meilleure façon de voir loin, et encore moins de prévoir. Or cela fait aussi partie d’une bonne gestion !

      Mais je reconnais que les systèmes centralisés ne sont pas toujours (souvent) géniaux.

      CN46400

    • Le Tibet est un peuple colonisé au sens classique du terme (même si son indépendance possible ne serait pas forcement très bonne pour sa population), la revendication d’autonomie (et non d’independance) ou une attitude moins coloniale de la Chine suffirait certainement à résoudre le problème, du moins à l’apaiser considérablement. Mais en tout cas il s’agit bien d’un peuple distinct avec une culture distincte. Et qui réclame l’autonomie.

      Là, la question de la province de Santa Cruz est tout autre, c’est une séparation de classe qui est tentée, de la part d’une population qui aété et est oppresseuse des peuples boliviens. Comme si, à l’écroulement de l’apartheid, la population blanche avait essayée de faire sécession en se réservant les villes les plus riches et les ressources minières (ils les ont conservé en grande partie mais dans un même état), ou comme si à la libération de l’Algérie , l’OAS avait fait sécession des meilleures terres et villes riches de la bande côtière.

      Tibet et santa Cruz ne relèvent pas du tout de la même logique.

      Pour ce qui est de l’autogestion elle n’empêche pas une centralité sur toute une série de secteurs vitaux, bien au contraire. Mais c’est le signal clair que c’est la classe ouvrière qui a le pouvoir et nulle autre caste ou classe.

      Effectivement sans un minimum de centralité du pouvoir des travailleurs, d’autres s’en occuperont (la nature a horreur du vide) jetant les bases de nouveau de la création d’une caste, cette classe inattendue et retour donc aux ennuis.

      Mais ça me fait penser qu’il peut y avoir un système qui a une part de socialisme de marché (le socialisme là étant les boites en autogestion) afin de donner un peu plus de souplesse . par exemple une coopérative qui fait des fromages n’a nul besoin de faire partie d’une gigantesque administration qui l’intègre dans un plan.

      Nombre d’entreprises peuvent ainsi fonctionner (j’ai cité les formages en caricature mais bon nombre d’entreprises sont concernables) du moment que l’exploitation de l’homme par l’homme est interdite, que des conditions sont créées pour amoindrir les risques et éviter toute exclusion sociale des hommes et des femmes engagées dans des entreprises en autogestion qui ne sont plus humainement rentables .

    • Je peux évidemment être d’accord avec toi. Mais il faut convenir que la formule peut être maniée par presque n’importe qui, les anars bien sûr, mais aussi Rocard (68), le FNLC, le FNLB, Marchais, tous les dirigeants socialistes, etc etc...et maintenant Besancenot et je suis bien sûr que même MGB ne va pas le contredire. La formule est si banale, si sympa, qu’elle n’engage plus, cmme toutes les promesses électorales, que ceux qui écoutent.

      En fait c’est du : "tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau"

      C’est bien plus facile de s’engager sur l’autogestion que sur la lutte des classes entre les exploiteurs et les exploités, entre la bourgeoisie et sa dictature et le prolétariat.

      CN46400

    • La bataille pour le communisme, par le fait qu’elle passe par une phase transitoire d’hégémonie de la classe ouvrière, passe obligatoirement par le pouvoir des travailleurs,

      ...... et le pouvoir des travailleurs, sauf si on triche sur les mots, ce n’est pas le pouvoir d’un parti au nom des travailleurs, ni d’une caste de hauts-fonctionnaires, ni une majorité de parlementaires, c’est forcement des travailleurs qui dirigent concrètement , nomment et contrôlent ceux qui sont appelés à gérer des entreprises, bref, c’est l’autogestion.

      La position de la LCR est vieille là dessus et n’appelle pas de remarques particulières sur le discours actuel.