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Tapis rouge pour Olivier Besancenot, le facteur révolutionnaire

Publie le dimanche 11 mai 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

PARIS (Reuters) - Nouvelle attraction des médias, Olivier Besancenot a profité de la tribune offerte par l’émission "Vivement dimanche" sur France 2 pour réaffirmer sa foi dans la révolution et les luttes sociales.

"La révolution, ce n’est pas une flaque de sang à chaque coin de rue", a expliqué sur le plateau de Michel Drucker le postier anticapitaliste aux airs juvéniles et décontractés.

"Je ne suis pas le seul (...) On est un paquet à dire simplement qu’il faudrait changer le monde", a-t-il ajouté.

La participation du porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à une émission "people" a suscité quelques critiques à l’extrême gauche, d’autant que le Nouvel observateur lui a récemment consacré sa "une" et l’Express cinq pages.

Mais Olivier Besancenot, 34 ans, s’est félicité de la possibilité qui lui était donnée de "s’adresser à des millions de personnes", qualifiant de "tempête dans un verre d’eau" l’agitation autour de sa présence sur France 2.

Arlette Laguiller, la porte-parole de Lutte Ouvrière, qui tenait au même moment sa fête annuelle, a approuvé la décision de son "rival" en soulignant avoir elle-même participé à "Vivement dimanche" il y a dix ans.

"Je crois que ce n’est pas une émission people, c’est une émission tout simplement populaire", a-t-elle dit sur LCI.

Avec un score de 4,08% des voix, Olivier Besancenot est le seul parmi les candidats de la "gauche de la gauche" à avoir échappé à la déroute à la présidentielle de 2007. Depuis, sa cote va bien au-delà de la LCR puisqu’il apparaît en troisième position des personnalités de gauche les plus populaires dans le baromètre Ifop/Paris-Match.

"On voit bien la résonance de son discours, s’il te plaît, je t’en prie, continue à parler", s’est exclamée pendant l’émission la députée de Guyane Christiane Taubira, qui prédit un grand avenir politique au facteur de Neuilly.

"UN VRAI CHARISME"

Très jaloux de sa vie privée, Olivier Besancenot, qui vient récemment de porter plainte contre X pour avoir fait l’objet d’une surveillance illégale pendant plusieurs mois, a fait des concessions minimum à l’émission.

Les téléspectateurs l’ont ainsi vu en train de jouer au foot, arpenter son quartier ou se rendre dans un club de boxe.

Ils ont pu également entendre le professeur d’allemand qui l’a initié à la révolution, son "pote" Kamel de la Poste et le rappeur Joey Starr.

Outre le témoignage d’ouvrières et de personnalités de gauche, le public a pu entendre les chansons préférées d’"Olivier" - "Les mains d’or" de Bernard Lavilliers ou "Dans la Jungle ou dans le zoo" de Jean Ferrat.

"C’est comme si on voyait Zitrone interviewer Che Guevara", s’est amusé le comique Thomas Ngijol en évoquant sur le plateau de "Vivement dimanche" la confrontation Drucker-Besancenot.

Michel Drucker, qui avait déjà invité Arlette Laguiller et Daniel Cohn-Bendit, estime que le passage de l’ex-candidat à la présidentielle à son émission marquera son parcours politique. "Il a un vrai charisme. Il connaît bien la télévision et sait très bien la manier", a-t-il dit.

Toutefois, Olivier Besancenot a assuré qu’il ne se vivait pas comme "l’éternel candidat" du mouvement à la présidentielle et Alain Krivine, figure historique de la LCR, a confirmé qu’il avait dû le pousser à se présenter une deuxième fois en 2007.

La direction du mouvement trotskyste voudrait profiter de la notoriété grandissante de son poulain pour favoriser le lancement d’un nouveau parti anticapitaliste qui devrait voir le jour fin 2008 ou début 2009.

Ce parti a vocation à "rassembler par le bas" toutes les forces anticapitalistes mais des antilibéraux comme Clémentine Autain craignent qu’il ne s’agisse "d’une LCR élargie et relookée."

"Soit Besancenot veut devenir comme Arlette (Laguiller), une icône populaire, fidèle à la pureté révolutionnaire (...) soit il construit un mouvement politique plus large, capable de rivaliser avec le PS", dit-elle dans le Journal du dimanche.

Gérard Bon

http://www.lemonde.fr/web/depeches/...

Messages

  • soit il construit un mouvement politique plus large, capable de rivaliser avec le PS

    Rivaliser ? Lapsus, je suppose... Clémentine Autain voulait sans doute dire "collaborer", comme à la mairie de Paris...

    Chico

    • émission magnifique il faut le dire, facteur , licencié d’histoire sympathique , jeune , populaire , parisien , avec des super- copains , le foot , RIbéri , les motivés , les filles géniales en luttes , ,récup extra de tous les mouvements sociaux , mais le fond ???et pour quoi faire ?

    • L’essentiel c’est d’envoyer un signal aux égarés de la politique, aux jeunes, pour dire que la gauche n’est pas morte, qu’elle défend des idées très intéressantes pour tous, qu’elle porte en son sein plusieurs tendances, dont une le PCF qui ne craint pas d’aller au pouvoir pour défendre les intérêts du peuple.

      Pour moi, voilà à quoi a servi le passage de OB chez Drucker. Après, que chacun se fasse son idée pour trouver le parti qui saura le mieux porter ses espérances au pouvoir. La LCR n’a pas cette vocation, mais le PCF si ! C’est d’ailleurs probablement pour cette raison qu’il n’est pratiquement jamais invité sur les chaînes, trop dangereux malgré son faible pourcentage aux élections présidentielles, qui peut remonter brutalement si les conditions sociales s’imposent ! L’UMP ne le sait que trop, d’où le boycott du PCF sur les antennes !

      En attendant, ne perdons pas de vue qu’il faut renflouer, dans l’intérêt de tous, un contre-pouvoir puissant qui bloque la destruction du social par l’ump.

      Alors, peu importe qu’OB soit invité si souvent à la TV, tout le monde a bien compris qu’il servait de "chèvre" à la destruction du PS par le pouvoir umpiste, ces derniers croyant qu’il n’y a plus rien à gauche. ERREUR ! Nous sommes là !

  • o besancenot n’est qu’un pur produit "marketing",outrancierement favorisé par les medias bien disant,sinon pensant,pour diluer le contenu "revolutionnaire" de ses propos.toujours sur le devant de la scene,mais jamais là quand on en a besoin.